08/10/2008
La dépression.
On entend timidement encore monter la question : récession ou dépression ?
Ceux qui croient qu'une fois la confiance des marchés rétablie (on n'en prend pas le chemin), tout redeviendra comme avant, que la phase de récession sera une péripétie d'un cycle fondamentalement créatif et croissant, ceux-là pensent que les marchés n'ont pas eu tort, que l'économie est pleine de santé et que tout va bien sous un masque de désolation.
Ils sont de plus en plus rares.
En vérité, comme je l'ai écrit voici quelques jours, il s'agit bien d'une dépression. Et c'est parce qu'il s'agit d'une dépression que les moyens conventionnels sont insuffisants et qu'une réflexion du type de celle qui a conduit au programme du CNR en 1944-1945 est indispensable.
Comme disait l'autre, "c'est une guerre crise mondiale", "des gouvernants de rencontre" ont pu bazarder nos services publics, mais nous, nous savons qu'ils sont vitaux. Sans eux, ce sont toujours les plus faibles qui trinquent.
Relisons le programme du CNR et demandons-nous pourquoi il a été rédigé. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. La régression de notre organisation sociale vers le XIXe siècle produit, mutatis mutandis, une crise de 1929. 1945 devrait pouvoir y répondre sans passer par la case 1940.
19:49 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : crise financière | 
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Commentaires
La récession ce n'est pas la peine de se poser la question ,elle est là puisque la definition c'est 2 trimestres de suite sans croissance.Le 3° est parait il sans croissance ,il n'y a que madame Lagarde pour dire que ce n'est pas une recession mais "une croissance négaive" ,la belle affaire,elle dit également ce n'est pas une marche arriére mais "une marche en avant dans l'autre sens".Faut pas pousser la mémée trop dans les orties quand même....
Maintenat les sénari sont différents en tout cas celui de 29 a débouché sur une sérieuse dépression économique alors que celui de 1987 sur une croissance économique qui est repartie à la hausse.
La protection sociale d'aprés guerre a été construite sur le plein emploi,mais c'est fini puisque le plein emploi n'existe pas ou plutôt la disparition progressive de l'emploi comme base de socialisation a rompu les équilibres sans une autre régulation mise en place.
Pierre
Écrit par : ulm pierre | 08/10/2008
La dépression est une recession d'ampleur et de durée plus forte, deux mots pour un même concept.
Ceci dit il est difficile de savoir si la crise de confiance donc de liquidités sera ou non durable pour une raison simple c'est que personne ne sait ou se trouvent les fameux crédits toxiques que ce soit dans les banques et les compagnies d'assurance.
Mais ces prets pourris vont se concrétiser dans les deux ans à venir peut être même avant, puisqu'ils ont été enregistrés dans les comptes de leurs détenteurs financiers.
Personnellement je pense que cette crise ne sera pas de l'ampleur de celle de 29 pour la simple raison que d'énormes marchés existent (Chine, Inde) sans qu'il soit besoin d'une guerre pour relancer la machine économique, en outre les outils de régulation sont plus nombreux et plus globaux.
En tout cas l'année 2009 sera probablement très difficile, une fois de plus on constate la pertinence du propos de je ne sais plus quel secrétaire au trésor américain: "Le dollar, c'est notre monnaie et c'est votre problème".
Heureusement que l'équipe Bush dégage, il aura fait du dégat celui-là.
Quant au programme du CNR, il y a une anecdote métaphorique à ce sujet, celle de l'avis du général De Gaulle passant en revue les résistants à Toulouse et apercevant un maquisard avec des galons de commandant alors que tout les autres étaient colonel et laissant tomber:
"Alors mon ami, on ne sait pas coudre ?"
Serge Ravanel chef de la Résistance du grand sud-ouest ne s'en était jamais remis...
Écrit par : Jean Marie | 09/10/2008
@ Hervé Torchet : je souhaite aussi que l'on évite la "case" guerre!
@ Jean Marie : la Chine et l'Inde ne pourront rien faire dans cette crise car leur dynamisme économique est destructeur d'emplois en Europe, destructeur de ressources énergetiques et des matières premières. De plus, il pollue l'environnement. Il participe de la course au "dernier puit de pétrole".
A mon avis, seule une économie basée sur un développement durable sera en mesure d'inciter les plus jeunes d'entre nous à consommer. Une consommation durable retabliera la confiance nécessaire au fonctionnement des rouages économiques.
