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12/02/2009

Quitterie : comme tout le monde, j'aurais préféré qu'elle continue.

Maintenant que la tempête s'apaise un peu après l'énorme buzz relaté et , ses premières explications et son interview sur lepost.fr (vue plus de 6000 fois à l'heure où j'écris {EDIT : plus de 9200 fois à 19h30}), il est temps, je crois, que je donne mon opinion sur le retour de Quitterie dans la politique transpartisane.

Tout d'abord, je tiens à rappeler deux choses : la première, c'est que j'ai repiqué  à l'activité politique grâce à elle, son énergie, sa fraîcheur, son charisme. La deuxième, c'est que chacun sait que j'ai pour elle un attachement plus affectif encore que politique.

J'ai été très déprimé quand elle m'a annoncé au téléphone, l'avant-veille de la XXVIIIe république des blogs, qu'elle avait renoncé à se présenter aux élections européennes et qu'elle changeait sa vie politique du tout au tout, ce qu'elle me préciserait lors de la République elle-même.

J'y suis allé pour la voir, pour comprendre, et elle m'a livré quelques éclaircissements sur ce qu'elle compte faire. J'en suis sorti encore plus déprimé, je dois le reconnaître. Jeter cinq ans d'efforts aux orties, se dérober au moment de sauter l'obstacle, faire faux-bond à des amis, à des gens qui comptaient sur elle, encourir le discrédit le plus total, tout cela était évident et on l'a lu à l'envi parmi les messages innombrables de soutien et de critique qui lui ont été adressés publiquement, tant sur son blog que sur Facebook. Ca ressemblait à un accès de déprime de sa part, à l'angoisse du fiancé le jour du mariage, au trac de l'acteur avant de monter sur scène, à un accès de pusillanimité, bref, pour l'être rationnel et habitué de l'appareil partisan démocrate que je suis, c'était une catastrophe.

Jusqu'au dernier moment, j'ai espéré qu'elle reviendrait sur cette décision, et que, foin des Européennes, elle resterait quand même au MoDem, parce que je pensais que son poids sur l'appareil irait grandissant et que, par là, elle parviendrait à en corriger les défauts nombreux.

L'article du "Monde", que j'ai lu grâce à un signalement de Christophe Grébert sur Facebook, a ruiné cet espoir. J'ai eu plusieurs fois Quitterie au téléphone samedi, agacée des mots qu'on lui prêtait, obligée de se découvrir à un moment où elle aurait préféré se taire, et de se justifier alors qu'elle préfère les demi-mots.

Le maelstrom a suivi, entremêlant les accusations abjectes, la déception de certains amis, la joie d'autres, et toutes sortes de soutiens.

Pendant ces quelques heures où son blog (et le mien) ont été pris d'assaut (j'ai battu mon record largement), je lisais les réactions, l'émotion profonde suscitée par cette décision. Dire qu'elle a surpris serait excessif : le silence de Quitterie pendant deux mois augurait forcément quelque chose d'important. Donc pas de surprise, mais un choc énorme.

Et pendant que je lisais, l'idée de la déprime (la sienne comme la mienne) m'abandonnait : il y avait quelque chose de réellement délibéré dans la façon dont elle en parlait, une vérité qu'elle assumait avec sa petite voix et ses petites épaules, mais avec sa petite bite de bête politique que j'ai évoquée en janvier 2008 après l'élection du Conseil National.

Enfin, j'avais noté ici et là des signes de certains de ses voisins d'engagement extra-partisan, qui m'ont convaincu que la décision de Quitterie était bien ce qu'elle disait : un acte non seulement de liberté, mais d'entrée dans des temps nouveaux. L'article d'André Gunthert, que j'ai trouvé sur le blog de Nicolas Voisin, donnait la clef la plus évidente : le temps de la politique politicienne est passé, le monde et la France sont entrés dans une phase de turbulence, il faut être avec ceux qui, aux échelons élémentaires, vont vivre et produire une myriade d'événements décisifs, la révolution, peut-être pas celle du "Grand Soir" cher à Besancenot, mais celle décrite Fred Vargas. Les grandes révolutions ne se font pas en un jour, ni seulement dans les palais. Il m'a semblé que c'était le pari historique fait par Quitterie.

Parce que j'ai perdu la foi dans l'appareil politique, je la suis. Je ne rends pas ma carte pour garder un lien avec les copains.

Parce que je crois que nous vivons une césure historique de très grande ampleur, je la suis.

Parce qu'elle n'a pas changé de discours depuis la présidentielle, parce que sa volonté de faire bouger les pratiques politiques est intacte et adopte seulement une voie nouvelle, je la suis.

Parce que je l'aime, je la suis.

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EDIT : Autres réactions à la décisiion de Quitterie :

Angélique Ballet-Baz ne conseillerait jamais à un ami de faire de la politique.

JF le Démocrate regrette plus les attaques contre Quitterie que sa renonciation aux logiques partisanes.

Cap 2012 reprend une partie de l'interview du site lepost.fr.

Michel Escatafal vit le départ de Quitterie comme une désertion.

Voyant dans Quitterie une amie de son rival local Christophe Grébert, René Bernasconi livre une réflexion très grinçante (et factuellement inexacte) sur son retrait des logiques partisanes.

SuperNo profite du départ de Quitterie pour développer une critique assez nébuleuse du MoDem, et de Quitterie elle-même, d'ailleurs.

Vendredi reprend la note explicative de Quitterie.

MoDem Fronton retranscrit l'article du site lepost.

Fabien Bénard s'émeut.

