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01/06/2010

Deux ou trois liens.

Comme je ne blogue plus beaucoup, je n'ai guère eu l'occasion de donner des liens depuis des mois. L'occasion m'en est donnée par trois nouvelles.

La première, c'est l'ouverture du nouveau blog d'Éric Mainville que j'ai souvent cité pour son excellent blog Crise dans les Médias. Le nouveau est intitulé plus sobrement EricMainville.com et le contenu reste de haut niveau.

La seconde, c'est que le Faucon vient de me linker, et que je lui rends son lien avec d'autant plus de plaisir que, dans un océan de blogs de gauche, nous sommes assez peu à surnager à n'être pas obsédés par les principes DE GAUCHE (na !), et qu'il écrit des choses en général bien vues.

La troisième, c'est que, sur son profil Facebook, notre Quitterie vient de reprendre son nom de jeune fille et s'intitule joliment Quitterie de Villepin. J'ai souvent eu l'occasion de dire que, dans la famille Villepin, je demandais les femmes, car presque toutes celles que je connaissais étaient de très belles ou très jolies femmes, ce qui n'enlève rien aux mérites de l'ancien ministre des Affaires Étrangères d'un vieux pays d'un vieux continent Dominique de V, mais enfin, vous voyez ce que je veux dire.

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28/01/2010

Vœux 2010

Avec la relaxe de Dominique de Villepin, une injustice prend fin. Tant mieux. Il en reste beaucoup, et de bien plus graves encore.

Voici en quelques mots mes vœux pour cette année 2010 qui commence. J'espère que ça va fonctionner, car j'incruste le nouveau lecteur Dailymotion en version beta. Je signale au passage, via Quitterie, une inquiétude sur des choix de nouveaux formats par Google pour Youtube.

 

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02/01/2010

Bloavez mad !

Bloavez mad, ce qui signifie bonne année en breton. Pour rappel, voici la meilleure vidéo 2009, qui n'est d'ailleurs pas une vidéo, mais un diaporama :

 

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19/12/2009

Quitterie apparaît-elle finalement sur Twitter ?

Une mystérieuse Quitt3rie a ouvert un profil sur Twitter. Parmi les publications qu'elle suit, on trouve Thierry Crouzet, Maître Eolas, Laurence Thurion, et quelques autres. La photo qui lui sert de portrait représente une jolie crique bretonne sous un soleil qui réchauffe par ce temps de neige actuel. Les paris sont désormais ouverts : s'agit-il bien de NOTRE Quitterie ?

Peut-être un joli cadeau de Noël en perspective.

Photo_533.jpg

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18/12/2009

Ne donnez plus à l'Abbé Pierre, aidez, consommez mieux, dépensez bien.

Je voulais faire un article entier pour dire de ne plus donner d'argent à la Fondation Abbé Pierre, du moins pour l'instant. Les derniers comptes qu'ls ont publiés couvrent les neuf premiers mois de l'année 2008 et sont bourrés d'insincérités. Ils ont à ce moment-là 38 millions d'Euros en banque (soit trois à quatre années d'interventions directes, ce qu'ils nomment des "subventions"), placés d'une façon douteuse (les placements, FCP et sicav, qu'ils disent "à orientation monétaire", sont spéculatifs et non solidaires), à quoi s'ajoutent 18 millions de patrimoine immobilier (évalué selon les critères fiscaux, càd probablement en deçà de leur valeur réelle).

Ce compte 2008 est en déficit par pur effet comptable, mais a permis la la fondation de faire les deux premières "nuits solidaires" (2008 et 2009) en faisant état de ce déficit, la compta de l'année 2008 semble d'ailleurs avoir vu sa chronologie modifiée par rapport aux exercices précédents (qui couraient du 1er janvier au 31 décembre). Il y des étrangetés dans ces comptes. Quant à Emmaüs, vous le payez déjà par vos impôts, vu que ses activités sont financés à 68 % par les DDASS (les prix de journée de l'hébergement des SDF). C'est d'ailleurs parce qu'Emmaüs est financé par l'impôt que l'énarque Hirsch en est devenu le patron après avoir dirigé l'AFSSA qui n'avait rien d'humanitaire.

Donc l'Abbé Pierre en a plein les poches, triche un peu sur la présentation de ses comptes pour se faire plaindre, et en plus il y a énormément d'argent liquide qui circule (les "dons manuels", des millions d'Euros) et sur lesquels le contrôle est très faible. Il y a eu plusieurs affaires de directeurs indélicats des antennes locales de l'Abbé Pierre. Bref, même quand ils sont honnêtes, les héritiers de l'Abbé, je trouve qu'en temps de crise où les gens sont fauchés, ils devraient avoir l'éthique minimale de dire "on a de l'argent, ne nous donnez que si vous en avez vraiment les moyens, on va puiser dans nos réserves, vous donnerez l'année prochaine". Ce serait mieux.

Je signale d'ailleurs qu'il existe des vidéos où Augustin Legrand, tout en s'adressant à Martin Hirsch, alors patron d'Emmaüs, recommande Borloo comme ministre des affaires sociales, on est en pleine campagne présidentielle, fin 2006, tout cela pue la magouille politicienne.

Je voulais faire une note très longue, j'ai amassé des tonnes de liens et de captures d'écran, et puis je n'en ai plus le courage. Tant pis, croyez-moi sur parole ou potassez vous-même les comptes, c'est édifiant...

Et puis, au fond, c'est Quitterie qui a raison : il vaut mieux indiquer à qui on croit utile de donner. Elle suggère l'excellent site Wikipedia. Il est rare que je ne fasse pas un lien Wikipedia dans mes articles. Leurs dépenses annuelles sont microscopiques, compte tenu de leur impact : 10 000 Euros environ. Ils lèvent de plus en plus de fonds, mais comme l'indique l'un de leurs responsables en France, c'est parce qu'ils veulent embaucher un permanent. Donc, si vous avez de l'argent à donner, Wikipedia est une bonne idée.

Vous pouvez aussi investir dans Bakchich (mais là, il faut avoir au moins 500 Euros à perdre).

Vous pouvez aussi, tout simplement, dépenser un peu mieux votre argent. Au lieu de donner à des ONG qui ne manquent pas de fonds, consacrez l'argent à acheter des produits un peu meilleurs, d'un peu meilleure qualité, tout le monde s'y retrouvera. N'achetez pas du bio en toc dans les grandes surfaces, trouvez du vrai bio de petit producteur local. N'achetez pas un pull en plastique fabriqué par des enfants en Chine, prenez-en un en laine de votre coin, de préférence fabriqué par une entreprise responsable. Bref, consommez mieux pour offrir une meilleure vie non seulement à vous-même mais aux autres.

Et comme dirait Quitterie, n'oubliez pas que les pratiques d'Internet peuvent nous permettre de changer le monde.

Bonnes vacances à celles et ceux qui en prennent.

