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02/03/2012

Stop à la campagne poubelle !

ON N'EN PEUT PLUS !

Par pitié, faites-les taire !

Faites-les cesser de se jeter les mots et les œufs à la tête. Remplacer le débat par l'invective, l'argument par l'agression, c'est bien le symptôme d'un monde qui doute de lui-même, de sa propre légitimité, d'un monde à bout de souffle. Oui, d'un monde en coma dépassé.

Au salon de l'Agriculture, dimanche dernier, parmi les badauds, j'écoutais ce que les gens disaient. Oh, bien entendu, il y avait celles et ceux (plutôt celles) à qui Bayrou plaisait et celles et ceux à qui il plaisait moins, mais rares étaient les gens qui le rejetaient lui, personnellement. Il y en avait. Quelques-uns. Plus nombreux surtout étaient celles et ceux que la présence du cirque médiatique dérangeait, celles et ceux qu'elle indisposait. Et ce que je voyais, ce que j'entendais, c'était la colère, la colère contre l'intrusion du monde du pouvoir et des médias dans celui des gens ordinaires. Puissante colère : une vieille dame, passant parmi les caméras qui attendaient Bayrou dans un escalier, bougonne aigrement, et à voix haute et intelligible, en désignant les caméras :

- Il faudrait leut arracher leurs micros !

Et d'autres, le long de la promenade du candidat. Bien entendu, il  y avait des femmes, venues du coin de la rue ou des Antilles, des jeunes femmes en particulier, venues pour lui spécialement parfois, qui se faisaient prendre en photo avec lui, le candidat avait sa popularité, mais le monde du pouvoir, lui, en sourdine, d'un peu plus loin, recevait les crachats d'un peuple empli d'exécration. Quand on savait que c'était Bayrou qui passsait, la réaction revenait, presque toujours la même : "C'est pas le pire". Mais à mesure que le dinosaure formé par la centaine de personnes agglutinées autour de Bayrou avançait, masquant le candidat et ne montrant que le visage altier du pouvoir médiatique et médiatisé, le grondement revenait, furieux, abrupt : "On en a rien à foutre", "Ils nous dérangent", "C'est pas un endroit pour eux", et les têtes haineuses rentraient dans les épaules pendant que les fronts butés rougissaient de colère.

En s'envoyant des œufs à la tête, par une sorte de lapsus ou de trahison de l'inconscient, l'UMP et le PS accomplissent donc paradoxalement la vox populi. Si seulement ils allaient au bout de cette logique en s'infligeant un sepuku (politique) collectif, tout serait parfait.

Pendant ce temps-là, les arguments peinent à se faire jour et il semble qu'internet peine encore à jouer le rôle si incisif qui a été le sien en 2007 en débusquant les incohérences et les maquillages des candidats. Les grands médias mènent le bal, internet suit, jusqu'ici en tout cas. Et puisque les grands médias mènent le bal, les grands partis mènent aussi, c'est-à-dire qu'ils ne mènent à rien, le cercle vicieux de l'inutilité se referme sur la politique.

Il va falloir réagir. Aux armes, citoyens !

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