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09/03/2012

De l'après Sarkozy à l'après Hollande ?

C'est avec beaucoup de fermeté que Bayrou a répondu hier soir dans l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2 à un journaliste qui l'interrogeait sur ses relations avec Sarkozy et Hollande. "Je ne veux pas me rallier à Hollande, je veux battre Hollande, c'est clair ?" Oui, c'est clair, et quand Bayrou a précisé ensuite que son objectif restait de battre l'un au premier tour et l'autre au second, c'était parfaitement clair aussi.

Juppé a donné une tonalité particulière à cette prise de position, ce matin, en prenant acte de l'échec de la candidature Sarkozy et en se plaçant déjà dans l'après-Sarkozy. Qu'il en soit remercié au passage, tant l'omerta est puissante, ces jours-ci, chez les politiques. En annonçant qu'il y aurait un congrès de l'UMP à l'automne, Juppé a clairement dit que le président sortant ne peut plus espérer être réélu. Et il en tire les conclusions nécessaires sur la suite des événements.

On peut d'ailleurs noter que Jean-Antoine Giansily, un autre chiraquien pur sucre, a pris position, lui, pour la candidature de Bayrou, à la fois pour ses qualités intrinsèques et pour ce qu'elle permet d'éviter. Il semble donc que le glacier UMP se soit mis en mouvement et le fait que Bayrou veuille supprimer la "niche Copé" (l'une des plus onéreuses pour l'État) ne doit pas non plus être oublié quand on réfléchit à ce qui se passe dans la galaxie UMP, étant donné que ledit Copé est le patron de ladite UMP sous la férule du président sortant.

L'après-Sarkozy a donc bien commencé, les grandes manœuvres s'ouvrent, les deux mois de campagne présidentielle qui restent vont être marquées par ce mouvement, n'en ayons aucun doute. Et l'après-Hollande ?

J'ai été très frappé d'entendre Manuel Valls, hier soir, capituler sur deux points essentiels : le premier est que, comme homme du centre (le centre gauche pour ce qui le concerne), il est habitué à dire ce qu'il pense lui. Les porte-paroles de la campagne de Bayrou, lorsqu'ils s'expriment, indiquent toujours leur propre pensée, il leur arrive de donner celle de Bayrou au passage, mais c'est d'abord la leur qu'ils disent. Valls, hier soir, confronté à ses contradictions par la citation que Bayrou a faite de plusieurs de ses propos, a dû admettre qu'il n'était plus qu'un colleur d'affiche, un robot réduit à débiter le programme d'un candidat, un programme qu'au fond de lui, on le voit bien, il désapprouve (parce que, et c'est le deuxième point, il collectionne les promesses intenables), et que par ailleurs, on n'a pas besoin de lui pour connaître, vu qu'il suffirait de se connecter au site du candidat pour le trouver mot pour mot. D'ailleurs, Valls n'a pas exclu de travailler avec la majorité de Bayrou si celui-ci est élu.

Un autre qui, cette semaine, a exprimé des doutes sur le programme de Hollande, c'est Laurent Fabius, qui, paraît-il (je l'ai lu sans le voir, je l'avoue, et si c'est faux, détrompez-moi), a indiqué qu'il soutenait Hollande avant tout par discipline de parti, ce qui écarte l'option du choix personnel. Cette précision de l'ancien plus jeune premier ministre de France n'est pas innocente : dans la période du gouvernement Jospin, il y a deux périodes : la première avec DSK aux finances est mauvaise et laisse filer, la deuxième avec Fabius aux finances tente de rétablir les comptes publics. Et d'ailleurs, Migaud, le successeur du regretté Séguin à la tête de la cour des Comptes, est en général qualifié de "proche de Laurent Fabius", or le rapport de la cour des Comptes reprend parfois mot pour mot les analyses et propositions de Bayrou en matière budgétaire et financière.

Il y a donc une effervescence ces jours-ci, nourrie de l'insatisfaction d'une campagne qui tourne mal, entre un candidat sortant totalement carbonisé et un candidat favori qui n'est que la vitrine d'un parti clientéliste. La montée de Bayrou, perceptible dans les sondages d'intention de vote, sonne finalement comme un espoir chez beaucoup de gens de bonne volonté de sortir de l'impasse et de remettre notre pays sur les rails de l'équilibre et du développement pour le pouvoir d'achat, pour l'emploi, pour le succès de ses innovations, pour la fidélité à ses valeurs, pour l'intégrité de son renom, et pour l'avenir de ses générations présentes et futures. L'union nationale pourrait permettre aux équipes partisanes de se ressourcer, de se débarrasser d'élus parfois indélicats. En douceur et sans douleur, il se prépare peut-être, dans la grande marmite politique, une formidable révolution.

 

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Commentaires

Je me permets une petite rectification sur la fin de votre commentaire : "L'union nationale pourrait permettre aux équipes partisanes de se ressourcer, de se débarrasser d'élus parfois indélicats. En douceur et sans douleur, il se prépare peut-être, dans la grande marmite politique, une formidable révolution."
Il me semble que BAYROU au lieu d'union nationale a parlé d'unité nationale.
Petite différence pour les uns mais pas anodine.... puisque le mot UNITE reprend le slogan de FB "Un pays uni, rien ne lui résiste" !
A part cela je partage vos vues.

Écrit par : Gilou | 09/03/2012

Ah la fameuse niche Copé..., je suis aussi très content que F. Bayrou l'ait mis sur la table hier. Parce qu'on se demande à quoi elle peut bien servir pour notre économie.

Pour ce qui est de M. Valls, j'ai été également très surpris par son rôle revendiqué de simple porte-parole de F. Hollande, apparemment n'ayant plus la possibilité de penser par lui-même. C'est logique quelque part, mais ça rétrécit le personnage.

Écrit par : JF le démocrate | 10/03/2012

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