EDIT : je signale un article édifiant intitulé "Emmaüs, le piège à pauvres", ici.

05/12/2009

Quitterie et les nouvelles solidarités sur Internet.

Dans une précédente note, je relatais une conférence organisée par Babyloan, qui traitait des nouvelles solidarités sur Internet, et que Quitterie avait animée avec dextérité.

Les vidéos de cette conférence viennent d'être mises en ligne. Voici la vidéo de l'introduction du débat par Quitterie


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19/11/2009

Quitterie se confie sur Terre Tv.

Pour ceux qui ne l'auraient pas vue, voici une interview donnée tout récemment par Quitterie à la web télé Terre Tv.

 

07/11/2009

Quitterie alone in Babyloan.

Quand on a une rolls, c'est assez criminel de la laisser au garage ou de l'utiliser pour aller acheter du pain, quand on a un trimaran, c'est dommage de le faire caboter au moteur. Voilà ce que m'inspire le fait que Quitterie ait été seulement la modératrice du débat organisé par Babyloan au Jardin d'Acclimatation, à Paris XVIe, cet après-midi. Faire taire une si jolie voix est un crime affreux. Je trouve qu'elle se laisse trop bouffer par des gens qui ne la respectent pas assez.

Quoi qu'il en soit, la table ronde à laquelle j'ai assisté était d'un grand intérêt, un double intérêt : la compréhension par les créateurs de sites de l'esprit collaboratif et bijectif d'Internet, d'une part, et d'autre part, les principes qui doivent inspirer ces créateurs pour que leurs sites soient bien considérés par les internautes.

Un site institutionnel d'une puissante ONG mondiale (la Croix-Rouge) fournit le contre-exemple : on y trouve des info sur l'ONG, sur ses activités, comme dans un magazine, on y trouve aussi de quoi verser un soutien financier, mais rien, aucune fenêtre, qui permette aux internautes de s'approprier une partie du site, de se constituer eux-même en groupe capable d'assumer une partie des tâches revendiquée par l'ONG. Tout est vertical dans le sens ONG en haut - internaute en bas.

Il faut dire que la grande expertise de Quitterie dans ce domaine a permis de disséquer en quelques phrases le défaut de ce site avec ses cinq interlocuteurs.

Deuxième contre-exemple plus discuté : le site Soliland, qui vend des produits de distribution ordinaire, mais verse une partie du montant des ventes à des ONG. L'évidence du blanchiment que constitue ce processus n'empêche pas le représentant de Danone Communities de minimiser ses défauts en considérant qu'un tel site peut être une incitation pour l'économie traditionnelle à se rapprocher de la philosophie d'Internet. Mais comme le même représentant se fait sèchement rabrouer ensuite par une question de la salle qui fustige les pressions exercées par Danone sur les producteurs français de lait (pressions qui permettent par contrecoup de jeter les producteurs de lait des pays pauvres dans la misère), on voit se dessiner assez clairement la ligne de fracture entre deux conceptions du monde. D'ailleurs, le même représentant, à bout d'argument, s'en sort par une pirouette en montrant un produit créé par l'acclimateur d'Internet en France, et en affirmant qu'Internet n'est qu'un outil, alors que Quitterie a déclaré souvent qu'Internet est bien plus : un art de vivre.

Et c'est elle qui a raison.

Les autres sites présentés entrent plus dans le cadre de l'Internet solidaire : MyCoop, du Crédit Coopératif, Adie.org de l'Adie, Peuplade qui vise à remplacer le bon vieux bistrot d'en bas pour structurer les rencontres de quartier, et bien sûr Babyloan.

J'ai déjà eu l'occasion de parler du crédit coopératif, qui est désormais ma banque.

L'Adie est une association qui existe depuis vingt ans et qui vient de passer au support Internet, ce qui lui a permis de toucher une population bien plus nombreuse qu'auparavant. Son métier est le micro-crédit, en particulier pour les auto-entrepreneurs. La mise en réseau des bénéficiaires de ses prêts paraît être l'un des ses prochains horizons dominants.

Bien entendu, le site le plus directement collaboratif, parmi ceux présentés aujourd'hui, est Babyloan. Son métier est également le micro-crédit, mais avec l'originalité de permettre à des gens qui ont 30 Euros devant eux de prêter ces 30 Euros pour quelques mois à une famille d'un pays pauvre, qui s'en servira pour un investissement crucial. Belle idée, il faut le dire.

Je suis en revanche un peu plus réservé sur l'une des conséquences du salutaire principe de transparence qui anime cette structure : un prêteur, se rendant au Cambodge, a voulu avoir l'adresse de la famille à laquelle il avait prêté (on ne dit pas quelle somme, est-ce 100 Euros ?). On la lui a donnée, ce qui était normal. Il est allé voir ces gens, et il a pu envoyer un mail satisfait, puis montrer des photos.

Subitement, en imaginant les bons Français en vacances dans la ferme cambodgienne, me revenait la vision de ces bourgeoises du XIXe siècle qui prenaient un air béat en considérant "leurs" pauvres. Comme le dit le célèbre "Voyage de M. Perrichont", il n'y a rien de plus satisfaisant pour l'égo que de rendre service à autrui. Et je me rappelle que le XXe siècle est celui qui a remplacé toutes ces charités bourgeoises par des institutions sociales. Alors, quand j'entendais, à la fin de la conférence, les réflexions selon lesquelles le charity business d'Internet va se développer considérablement dans les années qui viennent, j'avoue que j'en ai eu un pincement au cœur.

Car le pays où le charity business est roi, les États-Unis, est aussi celui où l'espérance de vie baisse depuis plusieurs années, où des millions de citoyens ne disposent d'aucune couverture sociale, et où les institutions supposées caritatives sont parmi les adversaires les plus résolus du projet de sécurité sociale poussé par Barack Obama. J'avoue donc que je préférerais que ce business ne se développe pas, mais qu'au contraire, nous ayons, conservions et inventions des institutions sociales dignes de ce nom.

L'avenir d'Internet n'est pas sans risque, et nous devons garder en tête un repère essentiel : l'éthique.

06/11/2009

Mes trois premiers billets.

Éric me tague dans une chaîne sur les trois premiers billets publiés sur nos blogs, c'est une occasion de faire un historique, un de plus...

Quitterie, fin 2006 et début 2007, animait la blogosphère d'un fort militantisme pour l'esprit d'Internet. Captivé par ses lignes, et découvrant l'Internet politique dont je n'étais pas consommateur jusque-là, tout absorbé par mes publications historiques et ayant nettement décroché de l'activisme politique.

Mon premier billet, le 9 janvier 2007, porte un constat très objectif dans son titre : "c'est le début". J'y examine l'impression que fait d'avoir ouvert cette page de communication et de découvrir les joies narcissiques du bloc-notes public quotidien. C'est un billet très émerveillé et tâtonnant.

