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16/01/2012

L'endettement des États nourrit la spéculation internationale

Parmi les échanges qui ont eu lieu samedi à la Maison de la Chimie autour de la campagne de Bayrou, j'ai été frappé par ce qu'a dit l'un des experts conviés à s'exprimer sur le principe du "Produit en France". Il parlait de la sucrhauffe de la spéculation financière internationale, qui est la fois un des symptômes et une des causes de nos difficultés. Il expliquait que pour éviter cette surchauffe, il fallait la priver de carburant. "Or, continuait-il, le carburant de la spéculation, ce sont les liquidités". Il poursuivait en précisant que la façon la plus simple et la plus vertueuse de réduire les liquidités, c'était de diminuer la dette des États. Car faire de la dette, c'est créer de la liquidité.

Voilà qui va surprendre tous les chantres du déficit public et de la dette "vertueuse". Non, la dette de l'État n'est pas vertueuse, elle contribue à l'emballement de la spéculation internationale et, de là, à la pression de la financiarisation sur nos entreprises. Si la spéculation mondiale était moins intenses, les entreprises retrouveraient des marges pour investir, au lieu de les réserver à la rémunération des marchés financiers insatiables.

Conséquence : plutôt que de diminuer la pression fiscale sur les entreprises, ce qu'il faut faire, c'est diminuer le déficit de l'État. Le chemin le plus court d'un point à un autre n'est pas toujours la ligne droite. Réduire la liquidité de l'économie mondiale en réduisant les endettements permettra de ramener la spéculation financière à un niveau plus tolérable pour les entreprises et pour les économies nationales.

Autre conséquence : ceux qui prétendent que la monétisation de la dette est la bonne solution ont entièrement tort, car la monétisation est aussi une création de liquidités, alors qu'il faut réduire la liquidité.

Améliorer la marge des entreprises pour l'investissement en réduisant le déficit et la dette de l'État. CQFD.

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Commentaires

"le carburant de la spéculation, ce sont les liquidités" et "la monétisation est aussi une création de liquidités, alors qu'il faut réduire la liquidité" : tout à fait d'accord.

Si on considère 2008 et 2011 comme une même crise, alors la définition de cette crise c'est : une crise du surendettement, public et privé.

Et comme elle est générale, on ne peut pas se contenter de dire "c'est la faute des emprunteurs" ; il faut se demander pourquoi ils ont trouvé de l'argent si bon marché. Et pourquoi aujourd'hui un pays dont le risque de faillite est reconnu (retrait du AAA) trouve de l'argent à 1,5%, soit moins que l'inflation actuelle et prévisible. Pourquoi, donc les prêteurs prêtent à perte.

La seule cause que je voie est : la surabondance des liquidités mondiales.

D'où vient cette surabondance de liquidités ? En partie, du surendettement lui-même, en boule de neige ; en partie, de la mondialisation, qui permet des super-marges aux producteurs les plus productifs, qui obtiennent des situations de monopole ou d'oligopole planétaire ; en partie, de la financiarisation, qui multiplie les couches de monnaie de plus en plus fausses au-dessus de la valeur réelle.

Les réponses semblent donc simples : équilibrer volontairement les budgets (même si de nouveaux "grands" emprunts seraient tentants) ; réguler la mondialisation et imposer, contre les oligopoles, l'économie de casino et les dumpings, la libre concurrence par ceux qui veulent investir dans l'économie réelle ; réguler la finance pour qu'elle ait intérêt à retrouver son rôle d'auxiliaire de l'économie réelle.

Ni les extrêmes qui croient à la fermeture des frontières, ni l'UMP et le PS qui ont fait l'inverse depuis 30 ans, ne seraient crédibles pour ce programme de redressement national.

Écrit par : FrédéricLN | 21/01/2012

@ FLN

Bien vu.

Écrit par : Hervé Torchet | 21/01/2012

merci à tous les deux.
Et bonne année à tous les deux aussi!

Écrit par : M.Desrosiers | 21/01/2012

Les commentaires sont fermés.