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07/04/2011

"C'est ici le combat du jour et de la nuit"

On dit que lorsque Victor Hugo mourut, il prononça cette toute dernière phrase : "C'est ici le combat du jour et de la nuit". Au moment d'entrer dans la mort, de quitter la vie, de quitter la lumière de la vie pour l'énigme de la mort, cette pensée lui venait (en alexandrin, forcément) : "C'est ici le combat du jour et de la nuit".

On va trouver étrange que je veuille m'abriter sous cette phrase, moi qui depuis toujours combats toutes les formes de manichéisme. Je ne crois pas, en effet, qu'il existe un camp qui ait toujours raison, et un camp qui ait toujours tort, je ne crois pas à l'affrontement de deux pensées figées, encore moins au conflit de deux agglomérations d'intérêt. Je ne crois pas à un monde binaire et je ne voterai jamais, comme électeur, pour une proposition qui revienne à m'ôter mon libre-arbitre en m'enfermant dans un case de prêt-à-penser qui me définisse par un attribut extérieur, que celui-ci soit politique (droite-gauche), communautaire, d'âge, ou autre. Par conséquent, il est, en effet, paradoxal que j'invoque l'une des rares phrases de Victor Hugo qui puissent passer pour vraiment manichéennes, au-delà de son habituelle balance dichotomique.

Mais nous entrons en ce moment dans la campagne présidentielle et il faut bien dire ce à quoi l'on croit, faute de quoi l'on se condamne à n'être qu'un fétu sur la vague, juste un cocu de plus.

Géométries du changement

Pour les gens de ma génération, le mot "changement" évoque irrésistiblement mai 1981, le mouvement de fond qui, depuis mai 1968, soulevait la société française à la recherche d'un autre mode de vie (changer la vie), d'un autre mode de pensée (demain j'enlève le bas), d'un autre mode de gouvernance (la force tranquille).

"Changement" est l'un des mots les plus fuyants de la langue française (il est d'ailleurs aussi fuyant en anglais). C'est une véritable auberge espagnole, chacun y apporte et y projette ses propres fantasmes, ses propres rêveries. Les humortistes s'amusaient à mettre dans la bouche de n'importe quel personnage un bougonnement qui exprimait son mécontentement sourd parce qu'on venait de lui marcher sur les pieds : "Ca aussi, 'faut qu'ça change".

Brimé par son patron ? "Ca aussi, 'faut qu'ça change". Une contravention ? "Ca aussi, 'faut qu'ça change". Contrarié par la mise en sens unique d'une rue ? "Ca aussi, 'faut qu'ça change". En somme, le changement, c'est le concept fourre-tout idéal, puisque chacun y apporte son manger et qu'au fond, il n'engage à rien, puisque celui qui vote pour le changement vote d'abord pour que cesse la réalité actuelle qui lui insupprte.

Cela étant, en 1981, les choses ont changé, on n'a certes pas vu les chars de l'Armée Rouge se ruer vers Paris à travers l'Allemagne comme le redoutaient paraît-il certains lecteurs du Figaro Magazine, mais il y a eu les lois Auroux, il y a eu un certain nombre de changements très profonds qui ont fait que oui, 1981 fut le changement, en mal comme en bien. L'Histoire a commencé à juger.

Mais aujourd'hui, que signifierait le changement ?

L'alliance rouge-brun

Il y a d'abord les révolutionnaires : à droite la révolution nationale incarnée par Mme Le Pen, et fidèle en fait au pétainisme qui l'a tragiquement illustrée. À gauche, il y a la révolution prolétarienne, ou du moins marxiste, incarnée par MM. Mélenchon et Besancenot et par Mme Laguiller junior. À droite, ce qu'on appelle en fait la "réaction", la transformation nationale en quelque sorte. À gauche, la transformation sociale en mode Staline, Trotsky ou Mao.

Il se trouve que l'Histoire nous enseigne ce qu'il faut penser de ces deux révolutions, car elles se sont tendu la main à un instant particulièrement crucial qui fut le pacte Molotov-Ribbentrop en août 1939. Ce pacte fit que, pendant la Bataille de France, au printemps 1940, deux cinquièmes colonnes sapèrent consciencieusement les efforts de l'armée française, et contribuèrent sans doute en partie au désastre de 1940.

