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06/08/2008

Tapie, Taiwan : c'est Noël en été... pour les puissants.

On comprend bien pourquoi Sarkozy a demandé la suppression du droit de grâce collectif pour le président de la république lors de la réformette des institutions : il n'en a pas besoin.

Après Tapie indemnisé dans des conditions particulièrement scandaleuses, voici que s'efface l'ardoise un peu sanglante des frégates de Taiwan. Évidemment, on fait tout cela en été. C'est donc bien pour des raisons éthiques que le pouvoir agit en toute occasion... et bien entendu, le fait que ce soit l'infortuné juge van Ruymbeke, mis en cause dans l'affaire Clearstream par l'actuel président de la république, ne peut en aucun cas être rapproché de ce blanchiment mirifique, digne de la tornade blanche.

Faites ce que vous voulez, moi je vais acheter le nouvel emblème de la république française : des bananes.

18:13 | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : justice, tapie, frégates de taiwan | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Bonjour,

alors vous aussi... vous versez dans la "tapiephobie"....

je dois dire que je trouve triste que FB se complaise à faire billet sur billet (sur le site du MoDem), intervention sur intervention (auprès de tous les médias possibles) sur le sujet "tapie".

il n'a vraiment rien d'autre à dire ? En plus sa façon de présenter les choses est d'une démagogie pas très ragoutante... mais bon...

je dirais bien que "heureusement que Soljenitsyne est mort", ça a permis à Bayrou de faire un billet sur un autre sujet...

m'enfin...

@+

PS : sur les frégates... les gouvernements de tous bords ont opposé le secret défense... comme quoi un juge d'instruction qui est censé être l'homme le plus puissant de France... peut être assez désarmé face à certaines "portes"...

Écrit par : nap1128 | 07/08/2008

Depuis que l'homme fabrique des armes, il y a des ventes d'armes.
Depuis qu'il y a des ventes d'armes, il y a des commissions occultes.
Depuis qu'il y a des commissions occultes, il y a des rétrocommissions.
Il faut se souvenir des formidables fortunes des "fournisseurs aux armées" de 18ème et 19ème siècle, et de façon plus lointaine de la fortune de Crassus.
Nous sommes troisièmes vendeurs d'armes au monde donc le troisième dispensateur de commissions occultes, bon ... So what ?
J'ajoute qu'à l'époque du marché de Taïwan, les entreprises concernées étaient des entreprises d'Etat...
Les autres, nos concurrents, font la même chose et n'en font pas tout un plat.

Écrit par : Jean Marie | 07/08/2008

@jean marie

ce n'est pas parce que la terre est riche de salauds que cela me grandirait de l'être aussi.

Citation : "la liberté est une responsabilité collective" (A.Sen)

Écrit par : Bzhita | 07/08/2008

Ce qui est frappant n'est pas tant le résultat que la façon dont la justice est dure pour le faible et faible devant le fort. Comme dit Victor Hugo, "qui, chatte au pied des forts, pour le faible est tigresse".

Écrit par : Hervé Torchet | 07/08/2008

Je suis assez en phase avec le commentaire de Jean-Marie, concernant l'affaire des frégates de Taïwan. Si l'on veut "jouer" à égalité avec nos concurrents sur ce type particulier de marché, il n'y a guère d'autre choix que de passer par le système des commissions. Mais là où ce système ne devient plus seulement une simple nécessité pour faire vivre et se développer notre propre industrie de la Défense, c'est s'il y a "rétro-commissions". Le secret-défense a définitivement été placé sur l'affaire des frégates, et nous ne saurons jamais si certains "décideurs" français se sont sucrés au passage... C'est regrettable, mais c'est sans doute mieux pour l'intérêt de l'Etat.

Pour ce qui est de Tapie, malgré la vague de sympathie qui aujourd'hui se déploie à son endroit (ce qui est assez surprenant même si le personnage est un charmeur), je crois que nous sommes exactement du même avis.