Et notre ami Spaulding est le dernier des blogueurs dont je relève la savoureuse note sur la bifurcation de Quitterie.

11:53 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : politique, quitterie, modem | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Je vous suis aussi =)
Amitiès, Sebastian, Jeune Citoyen Varois!

Écrit par : Sebastian | 12/02/2009

excellent §10...qui confirme mon intuition (et ce n'était pas la peine de faire des allusions sans preuves comme d'aucuns pour en arriver à ce résultat)... je trouve toujours çà dommage, hic et nunc.

Écrit par : FB | 12/02/2009

euh, Hervé : y'aurat pas une faute de frappe ou un truc dans le genre, là :
«mais avec sa petite bite de bête politique»
Tu peux effacer mon commentaire une fois la chose corrigée...

Écrit par : L'hérétique | 12/02/2009

@ l'hérétique ,
ça ce serait un vrai scoop!!
Et Christophe Ginisty de titrer :Quitterie est un homme
(tu peux effacer aussi mon commentaire après correction)

Écrit par : Mohamed | 12/02/2009

mais suivez un peu, c'est moi qui suis un homme, Spaulding me l'a fait avouer...
@Hervé, suis pas très fière de ce commentaire, tu peux l'effacer, après?

Écrit par : FB | 12/02/2009

idem pour moi, je garde aussi ma carte ... du moins pour le moment ! mais je peux vous dire ... heu, non, je vous dirais plus tard ! C'est un moment que j'attends depuis fort longtemps ... si vous êtes prêts je fonce avec vous ...

Écrit par : Mirabelle | 12/02/2009

Moi, je ne vous comprends plus bien.
Serait-ce qu'il y a un monde parisien et le reste de la France ? peut-être bien.

Je reste bien droite dans mes charentaises et au MoDem.

Écrit par : Fanal Safran | 12/02/2009

Dans ma note sur la conclusion des élections internes, j'avais écrit que Quitterie avait gagné cette élection avec son intelligence et énergie, "avec sa bite et son couteau, sa petite bite de" etc. Je ne retrouve plus la note, mais les mots y sont, c'était vers février ou mars.

Écrit par : Hervé Torchet | 12/02/2009

Sûr que Ginisty et Bayrou ne doivent pas trop goûter votre article, plein d'émotion. Il leur faut des voix qui se comptent dans l'urne, c'est compréhensible. Le reste doit être suspect.
La décision de Quitterie garde sa part de mystère. C'est peut-être bien ainsi. Je rapproche votre phrase "..j'ai perdu la foi dans l'appareil politique,..", de celle de Quitterie : "..Si je veux continuer à m'engager pour mon pays..". Si elle s'engage pour son pays, son pays s'engagera pour elle, et elle retrouvera la foi dans la politique tout court. Je rêve...

Écrit par : Pierre-Yves | 12/02/2009

Pierre-yves dit :" La décision de Quitterie garde sa part de mystère |...]"

Certains parlent gentiment de la "part de mystère de Quitterie" de "sa liberté "et de « sa sincérité », moi j'appelle ça se moquer des gens avec un texte plein de lyrisme et de basse démagogie. N'oublions pas qu'elle a déjà renoncé aux élections départementales du MD pour se consacrer aux élections européennes et qu'elle a lâché tous ceux qui la soutenaient.
Quel sera le prochain lâchage ? Désirs d'Avenir pour Haeven ? ou Haeven pour Désirs d'Avenir ? Ou x pour y ? Peut-être lui a-t-on déjà fait une autre offre ...

Écrit par : Géraldine | 13/02/2009

On survole les sujets, on préfère le sujet.
Personnalisation quand tu nous tiens.

Écrit par : nef des fous | 13/02/2009

@ Géraldine

Quitterie n'a pas changé son discours de fond d'un iota depuis la présidentielle, elle choisit maintenant la voie la plus adéquate pour le faire passer.

@ nef

J'avoue ma faute, mon culte de Quitterie, mais je demande l'indulgence, parce que je ne fais pas semblant.

Écrit par : Hervé Torchet | 13/02/2009

En voilà encore un beau billet. Certain qu'il y en aura d'autres !

Écrit par : FrédéricLN | 13/02/2009

@ FLN

Tout dépend de Quitterie.

Écrit par : Hervé Torchet | 13/02/2009

"l'avant-veille de la XXVIIIe république des blogs"

Voilà qu'il en vient à dater l'histoire d'après leur petite blogo-sauterie mensuelle...

Comme en des temps plus héroïques on disait : "le premier jour du mois d’Athyr, la deuxième année de la deux cent vingt-sixième Olympiade"...

O temps, o moeurs... Comme tout rapetisse...

Écrit par : A | 15/02/2009

"Quitterie n'a pas changé son discours de fond d'un iota depuis la présidentielle"

Hum...

Le fond du discours de Quitterie c'était : "renouveler les générations politiques, amener 100 jeunes au Parlement".

En abandonnant d'un coup la politique parlementaire, il s'agit bien d'un revirement, qui va contre toute la dynamique oratoire qui était la sienne.

On a le droit de changer, mais ne dis pas que ce n'est pas un revirement.

Écrit par : A | 15/02/2009

@ A

La prise de conscience concerne le rôle des institutions et ce qu'il y a d'illusoire dans le fait de vouloir seulement replâtrer le système.

Écrit par : Hervé Torchet | 15/02/2009

@ A

Le discours de défiance, voire de colère, contre les appareils politiques, Quitterie le tient depuis au moins la présidentielle.

Écrit par : Hervé Torchet | 15/02/2009

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