Il faut oublier les banques (qui se debrouillent très bien sans nous lorsqu'elles font des bénéfices) et investir des milliards d'euro d'argent public dans une nouvelle économie basée sur le développement durable.
Écrit par : GuiGrou | 09/10/2008
Sur mon dernier commentaire lire"scénari".
Pierre
Écrit par : ulm pierre | 09/10/2008
Il ne faut pas oublier dans le développement durable le mot "social" car personne ne pourra s'exonérer du social.Ainsi l'économie restera un moyen au service de l'homme et de notre bonne vieille terre et l'Etat bien entendu garant des solidarités.
@ Jean Marie
Mon Pére m'a raconté l'anecdote du Général de Gaulle mais je crois mais ne suis pas sûr qu'il aurait dit ces mots à des FFI.
Pierre (Gaulliste de toujours )
Écrit par : ulm pierre | 09/10/2008
L'anecdote est tout à fait exacte, elle a eu lieu à Toulouse lors de la reception des FFI au Capitole au premier étage.
C'est d'ailleurs ce que font les Grands Hommes d'Etat comme De Gaulle et Mandela, un processus en quelque sorte:
1) Mettre au pas les héros...ils n'ont pas d'autres Droits que d'obéir et de la boucler.
2) Mettre au pas les alliés à qui on doit tout (Américains pour De Gaulle, Russes et Chinois pour Mandela)
3) Se réconcilier à toute allure avec ses anciens ennemis
4) Reprendre intégralement la politique de puissance de la Nation (Regardez ce qui se passe dans les Etats proches de l'Afrique du Sud - Terrorisés au temps de l'apartheid, terrorisés sans l'appartheid)
5) S'appuyer sur les structures existantes (administration, police...)
6) Limiter l'épuration au minimum et même si possible pas d'épuration du tout
Evidemment c'est dur et cynique mais c'est ça la Politique.
Écrit par : Jean Marie | 09/10/2008
Dépression, récession, et guerre puisque la France est un pays en guerre en Afghanistan. Bref, la totale !
Et en un mot comme en cent, un programme gaulliste comme celui défendu par Dupont-Aignan est le seul historiquement et socialement acceptable.
Il n'a pas hésité, lui, ceint de son écharpe tricolore, à manifester au côté des postiers cégétistes pour soutenir leur mouvement contre la privatisation de la poste: au moins il avait de la gueule !
Parlons un peu de la privatisation de la poste dont le secteur bancaire est offert sur un plateau à la Société Générale qui s'étonne en faisant "Ahreu" d'employer, sans surveiller, des Kerviel !
J'aimerais savoir aussi, comment la Caisse d'Epargne de l'Ecureuil, fleuron de l'épargne populaire, se retrouvent avec des cageots comme Nexitis et Natixis ?
Personne ne parle non plus des aventures militaires en Irak puis en Afghanistan qui ont explosé les budgets et que soutient Bayrou et donc le MoDem.
On discute mollement sur l'adhésion de la Turquie en autre, mais que font les troupes du Traité de l'Atlantique-Nord en Afghanistan ?
Le "gaullisme" de Bayrou sans la stratégie et sans le courage, c'est la politique de Pétain face à Hitler.
P-S: Hervé, dans un certain billet, il y a 2 ou 3 jours, c'est-à-dire il y a un siècle sur la blogosphère, tu me demandais d'être respectueux envers Quitterie...
Je suis et serai toujours respectueux de Quitterie Delmas, la femme privée.
Je garde toutes mes réserves sur Quitterie, la femme publique, celle qui s'inquiète pour ses petits sous, vérifie et change de banque comme si nous avions tous la possibilité et les moyens de choisir sa banque de la même manière partout en France. Le respect en politique, ça se mérite tous les jours !
Petit comme réflexe, le classement des banques. Pas très enthousiasmant pour les Jeunes... pas très porteur comme débat.
Écrit par : CœurDeCible | 09/10/2008
@ cdc
Au contraire, tout ce qui fait de chacun un consommateur responsable est le plus important et enthousiasmant, et compte tenu des conditions dans lesquelles Quitterie elle-même a choisi sa banque, je sais que ce n'est pas un luxe réservé aux enfants gâtés, donc merci Quitterie.
Écrit par : hervé torchet | 09/10/2008
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