Cordialement.
Jean-François

Écrit par : JF le démocrate | 08/08/2008

Quand Ségolène Royal parle du clan Sarkozy elle n'a pas tort, on se demande pourquoi il aide Tapie ? Et bien il l'a soutenu pendant les présidentielles comme Doc Gyneco pour faire oublier son contrôle fiscal ! Il n'y a finalement que Faudel qui y a tout perdu !

Écrit par : pazmany jeune garde 87 | 08/08/2008

@ Hervé
ta citation d'Hugo me rappelle ce que je rapportais le 6 mai 2007.

http://marie-isabelle.hautetfort.com/archive/2007/05/07/qui-a-dit.html

Rappel : NS aurait dit : «Je serai un président comme Louis de Funès dans le Grand restaurant : servile avec les puissants, ignoble avec les faibles. J'adore. »

Écrit par : MIP | 08/08/2008

@ JF

Il y a eu des gens assassinées dans l'affaire des frégates.

Écrit par : Hervé Torchet | 08/08/2008

Sommes nous bien dans le domaine de la Morale quand on parle de ventes d'armes ?
Si nous sommes dans le domaine de la morale, le simple fait de fabriquer de l'armement est immoral...jusqu'à une certaine limite.
En effet il n'y a pas besoin d'armées ni même besoin d'armements pour s'exterminer: au Rwanda, les gens ont été massacré à la machette, au marteau et à coups de batons.
De 800 000 à 1 000 000 de morts en un mois, il faut se donner de la peine...
Avec du matèriel moderne ça va plus vite c'est tout.
Si on a une armée il faut l'équiper et donc soit on achète soit on fabrique.
Si on achète, on perds des compétences en haute technologie, on a un matèriel qui n'est pas obligatoirement adaptés à ses besoins et on est de toutes façon tributaire de ses fournisseurs.
Si on fabrique, (a moins d'être une superpuissance) on est condamné:
- Soit à surpayer ses armements car il faut amortir ses coûts d'étude sur série courte ( La France va amortir les coûts d'étude du rafale sur environ 350 appareils, les USA vont amortir les couts d'étude du F22 - qui sont les mêmes que pour le Rafale sur 3000 à 5000 appareils).
- Soit on vend et dans ce cas on n'est regardant ni sur les clients, ni sur les méthodes...
Qu'on veuille bien me citer le nom d'un seul pays qui fabrique des armes et qui n'en vend pas...
Ou alors le contribuable paye mais personne ne pleurniche ensuite.
Qui veut la fin, veut les moyens.

Écrit par : Jean Marie | 08/08/2008

J'ai juste oublié une phrase: "Ces choix portent un nom, ça s'appele la Politique".

Écrit par : Jean Marie | 08/08/2008

@ Jean-Marie: entièrement d'accord encore avec votre dernière analyse, extrêmement pragmatique. A un seul bémol près: les armements modernes lorsqu'ils ne sont pas utilisés "à l'américaine", c'est à dire en déversant des tapis de bombes, doivent normalement permettre - du fait de leur précision - de limiter le nombre de tués, plus particulièrement chez les civils (c'est la doctrine du "pas de dommage collatéral" ou encore du "zéro mort civil").

@ Hervé: oui, il y a eu des morts dans l'affaire des frégates (j'ai en mémoire le chiffre de 12), des personnes qui ont eu des "accidents" ou qui se sont suicidés d'une balle dans la nuque... C'est le côté très morbide et vraiment abominable de cette affaire. Mais il n'y a à mon sens aucune chance (ou peut-être d'ici 50 ans minimum?) que la vérité soit un jour accessible. Ce n'est pas en se focalisant sur la paire de chaussures Berlutti payée à R. Dumas qu'on pouvait apprendre quoique ce soit de vraiment important. La vérité n'a sans doute même pas été effleurée...

Écrit par : JF le démocrate | 08/08/2008

Et j'ajouterais que celui qui devait probablement tout connaître sur les dessous de cette affaire (car c'est lui qui après un premier refus a pris la décision de vendre des armes à Taïwan, contre la volonté chinoise), n'est plus parmi nous. Je veux bien entendu parler de F. Mitterrand.

