Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/10/2011

Sanctuariser l'Euro

Il y a en France deux écoles : la première préconise une dose suffisante d'inflation et une monnaie faible capable de doper les exportations ; la seconde est monétariste et considère (avec Raymond Barre) que la force de la monnaie rejaillit sur l'économie, à laquelle elle est bénéfique. La première école considère que tous les laxismes sont au fond permis, puisqu'il n'y a qu'à laisser filer l'inflation et/ou dévaluer la monnaie pour récupérer demain ce qu'on a mal fait aujourd'hui ; la deuxième prône la vertu budgétaire et financière et se donne une éthique de l'effort.

Écoutez ceux qui préconisent de sortir de l'Euro, écoutez la raison qu'ils invoquent : cela permettra de baisser le taux de change de la monnaie, de doper donc les exportations, quitte à laisser filer un peu d'inflation. Les adversaires de l'Euro sont donc les mêmes que ceux, autrefois, du Franc fort. Ce qu'ils veulent, c'est le tandem monnaie faible, inflation endémique.

Ce qui les gêne dans l'Euro, c'est que c'est une monnaie forte. Avec l'Euro, il faut être rigoureux. Quel drame. Or la situation de l'Allemagne d'aujourd'hui est la preuve que la monnaie forte, combinée avec une politique budgétaire sérieuse (même si elle n'est pas totalement irréprochable dans le cas allemand), est le moyen de tenir un pays debout, capable de résister aux offensives des spéculateurs toujours embusqués et prêts à profiter de la faiblesse des emprunteurs. Songeons qu'à elle seule, l'Allemagne tient l'Euro debout, que malgré toutes les pressions, le cours de l'Euro n'a pas significativement baissé. Et que serait-ce si la France était (et avait été) aussi vertueuse que sa partenaire. L'ennemi gésirait dans la poussière et dans son sang depuis longtemps. Mieux : il n'aurait jamais tenté d'attaquer.

On me dit : Oui, mais l'Allemagne a mis ses classes moyennes en capilotade. Eh bien, nous aussi. Nos classes moyennes sont déchiquetées, et nous n'avons pas un pays en bonne santé qui puisse leur faire espérer de meilleurs lendemains, nous.

Et puis, on se tait. Car on sait bien que la partie qui se joue est d'échelle planétaire, peut-être d'échelle hstorique. Mais au fond, nous savons bien que nous aurons demain un monde à trois grandes monnaies de réserve : le yuan chinois, le dollar,et bien sûr l'Euro.

16:04 | Lien permanent | Commentaires (9) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Excellent billet, dont la simplicité et la clarté suffisent… à dissiper le nuage de fumée entretenu par notre gouvernement et ses oppositions, fumée où l'un et les autres se perdent.

Ceci dit, sur gésir, il y aurait deux écoles : l'une écrit "gerrait" http://fr.bab.la/conjugaison/francais/gesir , les autres estiment que gésir ne se conjugue point au conditionnel. N'empêche, "gésirait" fait son effet.

Écrit par : FrédéricLN | 02/11/2011

Oups : je vois que tu t'es aligné sur le choix de Marguerite Yourcenar ( http://monsu.desiderio.free.fr/curiosites/gesir.html ). Très honorable !

Écrit par : FrédéricLN | 02/11/2011

@ FLN

Le brouillard des perditions. Quel titre !

Écrit par : Hervé Torchet | 02/11/2011

A l'auteur je suggèrerais (ah, que je suis jalouse du "capilotade" !) de contourner la difficulté du "ci-gisant" en remplaçant par un autre verbe. Exemple : "Depuis longtemps l'ennemi mordrait la poussière et ravalerait ses larmes de sang..."

Non ? Tu dis "pas terrible", Frédéric ?! Eh ben oui, je sais parfaitement que je n'arriverai jamais à sa hauteur... ;-)

Écrit par : Françoise Boulanger | 02/11/2011

@ Françoise

Je crois que tu as éré distraite en lisant le commentaire de FLN. Au passage, j'ai corrigé le lien de la page qu'il indique sur le verbe gésir.

Écrit par : Hervé Torchet | 02/11/2011

La vérité est que je n'avais pas pris le temps d'ouvrir les deux liens relevés par Frédéric ! :-(
Ce que je viens de faire à l'instant. Etonnante cette conjugaison "éclectique" d'un verbe ! Celle du verbe être est toute aussi déroutante d'ailleurs, si l'on y réfléchit bien.

Je me fais donc encore la réflexion que nous avons une richesse incroyablement ignorée en France, qui est celle de sa propre langue. Un joyau que nous devrions mettre sous "haute protection" ! Rapprochée.

Hier soir justement j'ai écouté Julien Lepers parler du livre qu'il vient de sortir sur toutes nos erreurs de prononciation et d'accord (il était l'invité de Laurent Ruquier)...

Écrit par : Françoise Boulanger | 06/11/2011

@ Françoise

Je crois qu'il ne s'agit pas de bâtir des murs autour de la langue française, mais au contraire d'y faire entrer le plus de monde possible et d'en révéler les sentiers cachés et les herbes rares. Quand Bayrou dit que savoir lire et écrire doit être l'objectif premier et crucial de l'école primaire, il ne le dit pas pour rien.

Écrit par : Hervé Torchet | 06/11/2011

Euh, Hervé, ai-je parlé d'enceinte ?! Evidemment que le français doit rester une langue vivante, avec de nouveaux termes venant l'enrichir. Mais ce serait dommage d'abandonner des expressions ou des mots anciens. Il nous faut en remettre certains à la mode.

Le plus important, comme tu le rappelles en parlant de François Bayrou, c'est de faire en sorte que tous les enfants sachent lire. Pour cela il faut leur donner réellement cette envie de découvrir le bonheur d'accéder à la connaissance.
Seul un accompagnement "bienveillant" peut y parvenir et cela bien avant le primaire, dès la maternelle. C'est ce que propose entre autre une autre "Françoise Boulanger" après 30 années d'expérience. Il faut avant tout une approche chaleureuse de la lecture.
http://www.lebonheurdelire.org/

Écrit par : Françoise Boulanger | 06/11/2011

Bof...Vous devriez visiter M.Spaulding qui écrit à nouveau, une très jolie plume dotée de beaucoup d'humour.

Écrit par : Martine | 06/11/2011

Les commentaires sont fermés.