Cet échec militaire de la France, si humiliant ait-il été pour nos grands-parents, ne serait pas grand chose s'il n'avait pas donné le signal de la deuxième grande boucherie du XXe siècle, la deuxième guerre mondiale, la Shoah, Stalingrad, et finalement Hiroshima. Tout cela parce que des petits apparatchiks et des petits cagoulards ont obéi à des folies en pensant parfois à leur petite carrière, parfois à leur fausse utopie dérangée.

Ces deux folies, ces deux branches de l'arbre de la monstruosité humaine, se tendent-elles encore la main aujourd'hui ? Peut-être, parfois sans le savoir. Je m'en faisais l'observation à propos des cris de joie des gens du Parti de Gauche devant leur score des cantonales : l'attitude de grande gueule de Mélenchon leur a donné plus de pourcentage des suffrages (dans une participation il est vrai à marée basse). Ils s'en réjouissaient. Mais, alors qu'on aurait pu croire que cette stratégie de Mélenchon ait pu faire baisser le Front National en le privant d'une partie de sa fonction tribunitienne, c'est l'inverse qui s'est produit, car le FN a beaucoup progressé par rapport à son score des mêmes cantons en 2004. La force de l'extrême gauche profite donc à l'extrême droite, les deux extrêmes vivent en symbiose et s'alimentent l'un l'autre.

C'est d'ailleurs ce que j'avais pu constater par moi-même pendant la campagne présidentielle de 1988. J'ai fait peu de collages d'affiches, car je faisais mon service militaire et je n'avais en principe pas le droit de m'exposer politiquement. Je l'ai fait quelquefois cependant. L'une de ces occasions fut avec entre autres Jean-Manuel Hue, aujourd'hui adjoint au maire du XVe arrondissement de Paris, et quelques autres, dont l'avocat Thibault de Montbrial qui n'était encore qu'étudiant.

Nous sommes allés coller nos affiches Barre Confiance à Tolbiac, un centre universitaire de l'Est parisien alors réputé pour être tenu par la gauche dure. Nous avons commencé à placer les affiches, mais soudain, bruit de fer et de bottes, nous nous retournons, puis les coups commencent, nous nous regroupons. L'adversaire, un groupe d'une demi-douzaine de gros bras armés de barres de fer, a déjà frappé, Montbrial a une entaille sur le nez, un autre se tient le bras. Mais on voit nos affiches :

- Ah, vous êtes là pour "ça", lâche le chef avec dédain. On a cru que vous étiez du Front.

Dès qu'ils ont vu pour qui nous étions là, nous avons totalement cessé de les intéresser. Leur seul vrai adversaire, c'était le FN. Le reste du monde les indifférait. Si une tornade sélective avait entièrement décimé le FN, comme ça, en une nuit, qu'auraient-ils fait ? Ils auraient perdu leur raison de vivre. Oui, les deux extrêmes s'alimentent l'un l'autre, ils vivent en symbiose, ils ont besoin l'un de l'autre et leur combat fait leur vie, avec son cortège d'ombres, comme aurait dit Malraux.

Or il se trouve que, dans notre pays, il y a désormais deux options symétriques qui tentent de confisquer le pouvoir : la première consiste à bâtir une alliance électorale de l'extrême droite jusqu'au centre droit, la deuxième de l'extrême gauche jusqu'au centre gauche. Cela s'appelle (ou devrait s'appeler) la bipolarisation intégrale. Depuis 1981, nous avons appris à avoir moins peur de l'extrême gauche communiste, mais avec le réveil de l'extrême droite, nous sentons un raidissement idéologique de l'extrême gauche, le retour de vieux concepts très durs.

On a compris que ceux qui voient le monde autrement que selon ce mode binaire auront toujours ma préférence.

"La démocratie malade du mensonge"

Je viens de faire un parallèle entre la droite et la gauche qui pourrait donner à penser que les deux sont la même chose. Mais non, il faut clarifier ce que nous avons dit sur ce point lors de la dernière élection présidentielle : la droite et la gauche, ce n'est pas la même chose, l'éthique de droite et l'éthique de gauche, ce n'est pas la même chose, l'économie de droite et l'économie de gauche, le social de droite et le social de gauche, ce ne sont pas les mêmes choses. Je me suis toujours senti plus proche de certains idéaux de la gauche, mais presque toujours déçu de la façon dont la gauche traduisait ces idéaux.