Écrit par : JF le démocrate | 08/08/2008

Comme peut être certains lecteurs l'auront deviné j'ai quelques lueurs sur la façon dont les choses se passent dans le domaine de la vente d'armes, au moins dans celui de l'armement terrestre, (je connais plus mal celui de l'aviation et pas du tout celui de l'armement naval).
Je voudrais parler des rétrocommissions, c'est le post de J.F. qui m'y fait penser.
Les Français ont une vision enfantine des ventes d'armes, en gros le vendeur d'armes c'est celui de Tintin dans "L'oreille cassée".
Je signale au passage qu'Hergé s'est inspiré (y compris physiquement) sur un personnage historique qui s'appelait Basile Zaharoff, et qui, je crois, avait beaucoup travaillé pendant les guerres balkaniques.
De nos jours ce genre de commerce existe toujours mais est tout à fait marginal sur le marché, en général il s'agit d'armements légers, rien de très conséquent.
Ce dont on parle ce sont des entreprises d'Etat, les ventes sont toutes validées par l'Etat, l'appareil d'Etat agit en support, les représentants d'entreprises sont en contact permanent avec les ambassades de France...on n'est pas du tout dans le clandestin à la petite semaine.
Par ailleurs et c'est le plus important, de nos jours plus personne n'achète d'armes, on achète des sytèmes d'armes intégrés, on achète de la formation des personnels, des capacités de maintenance locale premier niveau, de la remise à niveau, bien entendu des munitions ou de la capacité de fabriquer des munitions, de l'après vente de deuxième niveau.
On peut même acheter de la capacité d'adaptation de matériels à de l'armement fabriqué par d'autres pays (c'est le cas des tourelles dans le cas de blindés par exemple).
Pourquoi est-ce que j'explique ça pour parler des rétrocommissions ?
Mettez vous une seconde à la place de l'acheteur!!!
Quand vous achetez de l'armement vous êtes susceptible de vous en servir et il faut donc que vous ayez la certitude en cas de conflit de continuer de recevoir munitions, pièces de rechange, formation et assistance technique (y compris localement lors du conflit...voir ce qui s'est passé lors de la guerre Iran/Irak).
Tout ça est prévu contractuellement mais ce sont des chiffons de papiers, il est préférable d'avoir suffisamment d'appui dans les forces politiques du vendeur et une communauté d'intéret avec le vendeur en tant que puissance économique pour garantir ses sources d'approvisionnement.
D'ou les contrats commerciaux croisés - dans le pétrole par exemple dans le nucléaire ou dans l'automobile ou les TGV - d'ou également les rétrocommissions.
Il est rassurant pour un acheteur de savoir qu'une partie de son argent a servi via intermédiaires à arroser des partis politiques et des leaders politiques locaux du vendeur, ça peut paraitre d'un cynisme absolu mais c'est une sorte d'argument de vente.
La France a cet égard n'a pas bonne presse, suite à l'embargo des armes vis à vis d'Israel, puis de la Libye, ainsi que l'affaire des Exocet lors de la guerre des Malouines, ne cherchez pas plus loin la côte impressionnante de la Chine en Afrique, chez Chavez ou en Algérie: avec les Chinois on ne risque jamais de raptus moral en affaire.

Écrit par : Jean Marie | 08/08/2008

@ Jean Marie

Ce n'est pas parce que d'autres font mal que je dois faire comme eux. Curieuse manière d'ériger le contre-exemple en modèle.

Écrit par : Hervé Torchet | 08/08/2008

Monsieur Torchet, je n'érige rien ni en exemple ni en contre-exemple, je considère les faits.
Il faut regarder les choix possibles dans toutes leurs trivialités, encore une fois ça s'appele la Politique.
Je dis donc simplement que soit on vends des armes et donc on accepte les règles du jeu, mêmes immorales, parce qu'on a pas le choix.
Soit on n'accepte pas les règles du jeu, donc ne vends pas d'armes et le contribuable Français paye plus cher les armes utilisées par sa propre armée, on crée du chomage dans le secteur de l'armement, on perds pied dans le secteur de la recherche de pointe (...et même dans le domaine militaire!!!), on rate de gros contrats de compensation dans les domaines ou le France est en pointe, (TGV nucléaire et aéronautique) et on a des difficultés pour s'approvisionner en ressources naturelles.
Regardez ce qui se passe quand on rationnalise les implantations de quelques garnisons, imaginez le drame national si celà se produisait pour Dassault, Matra, Luchaire, la DGA, Renault, Thomson, AREVA.
C'est un problème de choix politique...
Je ne porte pas de jugement, les deux politiques peuvent se concevoir, je dis juste que ce qui n'est pas possible c'est de penser qu'on peut avoir les avantages sans les inconvénients.
Vous n'êtes pas loin de Cherbourg? Allez donc faire un saut à la DCN, discutez avec les techniciens.
"L'amour sans la contrainte et le plaisir sans peur".

