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22/03/2012

Bayrou aussi populaire que le Père Noël

Dans le classement des personnalités les plus populaires, il y a Nicolas Hulot, qu'on ne voit plus jamais, et Jacques Chirac, qui est apparemment gâteux. Puis il y a François Bayrou. Dans dix minutes, on va nous expliquer qu'il guérit les écrouelles, et de ce point de vue-là (de celui-là seulement) on se croirait revenu en 2007, où les gens avaient l'impression qu'il possédait le pouvoir de lévitation, qu'il était doté de l'ubiquité et que, tel le roi mythique Argos, il avait cent yeux. Étrange paradoxe pour un candidat qui, par ailleurs, plafonne dans les sondages officiels (même si nous savons, nous, que ceux-ci le sous-estiment).

Au fond, Bayrou devrait peut-être faire comme Gandhi, se promener vêtu d'un drap entortillé, boire de l'eau de pluie et parler aux oiseaux, il finirait de fignoler sa réputation de mage chaldéen et de prophète (comme l'a d'ailleurs qualifié l'hebdomadaire Le Point).

Ce qui est regrettable, c'est que l'atmosphère irréelle qui entoure de plus en plus la candidature de Bayrou contribue à estomper la terrible réalité dont notre pays est affligé. Cette terrible réalité, ce n'est évidemment ni la surabondance de viande rituelle, ni la prolifération de commandos fanatiques (dont la mise à mort donne en ce moment lieu à une mise en scène rituelle de bouc-émissaire), mais l'état des finances publiques, de notre productiion industrielle, manufacturière, agroalimentaire, numérique et autre. Mais sur les vrais sujets, le silence complice des grands candidats s'est abattu.

Il paraît que Mélenchon a estimé hier soir que toute l'affaire de Toulouse et Montauban était une manipulation gouvernementale. Sans doute conforte--t-il ainsi son électorat bobo et naïf, qui oublie que le maître de Mélenchon, Trotsky, est celui qui a mené, dans la jeune Union Soviétique, l'une des répressions les plus affreusement impitoyables de l'Histoire. Le vote Mélenchon a pris, ces jours-ci, un tour de vote de la bonne conscience (parce qu'il s'attaque aux banques), alors qu'il ne mérite pas un instant ce qualificatif. On a les maîtres qu'on peut : pour Mélenchon, c'est Trotsky, pour Bayrou c'est Gandhi. Il n'y a pas photo.

Il semble que le courage de François Hollande ne le rende pas populaire, même s'il bénéficie toujours du rejet de Sarkozy. Tout cela, le rejet, l'impopularité, la crédibilité du PS, celle de l'UMP, les coups de gueule de Mélenchon, la panthéonisation de Bayrou, donne l'impression d'une campagne bloquée, et en carton-pâte, une triste campagne, pas à la hauteur des terribles enjeux de l'époque. Mais peut-être est-ce justement sa façon de ressembler à l'époque, hélas.

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Commentaires

On a les dirigeants qu'on mérite, disent les sondages... Hélas !

Écrit par : Mapie | 22/03/2012

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