Mon deuxième billet affiche un titre programmatique qui est une citation de Victor Hugo, l'une de celles que je continue à préférer, l'une des plus vraies sur le devoir de toute personne qui détient un savoir ou un pouvoir : "Agrandir les esprits, amoindrir les misères". C'est l'occasion d'une présentation personnelle que je reconnais avoir été alors un peu trop longue, mais vraie.

Mon troisième billet, le surlendemain du premier, explique mon intention initiale de parler beaucoup de littérature sur mon blog, ce que j'ai finalement moins fait que de cinéma, et surtout de politique, la vie est mal faite, mais en vérité, j'ai depuis ouvert un autre site très intermittent où j'ai repris les articles culturels de mon blog, et où j'enfile les documents historiques bretons avec l'idée de développer un blog strictement culturel, et par ailleurs, jusqu'au funeste retrait de Quitterie, c'est elle, Quitterie, qui a été mon meilleur sujet, et je ne regrette pas ce choix.

Je tague l'ami FLN (Frédéric Lefebvre-Naré, un Démocrate Sans Frontière), parce qu'il m'a cité récemment et que j'en profite pour signaler que je lis son blog avec beaucoup de profit.

24/10/2009

Les réactions du Crédit Agricole et d'autres lecteurs de mon blog.

Suis-je enfin devenu un vrai blogueur ?

Il y trente-trois mois que j'ai ouvert ce blog, c'était en janvier 2007, à l'image de Quitterie, dans une fièvre de découverte du poids de l'Internet dans le débat public et dans la circulation de l'information. Depuis sa création, mon blog m'a ressemblé : éclectique, inégal, éparpillé, mais en même temps dédié, parfois bavard, parfois elliptique, mélangeant les réminiscences et les commentaires, et découvrant peu à peu, étape par étape, ce qui pouvait devenir son vrai ton, son vrai sujet.

Brassens disait à un jeune chanteur : "Tu verras, au début, tu ne pourras parler que de toi, et puis ..."

Les événements récents me donnent à penser que la première phase est terminée, ce qui ne signifie d'ailleurs pas que je vais cesser de parler de moi, mais que la portée de mon blog va changer. C'est pourquoi je suis heureux d'être définitivement débarrassé de l'étiquette militante.

En fait, mon blog est désormais lu par ceux qu'il concerne.

Le Crédit Agricole demande une sorte de droit de réponse.

Dans mon article de mercredi soir, j'évoquais le véritable cas d'école que constituait l'amas de frais bancaires qui s'était abattu sur moi dans le dernier trimestre, et en particulier en septembre. Pour mémoire, je rappelle que j'ai subi, ce mois-là, pour des dépenses par carte bancaire de 1381 Euros le montant extravagant de 496 Euros de "frais d'opérations sur compte débiteur". Ces 500 Euros (ou presque) ont dû représenter au moins 60 % de la position débitrice moyenne du compte ce mois-là. Or 60 % en un mois, multplié par douze, ne font pas moins de 720 % de frais, un TEG (taux effectif global) de 720 % par an, plus de trente fois le taux dit de "l'usure" (pour mémoire, la définitiion de l'usure et de l'usurier par Wikipedia).

Il se trouve que le directeur de l'agence de Pont-l'Abbé, concernée, a lu cette note sur mon blog.

Voilà, ç'aurait pu ne jamais arriver, ma note aurait pu glisser aux oubliettes, "vox clamans in deserto", mais l'impact a été presque rapide : cet après-midi, après que la position du compte est redevenue positive, un homme se présentant comme le directeur de l'agence m'a téléphoné sur mon portable. J'étais au cinéma, mais le film n'était pas fameux (je n'en parlerai donc pas), j'ai donc discuté avec M. le directeur.

Il me disait "c'est vrai, j'ai vérifié, vos chiffres sont exacts, mais je trouve qu'il aurait été plus honnête que vous précisiez que nous vous en avons rendu 190 Euros".

Mes chiffres sont exacts, pas les siens : ce sont 196,64 Euros qui m'ont été restitués. Je ne savais pas à quoi correspondait la ligne comptable "remboursement sur facturation" que j'avais trouvée en consultant mon compte sur Internet. J'ai cru que c'était un trop-perçu d'une note d'électricité. Rien ne m'avait informé de cette remise gracieuse bancaire, alors même que j'ai opté pour l'utilisation de la fonction Internet de mon compte, et que je sais que mon agence a mon adresse mail, la demoiselle SG qui surveillait mon compte récemment encore a eu l'amabilité de répondre à l'un des mails que je lui ai adressés et qui, de fait, nécessitait réponse, ce qui n'est pas toujours le cas.

Quoi qu'il en soit, on peut déplorer que M. le directeur n'ait pas noté qu'Internet est là, justement, pour permettre le débat public et les droits de réponse en direct : que n'a-t-il déposé un commentaire sur mon blog ?

Je reprends donc mon calcul en lui donnant acte des 196,64 Euros restitués. Il ne reste, si j'ose dire, en septembre, "que" 300 Euros de frais sur des dépenses de 1381 Euros, et sur une position débitrice moyenne qui doit tourner autour de 700 ou 800 Euros. Par rapport aux dépenses, les frais se montent encore à plus de 20 %. Par rapport à la dette, ils ne tournent plus "que" autour de 40 %, ce qui, rapporté à douze mois, atteint le niveau de "seulement" 480 %, guère plus d'une vingtaine de fois le taux de l'usure. Quel progrès !

M. le directeur me signalait aussi qu'il aurait été possible à la banque de rejeter les dépenses émises par ma carte bancaire. C'est vrai, mais avec un taux de vingt fois l'usure, pourquoi l'aurait-elle fait, puisqu'elle me savait solvable ? Si elle avait été de bonne foi, elle m'aurait proposé ce qu'on nomme une "convention de découvert" provisoire, plafonnant les frais.

Enfin, M. le directeur, en porte-parole zélé de son organisation, m'indiqua que ces frais figuraient en toutes lettres dans le règlement de la banque. Ah, le règlement ! Courteline, à moi ! le règlement...

Quand les règlements sont stupides ou illégaux, faut-il les appliquer ? Euh, ben oui, M'sieur, dit le simple ou le paresseux.

Mais non.

Il y a quelque part dans les lois de l'État français l'obligation pour les agents publics de désobéir à un ordre manifestement illégal. En vérité, cette obligation pèse sur tous les salariés, chacun étant un citoyen en plus d'un employé.

Or à 720 % de TEG, on a jugé à Pont-l'Abbé que le règlement devait être illégal, mais pas à 480 %. Dommage.

Allons, me direz-vous, ce règlement est-il si illégal que cela ? Eh bien, j'ai découvert avec amusement que, mercredi, les "grands esprits" s'étaient "rencontrés" comme on dit, on lit sur le site 20 minutes :

«Leurs taux frôle l'usure». Marie-Jeanne Husset, directrice de «60 millions de consommateurs» demande des comptes aux banques françaises.