Écrit par : Jean Marie | 08/08/2008

Ah oui, j'oubliais un petit détail, c'est que les rétrocommissions servent aussi à dédommager les décideurs ennemis potentiels de votre acheteur, c'est ainsi que dans l'affaire des frégates de Taïwan, une bonne partie des rétrocommissions se sont retrouvées de l'autre côté de la mer de Chine, précisement en Chine populaire, le nom de l'intermédiaire, une femme, une femme d'affaire de Hong-Kong m'échappe, je n'ai plus son nom en tête, mais elle s'est chargée de dédommager les susceptibilités.
Je connais mal les marchés d'Asie, surtout dans le naval.
D'ailleurs personne n'a jamais entendu de protestations véhémentes venant de la Chine continentale (pourtant la première concernée dans cette affaire) qui fait tant de bruit...chez nous !!!
Regardez sur Wikipédia la vie exaltante de Basile Zaharof, il n'y a rien de nouveau le marché est un peu moins poétique qu'à cette époque c'est tout.
Je vous rappele qu'Aristide Briand eut le prix Nobel de la Paix ...!!!!.
Quid novi sub sole ?

Écrit par : Jean Marie | 08/08/2008

La Défense a toujours été un sujet de controverse. Comme l'indique Jean-Marie, les ventes d'armes à l'export sont particulièrement contrôlées par l'Etat. C'est une commission inter-ministérielle qui autorise ou non, non seulement la vente en elle-même, mais également en amont la diffusion de toute proposition commerciale par telle entreprise à tel ou tel pays. Tout manquement ou contournement de ces obligations est considéré comme du trafic d'armes. Il y a eu des exemples par le passé (n'est-ce pas le fils Mitterrand qui avait été mêlé à une telle histoire en son temps?), et il y en aura encore certainement. Mais comme l'écrit Jean-Marie, cela ne concerne (bien heureusement d'ailleurs) que des armements dits "légers". En tout état de cause, il faut je crois bien garder à l'esprit que la décision de vendre des systèmes d'armes à l'export est avant tout une décision politique, au grand dam parfois de certains industriels du secteur qui pour leur business préféreraient souvent disposer d'une bien plus grande liberté d'action. Mais ce serait laisser la porte ouverte à tout que de leur accorder...

L'importance donnée à la Défense est donc une caractéristique qui vient directement du politique. Dans la tradition gaullienne, la France a jusqu'à présent toujours voulu garder son indépendance, notamment vis-à-vis des Etats-Unis. La contrepartie a été essentiellement financière. Prenons le simple exemple du Rafale. Ce n'est peut-être pas le meilleur avion du monde, contrairement à ce qu'un "cocorico" chauvin pourrait nous faire dire, mais il s'agit d'un avion de nouvelle génération qui se situe à la pointe de ce qu'on peut produire actuellement. Mais le marché intérieur français est tellement minime, que ses coûts de développement sont amortis sur une très petite série. Et faute de trouver des clients export (oserais-je dire des clients export "potables", suite aux discussions avec Khadafi...) qui acceptent de payer deux fois le prix d'un avion américain, l'intégralité des coûts de développement et série reste à la charge de l'Etat français. C'est le prix de l'indépendance militaire!

