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26/04/2012

La courageuse campagne de François Bayrou

Voilà, déjà quatre jours que le premier tour est passé. Quatre jours après le premier tour de la présidentielle 2012, nous avons la preuve éclatante que notre candidat aurait été le meilleur candidat de second tour, hélas les électeurs n'ont pas cru en lui.

Je suis en Bretagne pour quelques jours, à la recherche d'une pièce comptable enfouie dans une cantine du grenier, et j'ai tout entendu depuis que je suis ici, de la part de ceux qui devraient avoir voté pour lui. Une marchande, au marché, me dit :

- D'habitude je vote pour lui, mais non, là, j'ai changé. Je ne comprends pas pourquoi il ne perce pas.

L'intéressée, n'était la politesse, méritait, au choix, une double paire de claques ou un vaste coup de pied au cul. Évidemment, si ceux qui ont envie de voter pour lui ne le font pas, il ne perce pas, forcément ... C'est le même raisonnement que ceux qui ne votaient pas pour lui parce qu'il ne pouvait (selon eux) pas être au second tour, et qui préféraient voter pour Sarkozy, lequel pouvait certes figurer au second tour, mais avec le destin inexorable d'y rester scotché.

J'ai l'impression qu'outre la langue française et le calcul mental, il faudrait redynamiser l'enseignement du cartésianisme dans les petites classes, parce que la belle logique française part à vau-l'eau.

Encore plus fort ceux qui, après l'avoir plusieurs fois écouté à la télévision, n'ont pas remarqué qu'il proposait de baisser les dépenses publiques. Ou bien, on est persuadé que c'est d'abord le nombre des fonctionnaires qui peut produire une diminution réelle de ces dépenses publiques (alors que cinq ans de sarkozysme ont démontré le contraire), car au fond, on ne se dégage pas d'un préjugé anti-fonctionnaires. Mais surtout, en sondant, on s'aperçoit que n'est pas plus sourd que celui (ou celle) qui ne veut pas entendre. En réalité, celles et ceux qui n'ont pas entendu ses propositions ne voulaient pas les entendre, car elles contredisaient trop leur espoir déraisonnable dans une solution devenue impossible, elles contredisaient leurs préjugés aussi. Oui, le déni, le déni de la réalité du monde dans lequel nous vivons. Vote-t-on pour Cassandre ?

Voilà, un grand désarroi règne ici sur le flanc droit du vote bayrouiste, à se retrouver en tête à tête avec le choix entre l'insupportable Sarkozy ("on n'a pas le choix", se lamente une dame qui veut marquer son opposition à la gauche et qui aurait préféré Bayou, ou Fillon, ou à la rigueur Juppé) et l'inacceptable Hollande, dont on craint les décisions antiéconomiques, le dirigisme à l'ancienne, bref le retour de mai 1981, l'égalitarisme aveugle.

Le flanc plus romantique espère que Bayrou trouvera le moyen de rester sur l'Aventin, ce qui suppose qu'il obtienne un groupe de vingt députés au moins à l'Assemblée nationale sans se prononcer pour Hollande (à vrai dire, je crois n'avoir rencontré personne qui souhaite ou qui seulement s'imagine qu'il puisse appeler à voter pour Sarkozy). Il flotte encore une légère flamme dans les yeux de ses admiratrices quand elles l'envisagent repartant dans le tonnerre sur son fidèle Tornado, en ayant déjoué les redoutables pièges de la réalité politique.

Et puis dans l'aile gauche du vote bayrouiste, ici, parmi celles et ceux que j'ai rencontrés, l'espoir que Hollande saura tenir serrées les rênes des finances publiques, enjeu perçu comme crucial, et l'indifférence à l'éventuel appel de Bayrou pour le champion du second tour, la confiance intacte au fond, et la conviction que la bataille est jouée pour 2012, et que ce qui importe pour Bayrou, c'est la suite, un groupe à l'Assemblée, on le comprend bien.

Enfin, Hollande peut-il restaurer la confiance ? Je le souhaite pour notre pays, pour la France. Je pense que le second tour lui est acquis, qu'il va entrer à l'Élysée, mais je doute fort qu'il reçoive la sacro-sainte confiance des bas de laines, celle qui transforme le marasme en cocagne, ce n'est pas ce que j'entends pour le moment, la perception qu'il donne est plus celle du couteau entre les dents, ou du flou artistique, que celle du restaurateur de la vertu publique. Il lui appartiendra de s'affirmer dans ce rôle, il aura beaucoup à y prouver d'après ce que je crois avoir écouté, mais en fait, nous avons à le découvrir.