Le même jour, le "Canard Enchaîné" expliquait à la une : "les banques gagnent plus en prêtant moins".

Hélas, l'affaire du fils à papa a tout effacé ce jour-là, et l'utile campagne contre les taux usuraires pratiqués par les banques est tombée aux oubliettes. Dommage.

Et maintenant, interrogez autour de vous : est-ce que votre banque n'aurait pas subitement été plus coulante sur les chèques et les cartes sans provision ? Ce micro-trottoir vous enseignera rapidement : bien sûr que oui, les banques ont laissé filer pour prélever plus de frais et, ainsi, rembourser plus vite l'État. Malin. Sauf que... et si les gens suivent la jurisprudence de la Cour de Cassation et réclament les frais trop perçus ? Crrrrrac. Imaginez que vous réclamiez tous les frais perçus par votre banque, qui dépassent le taux de l'usure, sur les trois dernières années. Eh bien, vous feriez un touché-coulé, bien pire que la crise financière de l'an dernier.

Voilà qui, sans doute, justifiait un contre-feu puissant et le désistement de Junior, fils du président de la République Bananière Française, de sa fumeuse candidature à la présidence de l'EPAD.

Le stade Jean Bouin vivra

Deuxième occasion qui m'a permis de toucher du doigt que mon blog avait changé de nature (en fait, chronologiquement, c'était avant, mais peu importe) : la matinée de dimanche où, au stade Jean Bouin, nous avons manifesté contre Ubu-Delanoë qui veut chasser les scolaires pour faire du fric.

Lorsque je suis arrivé au stade, l'adjoint au maire du 16e chargé des sports, Yves Hervouet des Forges, m'a prié de monter dans la tribune, parmi les élus et les invités d'honneur. "Merci de ce que tu as fait avec ton blog". Je trouvais un peu surréaliste d'être ainsi accueilli non pas par Yves que je connais depuis longtemps et que je tutoie chaleureusement, mais par l'UMP, puisque sur mon blog, je dénonce la collusion de la municipalité de gauche parisienne et d'hommes d'affaires proches du pouvoir sarkozyste.

La surprise fut encore plus grande quelques instants plus tard, lorsque je me fus assis : mon voisin de gauche se présenta à moi et, lorsque je commençai à répondre "je suis l'ancien adj...", je n'eus pas le temps de terminer ce mot : "C'est vous qui avez fait les vidéos !", et je vis que tout le monde avait vu mes vidéos, et lu mon blog. C'était étonnant : la droite affectait de n'y voir que les attaques contre Delanoë sans prendre la mesure de ce que j'accusais, mais c'était surtout la première fois que je mesurais en direct l'impact d'un blog, et surtout de mon blog. Je dois reconnaître que c'était excitant.

Je vis d'ailleurs monter dans la tribune Serge Federbusch, animateur du site Delanopolis, et désormais proche de la Gauche Moderne, donc du pouvoir sarkozyste, qui était lui aussi très chaleureux. Sa note que je mets en lien me réconcilierait plutôt avec Delanoë en me brouillant avec Delanopolis, et rend encore moins compréhensible l'attitude de la municipalité à Jean Bouin, car en définitive, il s'agit là de favoriser la promotion privée (ailleurs brimée par Delanoë si l'on en croit Federbusch) au détriment des scolaires de l'enseignement public.

Quoi qu'il en soit, il y a eu un déclic dans cet océan de louanges et d'affection : c'est quand j'ai sorti ma caméra vidéo de ma poche et commencé à filmer ce que je voyais autour de moi. Par réflexe, j'étais redevenu blogueur. Il fallut un petit moment pour que ma caméra fût remarquée, mais dès qu'elle le fut, il y eut subitement une effervescence, on repoussa des gens dans la tribune, il fallait faire de la place pour les gens portant des écharpes, bref, j'étais moins bienvenu (c'est si effrayant, une caméra d'Internet...).

Alors, sagement, j'ai offert de quitter la tribune et je suis redescendu sur la piste, avec les autres caméras et les autres appareils de photo, dans mon camp.

Blogueur ? Journaliste ?

Encore quelque temps avant la matinée de Jean Bouin, j'étais allé à Bayeux pour le prix Bayeux - Calvados du correspondant de guerre. Il se trouve que le président était cette année un de mes cousins, Patrick Chauvel, vétéran de ce métier dangereux qu'il exerce depuis quarante ans, depuis le Viêtnam.

Patrick est une légende dans son métier, originellement celui de photographe de guerre, il a obtenu le prix américain qui est juste en deçà du Pulitzer, voici déjà une trentaine d'années. Je me souviens de ses retours du Liban, au début de la guerre, en 1975-76, il racontait cette guerre folle où les gens, rentrant du bureau, sortaient une kalachnikoff d'un placard et entreprenaient de se tirer dessus entre voisins de palier, puis d'un immeuble à l'autre. Le nom magique de cette époque était l'hôtel Commodore où étaient rassemblés les correspondants de guerre, et lorsque quinze ans plus tard, j'ai été raccompagné du mariage du Libanais Antoine Basbous par le journaliste Olivier Mazerolle, celui-ci parlait encore de cet hôtel Commodore, avec une étrange nostalgie. Entre-temps, j'étais moi-même allé au Liban dans une année dangereuse, en 1986.

Patrick, donc, présidait cette année le festival, un festival malin, puisque Bayeux est un théâtre de guerre (le Débarquement en 1944), et puisqu'y est conservé l'un des tout premiers reportages de guerre : la Tapisserie de Bayeux, qui relate la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066. Jean-Léonce Dupont, sénateur (Nouveau Centre) du Calvados et ancien maire de Bayeux, créateur du prix, est d'ailleurs, paraît-il, un ancien prof.

Il y a déjà longtemps que j'entends Patrick et ses collègues se plaindre à juste titre que leur métier n'est pas considéré, qu'une photo de guerre, si exceptionnelle soit-elle, n'atteindra jamais le millième de la valeur de celle du cul d'une starlette du moment attrapée par un paparazzi. Mais après des décennies de difficultés, la crise est forcément à un paroxysme, en raison de la crise qui frappe la presse et les médias.

Je l'interroge donc (en pestant de n'avoir pas ma caméra avec moi et en regrettant de n'avoir pas l'excellent Éric pour surenchérir sur mes questions) sur l'émergence de l'Internet, sur l'effondrement de la presse dite traditionnelle. Et Patrick, qui à vrai dire a croisé des dangers bien plus épouvantables que la chute de la presse dans sa vie (blessé plusieurs fois, notamment au Cambodge en 1973 et laissé pour mort à Panama en 1989), me répond que les nouvelles technologies ne changent pas le fond du métier. "Bien sûr, la presse a un tournant serré à négocier, certains ne s'en relèveront pas, mais..." mais l'info continuera, parce que les journalistes sont là pour témoigner.