N. Sarkozy semble s'orienter vers un clivage avec la tradition gaullienne. En prévoyant le rattachement de la France au commandement intégré de l'OTAN, il donne un signal de réalignement sur les Etats-Unis. Peut-être qu'un jour nous nous fournirons exclusivement en matériel de guerre américain... Ce sera moins cher, c'est sûr, mais en contrepartie il faut bien identifier quelles en seront les conséquences:

- une dépendance militaire vis-à-vis du "fournisseur", pour tout ce qui concerne maintenance, pièces détachées, améliorations diverses et variées (ce qu'on appelle des "rétrofits" dans le jargon),
- et du fait de cette dépendance militaire, une dépendance politique, en tous les cas vis-à-vis de la politique extérieure.

D'ailleurs, il faut noter que les Etats-Unis ont toujours tout fait pour entraver le développement de l'industrie de l'armement française. Il n'y a qu'à voir l'intervention politique faite en Corée du Sud il y a quelques années de cela pour empêcher toute vente du Rafale, de même que la remise en question de la vente d'avions ravitailleurs par EADS aux Etats-Unis il y a quelques temps. Sans parler d'éléments ponctuels que j'ai eu l'occasion de vivre, tel qu'un embargo décrété sur la vente des puces de réception du système GPS américain, car les USA ne souhaitaient pas que la France puisse développer son propre missile de croisière (la situation a pris des mois à se débloquer, après intervention de l'Etat français).

La vente de systèmes d'armement est devenue une composante essentielle vis-à-vis de l'évolution de la géopolitique. Car les pays acheteurs sont effectivement dépendants de leur fournisseur... On comprend mieux ainsi les raisons profondes de cette "guerre commerciale", qui sévit dans le milieu de la Défense. Chaque pays a son fournisseur "traditionnel", ce fournisseur ayant de ce fait un ascendant politique sur le pays en question. La constitution d'une Europe de la Défense, indépendante des Etats-Unis, mais qui serait à même par des volumes de production plus importants à faire diminuer les coûts des armements, est ainsi naturellement limitée par le fait que des pays tels que la Pologne demeurent sous forte influence américaine.

Pour en revenir au cas particulier de Taïwan, la situation est très particulière. Il faut se souvenir que pour ne pas froisser la Chine au début des années 90, aucun pays ne souhaitait vendre d'armements à Taïwan. La position de la France allait initialement dans ce sens. Après, il y a eu toutes ces histoires de lobbying menées par les industriels concernés: recours à F. Sagan pour qu'elle tente de faire changer d'avis F. Mitterrand, intervention de C. Deviers-Joncour auprès de R. Dumas, se soldant par une paire de chaussures offerte ainsi qu'une collection de statuettes...
Ce qui est sûr, c'est que dans ce contrat, il y a eu 4 milliards de Francs de commission versés (et payés par le client "Taïwan"). Comment imaginer que ces 4 milliards de francs n'ont servi qu'à arroser des intermédiaires locaux?! Qu'il n'y a eu aucune rétro-commission conséquente en faveur de décideurs politiques français?! Personnellement, j'ai bien du mal à le croire, même si ce système de rétro-commission qui n'est ni plus ni moins qu'une forme de plus de corruption, me donne la nausée...

Écrit par : JF le démocrate | 08/08/2008

JF Bravo...c'est parfaitement bien décrit et bien écrit.
Les rétrocommissions servent en fait à payer tout le monde, amis et adversaires potentiels c'est nauséeux mais c'est ainsi : tout le monde se sucre au passage.
J'ajouterais juste que la fabrication d'armement en coopération internationale n'est pas non plus la panacée, l'exemple type est le Transal C 160 que les allemands imposèrent sous motorisé donc à moyen rayon d'action pour leur théatre d'opération centre Europe, alors que la France avait besoin de long rayon d'action pour ses opérations extérieures : des avions du type C 130.
C'est ce qui explique que encore aujourd'hui la France est obligée de louer des appareils ukrainiens de fabrication russe pour ses interventions lourdes en Afrique et est obligée d'y conserver des bases sur place pour pré-positionner des forces.
C'est compliqué les problèmes militaires.
Il faut savoir que si nous nous rapprochons de l'Angleterre c'est aussi parce que ce pays a un peu notre problématique.
Dans un cadre européen global je suis beaucoup plus réservé, il ne faut pas oublier que la grande majorité des pays européens ont une vision simple des affaires du monde:
- Le monde c'est le problème des USA
- L'Europe c'est le problème de l'OTAN c'est à dire un peu d'Europe et beaucoup d'USA (confer la Bosnie).
L'ennui c'est que l'Europe dépends de ses sources d'approvisionnements qui sont mondiales.
Celà explique aussi la décision de Nicalas Sarkozy de mettre fin à l'hypocrisie de la fiction de la sortie de la France du commandement intégré de l'OTAN (interopérabilité, "stagiaires", officiers de "liaison", dénomination des manoeuvres interalliées, bref l'onanisme diplomatique).