Finalement, j'ai l'impression que le choix éventuel de Bayrou pour le second tour est plus redouté qu'attendu, redouté pour lui dont l'image est intacte parmi ceux qui lui veulent du bien et qui n'ont pas tous voté pour lui. L'abdication que constituerait pour lui la descente dans l'arène serait l'échec de la résistance, une de plus, à la pesanteur des réalités.

J'ai vu passer des efforts de François Hollande dans le sens de la moralisation de la vie politique (une hypothèse de faire passer le non-cumul par référendum si les élus s'y opposent). Qu'il continue dans cette voie, bravo, il peut se le permettre. J'ai vu aussi les propos de Sarkozy, démentis par lui, le jeu avec le feu, l'emploi déshonorant de la rhétorique nazie, qui ne déshonore pas seulement lui-même, mais la droite qui le soutient et la France qui le subit.

Pour l'économie, Sarkozy avait déjà fait des promesses de sagesse budgétaire entre les deux tours de 2007, pour gagner les voix des centristes, mais il n'en a pas tenu une seule. Le PS, lui, semble pencher pour la désastreuse relance par la dépense publique. Au mieux, on peut imaginer qu'il envisage la proposition de Delors d'un plan européen d'équipements de transport pour soutenir la conjoncture. Je n'y crois pas, je pense que ce plan est plus risqué que fructueux, mais ce n'est pas ce qu'ils pourraient projeter de pire. Cela ne doit pas nous exonérer d'une gestion budgétaire restrictive, ni d'un objectif de réduction des dépenses publiques. 

Pour François Bayrou, reste à regretter que sa courageuse campagne n'ait pas permis de secouer le linceul de déni que les Français ont drapé sur l'impérieuse pression de la réalité. Pas un instant, il n'a dévié de sa voie, pas un instant il n'a cherché à travestir les faits. Cette constance dans la vérité mérite non pas récompense mais consécration. Hélas, souhaitons qu'il ne faille pas des circonstances aussi dramatiques que l'ont été la guerre de 14 pour le marginal Clemenceau et la guerre de 1940 pour le marginal Churchill. Il ne devrait pas falloir des circonstances exceptionnelles pour que puissent s'exprimer les tempéraments exceptionnels.

Je le sens en tout cas à la disposition de la France au moment où notre pays s'engage dans le tourbillon des infinies turbulences. Et je serai attentif à ses choix.

 

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Commentaires

Après avoir écouté Hollande* dans "des paroles et des actes" ré-affirmer qu'il prendrait bien un premier ministre socialiste s'il était élu, je pense qu'il fera appel à François Bayrou dans le second gouvernement qui ne manquera pas d'arriver au bout de quelques mois d'un programme trop fragile.
*(Pour sa cohérence, pour ses électeurs, il est évident qu'il ne peut pas écarter ses fidèles lieutenants dès l'entrée.)

Même scénario si Sarkozy devait être réélu d'ailleurs.

Et là, exactement comme tu le décris, le tempérament exceptionnel de François Bayrou fera enfin des merveilles.

Écrit par : Françoise Boulanger | 27/04/2012

Voui, courageuse campagne et effectivement j'ai entendu le meme raisonnement du style "tete à claques" Mélenchon et FH ont fait peur à certains/es qui ont cru penser voter "utile".
Pour le reste, la valorisation des deux extrèmes (tant par l'ump que le ps) dans cette campagne ne pouvait qu'écraser le centre, il ne faut pas avoir d'amertume nous avons fait de notre mieux.
A titre personnel, ne voterai pas FH meme si FB le demande une des principales raisons est qu'il ne faut "jamais mettre tous les oeufs dans le meme panier", ensuite il ne me parait pas très ouvert en dépit d'un aspect débonnaire:
cf accords PS/EELV et puis, il entend gouverner à gauche et encore, pourquoi ne récupére il pas le paquet moralisation en l'état? Nettement meilleur que le leur...Enfin bon bref

Écrit par : Martine | 27/04/2012

J'en ai croisé, des gens qui veulent que Bayrou appelle à voter Sarkozy. Ils sont à l'UMP :)

Écrit par : melianos | 27/04/2012

@melianos,
Je déteste que l'on essaie de me faire dire ce que je n'ai absolument pas dit...Ceci dit, ouaip "on" lui met la pression tous bords confondus :)
Bah, que dire...N'ont qu'à régler leurs comptes sans nous, ils ne voulaient pas débattre au premier tour? Eh bé tant pis pour eux, nan mais! Gniark gniark

Écrit par : Martine | 27/04/2012

Oh si, il y en a...

http://orangesanguine.over-blog.com/article-parce-que-sarkozy-va-gagner-f-bayrou-votera-pour-lui-104063100.html

Et on pourrait ajouter autre chose : du point de vue institutionnel, Sarkozy serait limité par l'absence de majorité au Sénat, tandis que Hollande aurait tout le Congrès (et tous les Conseils Régionaux) ce qui fait froid dans le dos (comment Montesquieu qualifiait-il un régime sans contre-pouvoirs) ?

