Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/07/2008

La Bretagne et l'Europe, l'union en question.

La Bretagne est l'une des rares régions à avoir voté pour le traité constitutionnel en 2005. Moins certes qu'en faveur du traité de Maestricht (60 % alors), mais tout de même d'une courte majorité.

Il y a en Bretagne une longue tradition pro-européenne, on en voit bien la motivation historique, puisque durant de nombreux siècles, la Bretagne vécut tournée vers le monde insulaire, la Grande Bretagne, l'Irlande. Aujourd'hui, la communauté celtique dont elle se revendique, va de la Galice espagnole à la Galicie polonaise, en passant bien sûr par l'Irlande, Galles, l'Écosse, tout un monde maritime.

Et il faut noter que les côtes bretonnes sont longées par un commerce maritime de nature strictement européenne, puisqu'il faut passer par là pour gagner le premier port européen : Anvers. Par ailleurs, l'agriculture bretonne a longtemps assumé son lien fort avec Bruxelles et la Politique Agricole Commune, et les tenants de l'agriculture traditionnelle pensent toujours selon ce schéma devenu traditionnel.

Mais d'un autre côté, la pêche bretonne juge avec sévérité la politique des quotas de pêche et la tendance longtemps affirmée à la création d'unités de grand format pour la pêche, alors qu'en Bretagne, la tradition porte aux embarcations de taille humaine, petites entreprises qui affrontent avec courage le gros temps et les mers lointaines.

Enfin, la nature de l'Europe pose ici autant de problèmes qu'ailleurs : la Bretagne vote désormais à gauche assez fortement (57% aux dernières élections régionales) et une Europe trop tournée vers les intérêts des grands groupes heurte la sensibilité dominante égalitaire. Le profond enthousiasme européen des Bretons est donc désormais en question et l'élection européenne, l'an prochain, sera l'occasion d'en savoir plus.

Commentaires

S'il est indéniable que le sentiment européen est fort en Bretagne, ce sentiment s'accompagne aujourd'hui d'une déception croissante.

L'Europe a été, pour toutes les régions à forte identité, un énorme espoir de reconnaissance, l'occasion de se rapproprier une dignité souvent niée par les instances "nationales". Le cas plus éclatant est, à l'évidence, l'Espagne et ses autonomies.

Malheureusement, ces espoirs ont été en grande parties frustrés, car l'Europe est ce qu'elle est : un accord entre Etats, où la place des "peuples" dépend du bon vouloir des gouvernements nationaux.

Pour rester à la Bretagne et à l'actualité, les vicissitudes des langues régionales est parlant.

Mon opinion, est que si l'Europe veut, à nouveau, mobiliser les meilleures énergies elle se doit d'évoluer pour devenir, après l'Europe des Etats et l'Europe des Banquiers, enfin, l'Europe des Européens.


Claudio Pirrone
Adhérent modem en Finistère
www.europeauquotidien.eu

Écrit par : Bzhita | 11/07/2008

Je ne crois pas que le "sentiment européen", comme vous dites, ait jamais été plus fort (j'entends dans de larges couches de la population) en Bretagne que dans d'autres provinces. On chercherait en vain d'ailleurs, comme vous vous y employez artificiellement, des "motivations historiques" à ce sentiment. Pendant des siècles tournée "vers le monde insulaire" ? Mouais... à part une solide tradition d'anglophobie, je ne vois pas tellement quel "sentiment européen" cela a pu faire naître. Ce qui est vrai par contre, c'est que la démocratie chrétienne a porté la construction européenne (au moins jusque dans les années 80) et qu'elle a longtemps eu une forte emprise en Bretagne. Dans des villages de la campagne rennaise, en 1992, on a voté oui à Masstricht simplement parce que "Méhaignerie [l'avait] dit dans Ouest-France". Je ne crois pas qu'il faille aller chercher plus loin.

Écrit par : broke | 12/07/2008

Les commentaires sont fermés.