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17/02/2012

Les auteurs doivent bénéficier des économies de la vente en ligne

Comme je l'ai expliqué dans les commentaires d'un précédent article, les 25% du prix de vente d'un livre papier absorbés par les diffuseurs sont illégitimes pour la vente par internet. Pourquoi ? Tout simplement parce que les plateformes de vente par internet ne stockent pas les livres, elles les inscrivent à leurs catalogues sans avoir l'obligation d'en acheter (jusqu'à ce qu'on nous apprenne que les éditeurs auront obtenu des achats de ce type pour améliorer leur tréorerie, mais cela sera purement par extorsion, car ne repose sur aucune nécessité pratique).

Les 25% des diffuseurs, à quoi correspondent-ils ? Les diffuseurs ont des commerciaux, ces commerciaux traitent avec les détaillants (libraires) et avec les centrales d'achat (pour les ventes en grandes surfaces), ils veillent au réassort des stocks des libraires, ils veillent à l'approvisionnement en ouvrages et à la mise en mouvement d'éventuelles réimpressions. Ensuite, les diffuseurs acheminent les ouvrages vers les points de vente au détail et vers les centrales d'achat. Enfin, et surtout, ce sont les banquiers de la filière, car c'est eux qui gèrent l'interface entre les détaillants et les éditeurs pour le point crucial, qui est les avances consenties par les libraires (et centrales d'achat) en acquisitions fermes de livres, et la restitution des invendus, qui suppose un remboursement fait aux libraires, techniquement une compensation au sens financier et commercial du terme.

La justification de la position des diffuseurs est la dispersion des points de vente, on le comprend bien, ainsi que la fourniture de trésorerie aux éditeurs qui justifie la publication d'un nombre énorme de livres dont les avances forment une bulle de cavalerie. Seulement voilà, pour la vente en ligne, par Amazon, par la Fnac ou par d'autres entités, tout l'attirail du diffuseur est superfétatoire, on fonctionne à flux tendu. Dès lors, les 25% de rémunération du diffuseur n'ont plus de contrepartie, ils sont abusifs. Cependant, la règle du prix unique du livre (faite pour défendre les libraires détaillants, on le comprend bien, et je n'attaque pas ceux-ci du tout) fait que les livres ne sont pas moins chers pour le lecteur. Il semble donc que les diffuseurs devraient ici consentir une remise aux éditeurs et ceux-ci faire bénéficier les auteurs de l'économie réalisée. Or tel n'est apparemment pas le cas.

À cause de la facilité de la restitution des invendus (qui réduit le risque du livre presque jusqu'à zéro pour le libraire), les libraires aiment travailler avec les diffuseurs, c'est pour eux une routine simple et transparente. De ce fait, les éditeurs qui veulent travailler avec des libraires dans la France netière sont pratiquement obligés de passer sous les fourches caudines des diffuseurs. Ceux-ci sont donc le nœud de pouvoir de l'édition, et ce n'est pas un hasard si les grands diffuseurs sont adossés aux principaux groupes éditoriaux : Gallimard et Grasset (filiale d'Hachette depuis plusieurs années) en particulier. En vérité, il faudrait interdire aux éditeurs de posséder des diffuseurs, et réciproquement, car le risque de conflit d'intérêt saute aux yeux.

Quoi qu'il en soit, s'il est vrai qu'Amazon ne prélève que 10% du prix du livre, on voit que 50% de ce prix sont empochés par les intermédiaires sans que l'auteur en bénéficie. C'est du vol, du vol qui va bientôt chiffrer en centaines de millions d'Euros. Cela, il faut que cela change. Vraiment.

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Commentaires

Très juste billet Hervé, en effet ne commettons pas les memes erreurs que pour les versions papier. Le monde de l'édition fut si riche à une époque pas si lointaine, tant de "petits" éditeurs furent "avalés par les éditeurs diffuseurs. ;)

Écrit par : Martine | 18/02/2012

Voulez-vous un exemple Hervé? Editions Mengès par exemple... :p

Écrit par : Martine | 18/02/2012

Si mes coms, ne vous plaisent pas Hervé, plutot que d'etre désagréable avec moi, allez donc vous plaindre auprès de la martinouf ,de la grande gouroute et compagnie, cela me paraitrait franchement plus avisé.

Écrit par : Martine | 18/02/2012

Pourquoi voulez-vous qu'ils me déplaisent ? D'ailleurs ce n'est pas la question.

Écrit par : Hervé Torchet | 18/02/2012

Oh que si telle est la question!
Qui restera sans réponse, mais cela est p'tre mieux?
Vous ne représenterez pas le pont Hervé, meme si vous le souhaitez de toutes vos forces, trop fragile quelque part. Bonne soirée.

Écrit par : Martine | 18/02/2012

Les commentaires sont fermés.