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27/06/2008

Faut-il renationaliser Total ?

Quitterie Delmas relaie aujourd'hui un bel article paru dans Courrier International qui se lance dans une rêverie sur Gandhi, l'attitude qu'il aurait devant la crise politique, financière, énergétique, mondiale actuelle.
 
En lisant (puis relisant) ce très joli texte, je me suis rappelé ce qu'Eva Joly disait le jour de la convention Europe : en Norvège, l'État touche 70 % des revenus du pétrole. De quoi financer bien des programmes sociaux pour cet État qui bénéficie des ressources du sous-sol de la Mer du Nord. Et si, dans le contexte actuel, une partie de la solution résidait dans le renationalisation de Total ? Transformer les profits de la spéculation mondiale en argent pour les faibles...
 
Bon, je sais, on va encore hurler, tant pis, on a bien le droit de rêver.
 
Quant à Quitterie, elle n'a plus à chercher : elle se demande qui pourrait incarner le Gandhi d'aujourd'hui, mais il me semble qu'elle en a le charisme, le talent d'écriture, la science communicante. Voilà pour qu'elle devienne réellement une "arme citoyenne". Pour changer le monde. En mieux.

Commentaires

Quitterie en Gandhi ?
T'as fumé quoi aujourd'hui, Hervé ? T'aurais pas confondu un cigarillo avec une gaine EDF-GDF, des fois ?

Écrit par : L'hérétique | 27/06/2008

Les grandes entreprises de raffinage et de distribution pétrolière sont le plus souvent privées en Europe. Ceci dit, pourquoi ne pas imaginer une prise de participation de l'état dans Total - en admettant que les finances le permettent -.

Si on fait le test en regardant les chiffres de l'action, on obtient.

Total valant aujourd'hui 125 Mds EUR, une prise de participation de 5% de l'Etat dans le groupe coûterait 6 Mds EUR environ.
Le bénéfice par action de cette société est de 6 EUR : cette prise de participation engendrerait un revenu de 0,9 Md/an pour l'Etat.

Rentabilisé en 7 ans environ (très grossièrement).

Ce ne serait pas forcément un mauvais calcul finalement.

Écrit par : Thibault | 28/06/2008

Certes, une entreprise de rente (dont le revenu ne doit presque rien à sa productivité interne ni à un jeu vertueux de concurrence et d'innovation) devrait, en bonne théorie économique, être socialisée. C'est ce qu'a fait Vladimir Poutine en reprenant aux oligarques le contrôle des ressources naturelles russes. C'est ce que font les émirats avec leurs compagnies nationales, c'est ce que fait d'une autre façon Hugo Chavez, etc.

La grosse difficulté, c'est qu'il n'y a pas de réserves pétrolières sous le contrôle de l'État. La richesse de Total, ce sont des concessions - des contrats signés par des États étrangers. Richesse très fragile. Et dont la fragilité serait peut-être accrue si l'actionnaire était l'État. Disons qu'une compagnie privée est sans doute plus à l'aise pour obtenir des décideurs étrangers qu'ils ne lui ôtent point ces précieuses concessions.

On en arrive à une situation où Total est entre deux - le gouvernement s'appuie pour l'opinion pour lui extraire quelques dizaines de millions de dollars de "prime à la cuve", le drôle de mot, et lui laisse quelques milliards d'euros de bénéfices, en espérant peut-être que ce tribut paye, encore un peu de temps, notre sécurité énergétique. Et j'imagine que, puisque la sécurité du bon peuple est en jeu, un nombre suffisant de gens se sentent en droit d'en récupérer quelques barils, comme au pas si vieux temps de Saddam Hussein.

Écrit par : FrédéricLN | 28/06/2008

Effectivement, la rente pétrolière concerne les pays produteurs de pétrole, et non les raffineurs et les distributeurs.

Cependant, au même titre que l'Etat français a des participations dans Renault, l'Etat pourrait - pourquoi pas ? - rentrer au capital de Total, en tant qu'investisseur stratégique et pour que les recettes de l'état soient alimentées par un chmapion de la distribution pétrolière.
Ceci est une pure conjecture bien entendu.

Bonne journée

Écrit par : Thibault | 28/06/2008

Quand bien même s'agirait-il d'une solution à court terme, ce qui n'est pas le cas, l'état n'a pas les moyens de nationaliser Total, une participation minoritaire n'aurait aucun effet!

Pour réduire la spéculation sur le Baril, il faut réduire la demande et donc privilégier les énergies renouvelables, les économies d'énergie, instaurer une taxe carbonne d'abord aux entreprises puis aux particuliers pour les inciter à consommer moins.

@ thibault: le rendement par action de Total est de l'odre de 4.5%, ce qui représente 270 millions soit un retour sur investissement de 20 ans, ce ne sont pas les bénéfices mais les dividendes qu'il faut inclure, sinon cela s'appelle de la spoliation envers l'actionnariat, un actionnaire même majoritaire ne peut s'octroyer de dividende prioritaire.
Pour compléter, l'état devrait emprunter ces 6 milliards à un taux avoisinant les 3 à 3.5% (taux actuel de la dette) ce qui laisse un rendement net de 1.5% maximum.

La politique c'est de l'anticipation, pas l'approximation, c'est parce que nos gouvernements successifs servent la cause des lobbies pétroliers et financiers qu'ils n'ont jamais voulu envisager le scénario actuel, nous payons le prix de leur incompétence, mais nous avons notre part de responsabilité.

Écrit par : jihemnet | 29/06/2008

Les commentaires sont fermés.