Terrible choix cornélien...

Écrit par : florent | 28/04/2012

@ florent

Perso, je ferai ce que Bayrou jugera le mieux pour l'indépendance et la viabilité de son mouvement politique.

Écrit par : Hervé Torchet | 28/04/2012

@Florent,
En fonction de la situation locale et selon si candidat ou pas pour les prochaines élections, chacun essaiera de faire aller dans un sens ou l'autre, le mieux pour FB dans ce cas et à la vue des réponses qui lui ont été données aucunement satisfaisantes, so far, est de rester au-dessus de la mélée y compris pour la survie du mouvement. Sinon, tout à fait d'accord pour Montesquieu. ;)
Lui suggèrerai aussi d'etre très explicite à l'endroit des futurs candidats MoDem, la responsabilité de leurs choix locaux leur appartiendrait, me souviens trop du concert post législatives et municipales passées^^^. Pfiouou @+

Écrit par : Martine | 28/04/2012

"mais je doute fort qu'il reçoive la sacro-sainte confiance des bas de laines".

Mais quel dirigeant européen reçoit la confiance des bas de laines? Merkel, peut-être. La confiance des marchés est un élément important, mais difficilement maîtrisable.

Écrit par : Eric | 28/04/2012

@ Eric

Les marchés et les bas de laine, ce n'est pas du tout la même chose.

Écrit par : hervé Torchet | 29/04/2012

"Les marchés et les bas de laine pas du tout la meme chose" Ah bon??!!

Écrit par : Martine | 29/04/2012

Les marchés, c'est un argent désincarné, lointain. Les bas de laines, ce sont vos économies et les miennes. Une de mes cousines m'a expliqué que son expert-comptable venait de lui conseiller de vider le compte de sa société, car que ce soit Sarkozy ou Hollande, le rapace va fondre sur la proie. C'est cette crainte qui se répand par capillarité que l'on appelle la défiance. La confiance, c'est toute une société qui se reprend à croire en elle-même. C'est, en 1958, la France en banqueroute puis, un an plus tard, VGE qui explique à de Gaulle que, l'argent étant ressorti des bas de laine (ou des lessiveuses), on peut sooudain rembourser d'un coup toute la dette du pays au FMI. L'arrivée de de Gaulle restaurait la confiance dans les profondeurs de la société française. C'est cette confiance-là qui peut transformer le marasme en cocagne.

Écrit par : Hervé Torchet | 29/04/2012

"Il flotte encore une légère flamme dans les yeux de ses admiratrices quand elles l'envisagent repartant dans le tonnerre sur son fidèle Tornado, en ayant déjoué les redoutables pièges de la réalité politique."

Très joli !

N'étant pas admiratrice, mais un peu tout de même admirateur, je souhaiterai simplement qu'il se sorte mieux de ce passage difficile que Lecanuet en 1973 ou… lui-même en 1988, 1995 et 2007. Parce que, aussi faibles que nous soyons, il y a une semaine d'opportunité pendant laquelle Hollande aurait intérêt à être sérieux.

Il a vu les cartes comme nous et comme Patrick Buisson : la France qui s'est abstenue au 1er tour est la même que celle qui a voté Sarkozy, et la même que celle qui a voté Le Pen. Une étincelle d'ici le 6 mai peut la rallier derrière le sortant. Et une étincelle après le 6 mai pourrait la rallier contre lui. Pour quelques jours, il a intérêt, je pense, à ce que F. Bayrou et le MoDem s'allient avec lui sur une base solide. Après, pfff.