Je n'ai pas encore lu, à ce moment-là, l'article signalé par le même Éric aujourd'hui sur l'évolution de la nature des blogueurs aux États-Unis, paradoxal contre-point de la note d'Éric aujourd'hui sur le surclassement des blogueurs par les twitters (j'ai un autre cousin twitter en vue, mais sous pseudo, chhttt).

Au passage, avec les journalistes de guerre, on voit pourquoi l'occident ne peut pas gagner la guerre en Afghanistan : il y faudrait au moins un million d'hommes sur le terrain, et encore : le soldat américain, avec ses trente kilos de barda, auxquels s'ajoutent son casque et divers accessoires, ne peut pas rivaliser avec les bergers afghans, tireurs d'élite, connaissant le terrain mieux encore que leur poche, et bénéficiant partout de caches. Ces bergers tuent un homme à 400 mètres avec un vieux fusil (sans lunette) qu'ils enfouissent aussitôt dans le sable, avant de s'éloigner au milieu du bêlement de leur troupeau. Pendant ce temps, les compagnons du soldat tué avisent la hiérarchie qui, plusieurs heures plus tard, envoie mille hommes sur le terrain, des hélicoptères, parfois bombarde à tort et à travers, cependant que le berger est déjà loin, au calme, insaisissable, innombrable.

Et aujourd'hui, puisque je suis peu à peu gagné par la logique et les réflexes du blogueur, je dois avouer que ces témoignages de journalistes, ces réflexions sur l'évolution de l'information, sur la place des blogueurs dont certains, à force d'en vivre, peuvent être qualifiés de journalistes, me semblent prendre un poids et un sens plus grands.

C'est vrai, au fond, qu'un blog est un média, un vrai. Et je commence seulement à découvrir la perspective du mien.

21/10/2009

Quitterie, la génération 2.0 et l'entreprise.

J'ai eu l'occasion de donner une réaction à chaud (puis une réminiscence) à une table ronde à laquelle Quitterie a participé le 25 septembre dernier dans le cadre de l'opération Paris 2.0. J'avais lu depuis que les vidéos de cette opération seraient en ligne début novembre (pour mon anniversaire...), mais je vois que l'appel a été devancé, et voici la vidéo de cet excellent échange d'idées sur la façon dont la nouvelle génération et les précédentes analysent et vivent leur collaboration dans l'entreprise, et donc dans la vie :

 


[Aller voir le site]

27/09/2009

Génération Y en colère.

Merci à Benjamin Chaminade et à son site Génération Y 2.0 d'avoir relayé (EDIT comme Anthony Poncier, et Jérémy Dumont pour le Vide-Poches) mon compte-rendu (très orienté vers Quitterie, je le reconnais, mais je ne m'en défends pas) de la conférence à laquelle il a participé avec elle vendredi matin.

Il se trouve que le thème de la conférence et ce que Quitterie a dit ("Nous sommes une génération en colère", à quoi d'ailleurs Marc de Fouchécour, un baby-boomer grisonnant de Nextmodernity, a répondu "Nous aussi, nous étions une génération en colère, on a vu ce que ça a donné, on compte plutôt sur vous" en désignant Quitterie) renvoie à une vidéo que Quitterie a enregistrée l'an dernier à peu près à cette époque. Je juge donc utile de redonner cette vidéo qui n'a pas été la plus vue de la série à l'époque. La voici :

 

25/09/2009

Baby-boomers, génération X, génération Y.

Qu'on se rassure : je ne suis pas en train de découvrir un tout nouveau concept que je présenterais au monde ébahi, ni même en train de croire avoir inventé la poudre et le fil à couper le beurre réunis.

C'est que je suis allé entendre Quitterie, ce matin, au cours d'une table ronde dans le cadre de l'opération Paris 2.0, et que le thème de la table ronde était

COMMENT L'ENTREPRISE INTEGRE LA NOUVELLE GENERATION 2.0, ET EVOLUE AVEC ELLE.

Les différents orateurs ont fait le portrait des trois générations qui se côtoient dans le monde du travail : les baby-boomers (1946-1964), la génération X (1965-1977), la génération Y (les jeunes adultes nés à partir de 1978). Les démographes, eux, évaluent les générations moyennes à 28 ans environ. On voit qu'ici, une génération sociologique dure la moitié d'une génération démographique, mais peu importe, l'idée n'est pas de développer ce sujet sur lequel ma compétence ne dépasse pas ce que j'ai retenu de ce qui en a été dit ce matin.

J'ai toujours su que j'étais un baby-boomer : le prof d'Histoire-Géo l'avait dit à ma classe de 5e d'un air fort satisfait (en 1976) : nous, nés en 1964, étions la dernière tranche de la masse des baby-boomers, la natalité avait fortement baissé l'année suivante, les classes nombreuses de l'après-guerre ne duraient que jusqu'à nous.

Notez bien que je suis un baby-boomer d'extrême justesse : je suis né en novembre 1964. À moins de deux mois près, paf ! je passais dans la catégorie honnie, celle de la génération X.

Notez aussi que nous, tardillons du baby-boom, avons l'inconvénient de notre catégorie sans en avoir l'avantage : pas de Mai '68 pour le petit baby-boomer que j'étais : j'avais trois ans et demi, c'est un peu jeune pour grimper sur les barricades et lancer des pavés. D'ailleurs, si l'on considère que le mot d'ordre des soixante-huitards était "jouir sans entrave", ma génération est celle qui, à l'âge de dix-huit ans, a été confrontée à l'apparition du sida, et même si je ne faisais pas partie de ce qu'on nommait alors les "populations à risque", le fantôme sombre de la maladie planait sur les fantasmes de notre jeunesse. En revanche, nous avons grandi dans les années 1970 avec la vraie idée qu'il était sot de "perdre sa vie à la gagner", chose que je pense toujours. De même, nous n'avons pas eu, nous, à mener le combat de la mixité scolaire, mais dans ma classe de 11e (qu'on commençait à nommer CP), nous n'étions que des garçons, et c'est seulement l'année suivante qu'il y a eu deux filles, dont l'une était d'ailleurs très mignonne, j'étais très amoureux d'elle, nous avons été inséparables jusqu'à la fin du primaire, bref, ce n'est pas le sujet, mais j'étais de la première année qui, en montant, répandait la mixité dans les classes d'âges. Ce n'était pas notre combat, mais notre événement quand même. Nous, les cadets du baby-boom, avons été assez justement nommés "post-soixante-huitards", ceux qui avons grandi dans les effets du choc culturel qu'a été mai 1968.