Car la démocratie n'a de sens que si elle se donne pour mot d'ordre d'offrir aux électeurs un choix éclairé, ce qui signifie que l'on présente les conséquences à long terme des choix que l'on propose en même temps que les conséquences à court terme.

L'exemple qui vient immédiatement à l'esprit est évidemment l'énergie nucléaire, où l'on sent bien que des choix très lourds ont été faits par l'État voici des décennies en s'appuyant non pas sur une information digne de ce nom antérieure aux choix, mais sur une propagande destinée à les étayer.

L'autre exemple qui me vient à l'esprit, ce sont les "emplois jeunes" du gouvernement Jospin remis à l'ordre du jour sous un nouveau nom ces jours-ci. Lorsqu'on a annoncé en 1997 que 500000 jeunes seraient recrutés par l'État, nous avons évidemment pensé que c'était la promesse électoraliste la plus énorme qu'on ait faite depuis des décennies. Et le plus étonnant, c'est qu'elle n'ait pas fonctionné : Jospin n'a pas gagné les législatives de 1997, il a profité d'une poussée d'extrême droite qui a affaibli la droite et placé les candidats de gauche en majorité relative dans un certain nombre de circonscriptions. Ce score "providentiel" du FN a permis à la gauche d'accéder au pouvoir alors qu'elle était fortement minoritaire, d'une façon à mon avis injuste et immorale, et que Jospin ait été ensuite victime de la même injustice en 2002 n'était au fond que ... justice.

Quoi qu'il en soit, les 500000 emplois jeunes sont ensuite devenus 500000 fonctionnaires, au mépris des principes les plus fondamentaux de la fonction publique (le principe du concours d'accès), et d'une façon totalement absurde, car ils n'avaient pas été recrutés pour leur compétence, mais au contraire pour leur incompétence, puisque c'est parce qu'ils n'avaient pas été recrutés autrement qu'on les employait comme ça. Si l'on avait voulu faire baisser le niveau de la fonction publique, on ne s'y serait pas pris autrement.

Mais il y a pire.

Car pendant que les effectifs de la fonction publique n'ont cessé d'enfler, les ervices rendus par l'État n'ont cessé, eux, de désenfler. J'ai du mal à comprendre que personne n'ait fait ce parallèle pourtant évident, car si nous avons simultanément plus de fonctionnaires et moins d'actions publiques, c'est tout simplement que ce surcroît de fonctionnaires, il faut bien le financer, et que comme les finances de l'État sont déjà exsangues (depuis trente ans), c'est en ponctionnant sur les interventions de l'État que l'on paie les fonctionnaires supplémentaires. En termes plus crus, 300000 emplois jeunes, ce sont 3000 bureaux de poste qui ferment dans les campagnes. Ce sont encore de vrais emplois de profs qu'on supprime, de vrais emplois de policiers, de vrais emplois qualifiés que l'on sacrifiera pour financer les promesses électorales d'une gauche qui a cessé de penser depuis la chute du Mur de Berlin.

Or ces conséquences, la gauche les cache, elle ment, elle préfère mentir. Pourquoi ? Parce que les effectifs de la fonction publique sont les gros bataillons de ses électeurs. C'est eux qui ont placé Mme Royal devant François Bayrou en 2007. Cette fidélité vaut bien une récompense, et tant pis si l'on doit perdre encore en efficacité de l'État, si l'on doit fermer encore des bureaux de poste et privatiser des services publics.

Car le grand paradoxe est que ce même gouvernement Jospin qui embauchait un demi-million de fonctionnaires sans concours d'entrée en quelques mois en 1997, est aussi celui qui, depuis la Seconde Guerre Mondiale, a le plus privatisé, et en particulier le plus privatisé de services publics. Par tous les bouts, il s'est attaqué à l'intérêt général, et c'est cela qu'il voudrait aujourd'hui encore nous proposer en modèle. Non, merci !