Écrit par : Jean Marie | 08/08/2008

Parfaitement d'accord avec jean marie : cela s'appelle de la politique.

Donc, voulons nous un équilibre politique et économique comme celui si bien décrit par Galbraith tout au long de sa vie et notamment dans "la science économique et l'intérêt général" (1973) ou plus récemment dans les "mensonges de l'économie"? C'est un choix.

Pour ceux qui ne connaitraient pas JK Galbraith, un petit extrait de wikipédia, en anglais car le version française est peu développée.

"Although he was a former president of the American Economic Association, Galbraith was considered an iconoclast by many economists. This is because he rejected the technical analyses and mathematical models of neoclassical economics as being divorced from reality. Rather, following Thorstein Veblen, he believed that economic activity could not be distilled into inviolable laws, but rather was a complex product of the cultural and political milieu in which it occurs. In particular, he believed that important factors such as advertising, the separation between corporate ownership and management, oligopoly, and the influence of government and military spending had been largely neglected by most economists because they are not amenable to axiomatic descriptions. In this sense, he worked as much in political economy as in classical economics."

Écrit par : Bzhita | 08/08/2008

@ Jean Marie

Sarkozy a tort sur le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, qui n'apporte rien ni à la France ni à l'OTAN.

Écrit par : Hervé Torchet | 08/08/2008

Pas vraiment d'accord avec ce billet. L'arbitrage cela existe depuis le Moyen Age (et encore plus antérieur en fait) et c'est très courant. Mettre l'indépendance des arbitres en cause est une erreur. En général, les entreprises choisissent ce mode de réglement des différends pour sa discrétion... C'est loupé ici :-)

Écrit par : le petit grognard | 09/08/2008

@ LPG

Ce serait vrai si Tapie n'avait pas soutenu Sarkozy pour la présidentielle.

Écrit par : Hervé Torchet | 09/08/2008

@ Petit Grognard

... et si l'argent n'était pas celui du contribuable... Nous ne sommes pas exactement dans le cadre d'un arbitrage commercial entre deux sociétés privées. Je ne me permettrais pas de juger le fond de l'affaire, mais il me semble que la forme laisse à désirer, surtout que comme le rappelle Hervé, Tapie a soutenu Sarkozy lors des présidentielles. Effectivement, pour la discrétion c'est plutôt loupé dans le cas présent! -)

Écrit par : JF le démocrate | 09/08/2008

"conditions particulièrement scandaleuses" écrivais-tu, Hervé, il y a 3 ans.

La Cour des Comptes est de ton avis, et j'ai rarement (ou jamais ?) lu une pareille volée de bois vert. Les cabinets des Ministres (Borloo puis Lagarde), le président du CDR M. Rocchi, l'avocat qu'il a ajouté à ses conseils antérieurs Me August, sont cités à de nombreuses reprises, et aucune de ces citations ne m'a donné l'impression qu'ils défendaient effectivement les intérêts du CDR et du contribuable.

Le rapport est difficile à lire suite à sa resaisie / remise en page par Mediapart, mais les pages 66-68 sont un florilège. http://www.mediapart.fr/files/Cour_des_comptes_0.pdf

Écrit par : FrédéricLN | 21/05/2011

Frédéric, le lien que tu indiques est malheureusement muet. Peut-être pourrais-tu en trouver un autre ? ;-) Perso, bien que ce soit assez compliqué pour moi, le sujet m'intéresse.

Écrit par : Françoise Boulanger | 22/05/2011

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