Mais si j'ai eu envie de faire cette note, c'est à cause de la catégorisation psychologique qui a été faite ce matin des trois tranches d'âge : le baby-boomer d'aujourd'hui croit dans la hiérarchie, dans le texte, dans la rigueur, dans l'effort, dans les responsabilités, et dans tout ce que les baby-boomers de Mai '68 considéraient comme des stigmates de vieux cons. La génération X est moins formelle, mais... Et la génération Y est celle que Quitterie nous a longuement et merveilleusement décrite et illustrée pendant des mois, rejetant les hiérarchies, aimant la circulation de l'info, d'une info d'ailleurs éclatée, morcelée, et l'entr'aide, la communauté, le présent.

Et si j'ai eu envie de faire cette note, c'est parce que je trouve que si j'ai été longtemps centriste, ce n'est au fond pas un hasard : je me retrouve dans plusieurs aspects cruciaux de chacune des trois catégories, je me retrouve un peu dans toutes les trois à la fois. J'admire l'effort, mais j'ai toujours trouvé que l'idéal n'était pas de travailler plus pour gagner plus, mais de faire donner les meilleurs résultats au minimum de travail. Hélas, mon travail consiste surtout à travailler plus pour gagner moins, mais ceci est une autre histoire, comme on dit. J'aime l'immédiateté de l'info, l'informalisme. Si bien que je me demande si ces catégories sont vraiment pertinentes.

Oui.

C'est l'outil qui les forge : un vrai baby-boomer n'a commencé à être confronté à l'informatique au travail que vers la quarantaine en général, il a même souvent subi la concurrence de l'informatique qui a supprimé ou restreint bien des métiers (comptables par exemple). Cadet du baby-boom, j'ai su pour ma part en m'inscrivant en première année de gestion à l'université de Paris IX Dauphine, fin 1982, qu'il était crucial pour moi de prendre une spécialité informatique. La génération X, juste après moi, a eu conscience de l'informatique comme d'un outil majeur (mais un outil seulement) lorsqu'elle se formait. La génération Y a traversé l'adolescence alors que se développait la réflexion sur ce que le vice-président américain Al Gore avait nommé les "autoroutes de l'information", c'est-à-dire Internet. Quand Quitterie avait vingt ans, et étudiait dans une école de commerce, en 1998, on était en plein dans la bulle Internet : au plus fort du vertigineux rêve qui s'est alors emparé de tous les esprits, et dont l'histoire de Jean-Marie Messier (véritable Madoff de l'Internet) a été l'une des illustrations les plus bruyantes.

De ce fait, la génération Y est incontestablement celle dont la caractérisation est la plus juste, la plus solide. Ce qui se passe aujourd'hui, l'explosion d'Internet, sa prise de possession des relations sociales, économiques et humaines, c'est ce que les jeunes trentenaires attendent depuis les bancs du supérieur, c'est la terre qu'on leur a promise.

Mais je suis frappé que le pouvoir y est souvent détenu par la génération X.

Et finalement, je me raccroche à ce qui a été dit ce matin : nous, baby-boomers, comme la force des choses nous pousse vers la sortie, comme nous avons terminé notre traversée sans plus avoir rien à prouver à personne (hum), nous sommes prêts à passer le témoin, non pas à la génération X, mais à cette génération Y qui espère justement être prise en compte et guidée.

En politique, si l'on en croit Quitterie, ce passage de témoin n'est pas gagné comme il l'est apparemment dans l'entreprise, et j'ai une certaine joie, moi qui suis un cadet du baby-boom, à aider à l'émergence de la génération Y, parce que je l'aime, moi, cette génération Y, Quitterie.

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23/09/2009

Internet est-il la couveuse de la presse nouvelle ? (Bakchich).

La presse se meurt, la presse est morte. Car toute presse est comme l'herbe, comme la fleur des champs... dirait Bossuet.

Or voici que toute la presse ne meurt pas : le Canard Enchaîné prospère, lui qui n'a jamais eu la moindre pub et n'a jamais vécu que sur son contenu. Et d'Internet naissent, un par un, des titres débarrassés des logiques publicitaires et destinés à ne vivre que par leur contenu. "Vendredi" est né sur l'idée d'un effet miroir de la Toile (il paraît qu'ils préparent une nouvelle formule), "Siné Hebdo" est né sur un coup de sang et devient un vrai hebdo satirique après plus d'un an d'existence, et puisque c'est ainsi que la presse peut vivre, les journalistes du site Bakchich.info ont décidé de lancer un "Bakchich Hebdo qui, matériellement, ressemble beaucoup à Siné Hebdo. Longue vie à lui.

Et puisque c'est le journaliste Daniel Carton qui occupe la première colonne de la deuxième de couverture, c'est l'occasion de revoir l'excellent entretien de l'été 2007, Daniel Carton et Quitterie :

 

25/08/2009

1,9 million de milliards de dollars : la bataille de l'argent.

Oh, ne croyez pas que je sois en train de vanter les résultats financiers de la vente de mes livres, hélas, je n'en suis pas là... 1 900 000 milliards de dollars, c'est, selon le numéro spécial été du "Canard Enchaîné", la masse financière accumulée dans les paradis fiscaux pour alimenter la spéculation mondiale.

1,9 million de milliards de dollars, plus d'un million de milliards d'Euros... trente fois le PIB mondial, le PIB d'une génération entière, trente ans de PIB. 300 000 dollars par être humain, tous âges et nationalités confondus. La détention de monnaie signifiant une créance sur l'émetteur de la monnaie, cela signifie que chaque être humain doit en principe 300 000 Euros à ceux qui contrôlent ces fonds spéculatifs. Une famille de huit enfants qui vit avec 30 dollars par semaine a ainsi une dette théorique de 3 millions de dollars envers des gens qui se dorent la pilule aux Bahamas. Un cauchemar.

Face à cette somme astronomique et purement théorique, on comprend que les 10 000 milliards de dollars de casse dus à la crise des subprimes, qui hier encore nous faisaient pâlir, soient devenus dérisoires, anecdotiques, et que même les 28 000 milliards de dollars de capitalisation boursière effacés par la tornade financière de l'automne 2008 ne soient plus l'abîme insurpassable capable d'engloutir les finances du monde. 10 000 milliards de dollars, c'est 2 % de la capitalisation accumulée dans les paradis fiscaux. 28 000 $, 3 %. Une paille, un brin d'herbe dans la prairie des billets verts.

Pour une super-taxe Tobin

Accessoirement, si l'on analyse que l'endettement public mondial se monte à une année de PIB, eh bien, il suffit de taxer les capitaux des paradis fiscaux à hauteur de 3 %, et l'endettement public mondial aura disparu d'un coup, libérant des sommes considérables pour la santé, pour l'éducation... et pour les réductions d'impôts et autres charges sociales de l'économie réelle.

Alors, on s'y met quand ?

Et au-delà même, j'ai été frappé par la subite apparition de l'OMS cette année comme premier réelle agence fédérale mondiale, oui, la mondialisation appelle des formes gouvernement mondial, et on en tient une : l'OMS.