Quant à la droite, fracture sociale en bandoulière, président du pouvoir d'achat et autres fariboles en frontispice, elle n'a hélas pas de leçon à donner.

Il y a bien, à droite comme à gauche, des gens qui sont prêts à tout pour conquérir le pouvoir et pour le conserver, prêts en particulier à tous les mensonges.

Depuis bientôt trente ans que je suis les centristes, parfois de près, parfois d'un peu plus loin, j'ai toujours constaté qu'ils se plaçaient spontanément dans le camp de la vérité, d'une façon compulsive. Souvent, ils n'avaient pas le courage de leurs opinions, parfois ils l'avaient, mais toujours ces opinions se situaient dans le camp de la raison et de la vérité.

Vous allez me dire que la vérité est une notion désormais relative, je vous répondrai qu'elle appartient à cette catégorie de notions dont on peut dire qu'on ne sait pas toujours quand on les a, mais qu'on sait bien quand on ne les a plus.

C'est pourquoi j'ai été heureux que François Bayrou, en 2007, place sa campagne sous les auspices de l'essai du très regretté Alain Etchegoyen (mort pendant la campagne) : "La démocratie malade du mensonge", car il n'y a pas de démocratie dans un pays qui truque ses statistiques à longueurs d'années, qui pipeaute ses sondages, et où les politiques remplacent leur devoir d'informer par de purs effets de manche aguicheurs.

Une remise en ordre républicaine

Et maintenant ? pour 2012 ? Nous avons devant nous une droite de tatoués dont le titre de gloire des ministres finit par se jauger au nombre de condamnations pénales, et dont les principes directeurs sont contraires à notre éthique la plus élémentaire. Il y a cependant dans cette droite des gens de bonne volonté attachés au compromis social en mode 1945. Et la gauche ? Pas de condamnations pénales (pas encore ?), mais une absence totale de prévisibilité sur les principes. Veut-elle privatiser ce qui reste de services publics tout en embauchant encore un million de fonctionnaires ? Disons qu'il y a de la confusion, et comme plus à gauche, les idées sont plus claires, craignons la vision de la gauche. Mais il y a à gauche des gens de bonne volonté aussi.

Cette droite et cette gauche sont pour le moment dominées par ceux qui sont prêts à tout pour le pouvoir. Cette domination fait la tentation de l'alliance avec l'extrême, elle fait aussi que notre pays décline et que notre État joue de plus en plus mal son rôle, cependant que notre économie est quadrillée par les lobbys.

C'est ce terreau, ce sacrifice de l'essentiel par les politiques qui fait la montée de l'extrême droite. Pourquoi l'extrême droite plutôt que l'extrême gauche ? Parce qu'elle est unifiée. C'est tout simple. Unifiée, elle pèse, et elle est même en situation, en 2012, de dépasser un camp ou l'autre et d'incarner l'alternative au débat des lobbys qu'est devenu le débat droite-gauche.

Comme je l'ai écrit déjà en septembre dernier, cette participation de l'extrême droite ne me paraît éluctable que dans un seul cas, celui où le Centre serait au deuxième tour, parce que le Centre est le seul à incarner l'État exemplaire que notre peuple veut, à l'abri des lobbys, résistant au conformisme de la mondialisation, restaurant les fonctions essentielles de l'État ainsi que ses finances (en attendant qu'une taxe mondiale sur les mouvements financiers puisse les rétablir tout à fait), ouvrant une parenthèse dans la médiocrité des temps pour que se retroussent les manches et que travaillent ensemble ceux qui veulent que le monde soit meilleur, au-delà des castes et au-delà des clans, en attendant peut-être la Société du don que beaucoup espèrent voir émerher d'Internet.

C'est ma géométrie du changement à moi, et j'ai bien aimé que Bayrou annonce qu'il est rejoint par des sociaux-démocrates, des écologistes, et d'autres. J'ai bien aimé qu'il indique que la philosophie essentielle de son programme sera celui de 2007. Tout cela, ce sacrifice politique de l'indépendance subi depuis quatre ans, trouve son sens dans la possibilité de l'accomplissement, enfin, en 2012.