Bon, on peut s'interroger sur l'empressement de cette organisation à dramatiser une maladie, la grippe A H1N1, considérée comme plutôt bénigne pour sa catégorie, et dont la statistique mortelle est infinitésimale, on peut se demander aussi s'il n'y a pas un lobbying efficace de la part des fabricants de tamiflu et autres vaccins plus ou moins futurs, mais la réalité est là : si demain une épidémie réelle se déclarait avec tous ses dangers, les relais existent, les protocoles sont en place. J'ai eu l'occasion d'aller à l'hôpital cet été, et j'y ai vu les masques à l'entrée destinés aux précautions éventuelles. C'est une étape étonnante, spectaculaire.

Gageons que nous allons voir ces agences se multiplier et quadriller peu à peu notre espace vital, en bien comme en moins bien. Comme elles sont la conséquence inévitable de la mondialisation, on se félicitera des aspects positifs de cette évolution, et on tentera d'améliorer les autres.

Heu, sauf que... parmi les agences mondiales déjà connues, il y en a une, l'OMC, dont on connaît le principal défaut : elle est contrôlée par la puissance dominante, les États-Unis, comme d'ailleurs la Banque mondiale et le FMI. Contrôlée, car financée. Alors, il faudra innover et détacher les agences mondiales des états en coupant le cordon omblical.

À agences mondiales, il faudra un financement mondial. Et pourquoi ne pas créer la fameuse taxe Tobin, mais en l'étendant au financement des organisations étatiques mondiales ? Taxer les flux de capitaux est désormais une évidence éthique pour tout le monde, cela ne peut se faire qu'à l'échelle mondiale, et cela doit avoir un but mondial. Financer le gouvernement du monde par une taxe mondiale me paraît de bonne gestion.

Ensuite, il faudra songer à la coordination des agences mondiales.

L'échec du modèle américain, la solidité du modèle européen

Il y a deux façons d'envisager l'avenir du monde : la première, c'est un aréopage dominé par la puissance dominante (les États-Unis pour le moment), et cela s'appelle le G 20. La deuxième, c'est une construction d'égaux inspirée du modèle communautaire européen, comme les communautés européennes ont été regroupées en Union européenne après l'existence de traités et d'entités séparées.

J'ai été très frappé par la révélation des effrayants archaïsmes de la société politique américaine. On l'avait vu en 2000 avec la pathétique séance de recompte des cartons perforés en Floride, on s'aperçoit que ce n'est pas seulement le mode de scrutin, mais le squelette même de la société américaine, qui est à la fois vétuste et sclérosé, et encore plus vétuste que sclérosé.

J'ai lu quelque part des chiffres édifiants : les États-Unis consacrent 18 % de leur PIB à soigner leurs habitants, mais 15 % desdits habitants ne sont pas couverts et l'espérance de vie ne cesse de baisser aux États-Unis ; la France et l'Allemagne consacrent 12 % (un tiers de moins) de leur PIB à soigner leurs habitants, tout le monde est couvert, et l'espérance de vie continue à augmenter. La France est même (selon la CIA...) le troisième pays où l'espérance de vie est la plus longue, après le Japon et... Saint-Marin.

Cherchez l'erreur.

Y a-t-il preuve plus éclatante de la profonde inefficacité du modèle américain qui, outre son injustice honteuse, démontre sa contreproductivité manifeste ?

Bien sûr, c'est l'occasion pour nous de nous féliciter d'avoir si fort soutenu Barack Obama lors de la dernière présidentielle américaine. Nous avions raison, c'est évident, et s'il fallait faire quelque chose pour l'espèce humaine ces temps-ci, ce serait aller aux États-Unis soutenir Obama pour qu'il fasse passer son système de sécurité sociale qui a fait atteindre le point Godwin à la vitesse supersonique à une quantité invraisemblable de crétins dont l'Amérique a le tragique secret.

Alors évidemment, s'il faut choisir entre l'option G 20 et l'option Bruxelles, je choisis Bruxelles, sans illusions d'ailleurs sur les améliorations que le système européen réclame, notamment en matière de subsidiarité, de démocratie, et d'impartialité, mais avec la conviction que la régulation à l'Européenne (orchestrée, il faut le souligner, par les deux grands présidents de la commission qu'ont été Jacques Delors et Romano Prodi) est le modèle que le gouvernement mondial devra convoiter et approfondir s'il veut être efficace.

Je vais en trouver la démonstration dans le cinéma.

La Californie en plein naufrage

On avait vu, voici quelques années, la compagnie d'éléctricité californienne en pleine banqueroute. Terminator a terminé le travail en mettant l'état de Californie sur le flanc. On voyait aussi les techniciens du cinéma se plaindre des délocalisations croissantes des tournages qui, les un après les autres, fuyaient Hollywood, qui pour l'Australie, qui pour Seattle ou Vancouver, comme les 4 Fantastiques par exemple. Or je suis allé plusieurs fois au cinéma ces derniers jours. C'est significatif.

Aujourd'hui, j'ai vu le film autobiographique (ou d'autofiction) "le temps qu'il reste" du cinéaste palestinien Elia Suleiman, ou comment dire des choses graves sur un ton léger. Mais ce n'est pas mon propos.

Auparavant, j'ai vu plusieurs films présentés comme américains et... tournés en Europe : "Inglorious basterds" de Tarantino (une BD dont le propos serait risible sans l'intention délibérément décalée, et qui a la particularité de cartonner aux USA alors qu'on y parle surtout le français et l'allemand), tourné aux studios de Babelsberg à Berlin, "une arnaque presque parfaite" tourné en Serbie-Montenegro, en Tchéquie, en Roumanie, et "G.I. Joe" tourné à Prague et à Paris. Voici donc où les producteurs américains trouvent des liquidités alors que leur système bancaire fond à la même vitesse que la banquise des pôles : en Europe.

Oh, ce n'est pas que tout soit parfait en Europe : l'État britannique a dû injecter 44 % de son PIB d'une année pour sauver ses banques, la France en est, paraît-il, à 26 % d'aides directes et indirectes. Mais tout de même, la régulation existe.

Rappelons que le déficit budgétaire américain s'élève à bien plus de 10 % du PIB annuel. Rappelons aussi que ce qui, dans les années 1980, a coûté tant d'influence et de position à la France en Europe et dans le monde, c'était le différentiel de déficit et d'inflation par rapport à nos principaux alliés et voisins. L'Amérique peut croire qu'elle rebondira et effacera les abimes qu'elle creuse, ce n'est pas vrai : son déficit budgétaire kilométrique traduit implacablement la diminution de son influence. Les USA produisaient plus de la moitié du PIB mondial vers 1950. Ils sont autour de 20 %. Et par manque de rigueur, ils laissent filer ce qui leur reste. La croissance induite par ces déficits publics leur est si inférieure que ce sont près de 10 points de PIB que les déficits publics coûtent chaque année au pays...