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Commentaires

Je suis bien d'accord avec ce beau billet. (Et, à propos de recherche de la vérité, j'ai acheté Le dormeur du val, il ne reste plus qu'à le lire).

Et justement, la vérité étant parfois tâtillonne, j'exprime une réserve sur l'affirmation "les 500000 emplois jeunes sont ensuite devenus 500000 fonctionnaires". Je ne vois pas bien sur quoi elle est fondée. Les emplois-jeunes étaient une étrangeté juridique : l'ouverture de postes (non de contrats de travail) pour 5 ans ; si le titulaire du poste le quittait, ayant trouvé du travail ailleurs, on recrutait quelqu'un pour le temps restant. A ma connaissance, les postes n'ont pas été renouvelés en 2002-2003 quand ils sont arrivés à expiration. Par ailleurs, seule une partie était dans les services de l'Etat (education nationale) ou des collectivités territoriales ; le reste du secteur non marchand a bénéficié de nombreux postes également.

Il est en revanche bien exact qu'il y a eu une explosion de l'emploi public dans les collectivités territoriales, mais c'est plutôt lié à ce coûteux embrouillamini que M. Raffarin a fait voter sous le nom de "Acte II de la décentralisation".

Ceci dit également… le dispositif emplois-jeunes me semble avoir été un emploi fort peu efficace de l'argent public. Coût très élevé par emploi créé, utilité faible de ces postes par rapport à leur coût, qualification faible souvent des emplois alors que leurs titulaires étaient souvent surdiplômés : l'erreur à ne pas refaire, quoi qu'en dise le programme du PS.

Écrit par : FrédéricLN | 08/04/2011

@ FLN

J'ai vu passer il y a qq années une étude sur le chiffre des emplois jeunes titularisés par la suite, c'était considérable.

Écrit par : Hervé Torchet | 08/04/2011

"Je me suis toujours senti plus proche de certains idéaux de la gauche, mais presque toujours déçu de la façon dont la gauche traduisait ces idéaux."

Très bien!

Pour 2012, il est trop tôt pour en parler. Ca va un peu bouger d'ici là!

Écrit par : Eric | 08/04/2011

" une étude sur le chiffre des emplois jeunes titularisés par la suite" : soit ; pas vue, mais je ne l'ai pas cherchée !

Écrit par : FrédéricLN | 08/04/2011

"(...) celui où le Centre serait au deuxième tour, parce que le Centre est le seul à incarner l'État exemplaire que notre peuple veut, à l'abri des lobbys, résistant au conformisme de la mondialisation, restaurant les fonctions essentielles de l'État ainsi que ses finances (en attendant qu'une taxe mondiale sur les mouvements financiers puisse les rétablir tout à fait), ouvrant une parenthèse dans la médiocrité des temps pour que se retroussent les manches et que travaillent ensemble ceux qui veulent que le monde soit meilleur, au-delà des castes et au-delà des clans, en attendant peut-être la Société du don que beaucoup espèrent voir émerger d'Internet."

Tu as su exprimer en quelques phrases, Hervé, la légitimité du centre ! Plus je lis et j'écoute des personnes de tous bords politiques, plus je me dis que chacun détient une part de la vérité.
Si la personne est sincère, elle sera capable de travailler en bonne entente avec toutes les autres.
La solution est là : ce sont les individualités qui importent, pas les groupes. Déjà parce que chacun appartient à plusieurs groupes en même temps. Se combattre serait donc tout simplement suicidaire.

Écrit par : Françoise Boulanger | 09/04/2011

Je me permets de signaler à ton attention et à celle des démocrates engagés, nombreux par ici, le livre et le témoignage du député Cazeneuve sur "Karachi, l'enquête impossible" : http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/karachi-bernard-cazeneuve-denonce-le-mepris-d-etat-05-05-2011-1290808.php

Écrit par : FrédéricLN | 05/05/2011

@ FLN

Merci bcp.

Écrit par : Hervé Torchet | 05/05/2011

En effet, une petite interview donnant l'envie de lire un autre regard sur cette affaire complexe. Et une personne de plus qui s'en tient plutôt aux faits pour dépasser le clivage gauche-droite... c'est encourageant ! :-)

Écrit par : Françoise Boulanger | 05/05/2011

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