La bataille de l'argent ne fait que commencer

Qu'on ne s'y trompe pas : la bataille pour sauver l'État américain de la faillite, nous la connaîtrons aussi en Europe et bien des structures étatiques vont succomber à la guerre financière qui s'annonce.

Les crapauds juchés sur leur million de milliards dans les paradis fiscaux, puisqu'ils ont de l'argent, veulent que cet argent ait un sens, qu'il leur permette de se soigner quand le péquin moyen crève dans la fièvre, qu'il leur permette de se loger, de se nourrir, avec un éclat qui traduise concrètement ce qu'avoir de l'argent signifie. En somme, ils vont continuer à dépenser des millions pour déclarer que l'État, c'est mal, qu'il faut démanteler les protections publiques qui sont aussi inefficaces qu'immorales. C'est bien ce que nous avons clairement lu et constaté dans le programme de la majorité française actuelle, cette volonté d'inégalité.

On nous dit dans la bonne presse que le prochain objet de la voracité des prédateurs du million de milliards, ce seront les endettements publics, les structures étatiques elles-mêmes. Certaines vont donc craquer, d'autres résisteront si leurs dirigeants agissent pour l'intérêt commun, pour le bien public, et non pour la sauvegarde des banquiers et autres gens de Neuilly (même ceux de "Neuilly sa mère" qui m'a fait rire).

Face à cette offensive qui s'annonce, nous pouvons bien entendu contribuer à l'émergence d'une solution politique, même si nous savons qu'il n'y aura pas d'Obama français.

Nous pouvons aussi nous engager avec les moyens qui seront les nôtres, à notre niveau, en consommant mieux, en vivant mieux, en utilisant notre marge de manoeuvre pour favoriser les producteurs et les marchands qui sont les moins liés à la logique des prédateurs des paradis fiscaux.

Rien n'est encore prévisible en matière politique, mais dans ce domaine au moins, il n'est besoin d'attendre le signe de personne pour agir, nous pouvons le faire sans délai, merci de nous l'avoir rappelé, merci Quitterie.

21/07/2009

Méditations d'été.

Je pars demain m'étaler sur une plage bretonne entre un crabe et un pâté de sable (et travailler un peu aussi parce que comme tous les indépendants, je travaille sans cesse). Un peu plus loin encore d'Internet que je l'ai été ces dernières semaines, je vous laisse les excellents propos de Quitterie, à écouter et réécouter, et reréécouter, et à méditer.

 




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07/07/2009

Quitterie repiquera-t-elle à la politique politicienne ?

Après que, voici quelques jours, notre ami OAz mettait en perspective les efforts des instances actuelles du MoDem et les propos publics de Quitterie, pendant que, d'un côté, sur Lepost, David Réguer se demande aujourd'hui pourquoi François Bayrou doit reconquérir Quitterie, Gaby Cohn-Bendit lance sur France Info le nom de Quitterie parmi ceux qui ont été consultés avant la création d'Europe Écologie.

Et si tous ces gens lui demandaient son avis, à elle, Quitterie ?

Ce qui me frappe, c'est que les messages assez microcosmiens, voire politiciens, sont aux antipodes de la démarche de Quitterie, pour qui la victoire contre Sarkozy en 2012 ou avant n'est qu'un aspect quasi-épiphénoménal de la vraie question posée à notre pays.

Pourquoi la gauche, quand elle gouverne, n'est-elle pas la gauche ? pourquoi les meilleures intentions parfois formulées par la majorité aboutissent-elles finalement au placard ?

C'est parce que les intérêts qui tirent les ficelles sont les mêmes dans un cas comme dans l'autre, et que ces intérêts sont l'incarnation des principaux défauts de notre système politique et économique. Et donc, préparer l'avenir réel, c'est développer un tissu humain et économique alternatif capable de combattre les logiques économiques profondes en même temps que la facette politicienne de celles-ci. C'est cette vision très originale que Quitterie a développée récemment.

Je trouve qu'elle manque énormément à notre vie politique, mais il me semble que les motivations qui ont animé sont retrait sont aussi d'une nature  plus personnelle, voire intime, et sur ce point, je ne peux que l'approuver dans les conséquences personnelles de son choix, c'est même la plus forte raison pour laquelle je l'approuve, puisque je trouve que les deux logiques politiques, la sienne et l'autre, sont par ailleurs conciliables.

Son absence creuse un grand vide dans notre politique. Il y a sans doute des conditions sine qua non qui doivent être remplies pour que notre Quitterie repique. S'il en est qui dépendent de moi en tout ou partie, j'y oeuvrerai, mais je respecte entièrement son choix et, de toutes façons, quel que soit le chemin de Quitterie, elle sait, je crois, qu'elle a mon soutien.

PS : il est vrai que Gaby Cohn-Bendit a eu des contacts très précoces avec Quitterie, dès la présidentielle, et je peux en témoigner pour en avoir discuté avec lui lors de l'un des tout premiers cafés politiques de Quitterie.

Image 1.png

04/07/2009

Quitterie le 18 : l'intégrale.

Voici l'intégrale des conférences de la journée à laquelle Quitterie a participé à Genève le 18 juin dernier. Je ne manie pas bien cet outil. Pour trouver Quitterie, il suffit d'utiliser la fenêtre search, en haut du cadre.

 

01/07/2009

Quitterie : "les politiques résistent trop aux changements du monde".

Comme tout le monde, je progresse. J'ai donc réussi (merci Itunes) à extraire l'interview de Quitterie de l'émission Médialogues de la Radio Suisse Romande diffusée ce matin (enregistrée le 18 juin dernier) et je l'ai illustrée avec un diaporama.

Quitterie y développe sa vision de sa démarche récente sous un angle plus aigu encore que d'habitude.

 

Quitterie : "un autre système"

Vivement le podcast. Quitterie a développé dans l'émission "Médialogues" sur RSR son opinion sur les choix fondamentaux qui se présentent à nous, en fonction des types de médias ou d'entreprises, jusqu'au choix des systèmes et du système lui-même.

EDIT : le podcast n'est pas encore disponible sur la page de Médialogues, mais on le trouve sur Itunes. Quitterie s'exprime au bout d'une quinzaine de minutes.

EDIT : quelques phrases-clefs :

"Le contexte mondial des différentes crises... changement de paradigme, transition vers une autre société... à contexte exceptionnel, décision exceptionnelle... institutions usées... Vivre ensemble, d'autres règles du jeu à inventer... Internet n'est qu'à l'image de ce qui se passe dans la société... Les forums sur Internet sont comme les salons sous la révolution... La politique qu'il faudrait inventer demain, c'est des personnes qui se mettent en adéquation avec leur pensée... On essaie de faire de la politique tous les jours..."

EDIT : je rappelle la conférence à l'occasion de laquelle Quitterie était en Suisse :

 

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