Écrit par : FrédéricLN | 29/04/2012

@ FLN

1973, le Centre Démocrate parvient à faire élire une quinzaine de députés indépendants au scrutin majoritaire (Briane dans l'Aveyron, Bouvard dans le Morbihan (il est encore député, 40 ans après), Zeller dans le Bas-Rhin, Daillet dans la Manche, Stehlin et Mesmin à Paris XVIe, Louise Moreau dans les Alpes-Maritimes, je pense qu'il devait y avoir aussi Brochard dans les Deux-Sèvres, un député du Maine-et-Loire, etc.) et pour composer un groupe, il accepte de faire groupe commun avec les centristes de la majorité (CDP issu de la scission de 1969), dont Méhaignerie (qui vient de battre un gaulliste en primaire à Vitré), Barrot (fils, petit-fils, arrière-petit-fils de députés), Stasi (qui devient éphémère ministre du gouvernement Messmer), il devait y avoir aussi le chabaniste Aymar Achille-Fould, etc. Cette réunion n'empêche pas les deux mouvances centristes de soutenir deux candidats distincts à la présidentielle l'an suivant, le CDP pour Chaban et le CD pour VGE, puis de se rassembler dans une même structure, le CDS, en 1976, avant de s'intégrer dans la confédération UDF en 1978. D'un point de vue tactique, Lecanuet renonce à l'indépendance et sur le fond, il faudrait examiner l'apport réel des centristes aux décisions de la majorité entre 1974 et 1981, je pense qu'il n'est pas mince. Donc je trouve l'exemple pas si rebutant que cela, même s'il a mené à une alliance à droite.

1988, au lieu de rester dans le groupe UDF, ce qui aurait permis à celui-ci de devancer le RPR en nombre de députés et donc peut-être de viser à incarner l'alternative face au PS, les centristes du CDS, dont Bayrou, font groupe séparé, l'Union du Centre (UDC), qui va jouer un jeu complexe avec le gouvernement Rocard. Des parlementaires issus des mouvances centristes entrent au gouvernement : J-M Rausch, sénateur maire CDS de Metz, Bruno Durieux, proche de Raymond Barre élu du Nord, J-P Soisson ancien pdt du parti giscardien (Parti Républicain) député de l'Yonne, un radical (est-ce Pelletier ?) et je suis assistant parlementaire à cette époque, avec mon député du Doubs spécialiste des affaires des PME nous sommes reçus plusieurs fois par le ministre MRG de ces questions (Zuccarelli si ma mémoire est bonne) et plusieurs fois, le vote des députés UDC permet à des textes de passer malgré l'opposition du PCF qui a encore un groupe à lui. À cette même époque, Bernard Stasi et J-M Daillet acceptent des missions qui leur sont confiées par Mitterrand, Daillet finit même ambassadeur à Sofia. Enfin, un député se proclamant mitterrandiste rejoint le CDS, Gérard Vignoble, longtemps maire de Tourcoing si ma mémoire est bonne. On peut parler d'opposition constructive. Il est vrai qu'à la même époque, Fernand Chaussebourg, grand-manitou des sénateurs centristes, parle des violons qu'on joue sous les balcons des socialistes et des fenêtres qui ne s'ouvrent jamais... Au fond, le rdv manqué de Bayrou avec Royal en 2007 est le boomerang de cette période plus lointaine. À l'arrivée, Méhaignerie et Barrot obtiennent d'importants ministères dans le gouvernement Balladur, mais le centre n'a pas de candidat à la présidentielle de 1995, Bayrou venant tout juste de s'en faire élire président et n'ayant pas encore déployé ses talents.

1995, il n'y a pas de législatives après la présidentielle. C'est en 1997, avec une élection en trompe-l'œil, Jospin propulsé à Matignon par la vertu des triangulaires FN, Bayrou réélu député de justesse, étant allé chercher ses électeurs lui-même un à un au supermarché le jour du vote.

2007 hélas, malgré un fort score à la présidentielle, très (trop) peu de députés, pas de groupe à l'Assemblée Nationale.

Il est vrai que si l'électorat de Bayrou prend Hollande en grippe, ou s'il a l'impression que, avec Ayrault comme premier ministre, Hollande choisit la gauche sectaire contre la gauche ouverte, il peut s'abstenir massivement plutôt que de voter pour lui, et ce sont trois points qui lui sont pour le moment acquis qui peuvent lui manquer finalement (donc 52-48 au lieu de 55-45), cependant que l'électorat de droite, se rendant compte qu'il y a finalement un danger dans une coalition de gauche penchant trop à gauche peut se réveiller et se mobiliser comme tu le suggères, et cela fait 50,5-49,5 dans l'autre sens, et Sarkozy est réélu. Donc effectivement, Hollande a intérêt à être gentil avec les centristes et à faire autre chose que des promesses en l'air. On veut du concret pour Bayrou.

Écrit par : Hervé Torchet | 30/04/2012

Les bas de laine, c'est une chose. Les lessiveuses, c'en est une autre! Il y a aussi les matelas...

Écrit par : Eric | 30/04/2012

Rhooo, z'ètes vous aussi la cible de l'Eric ! Il y a bien longtemps que je ne me donne plus la peine d'aller déposer des coms chez lui, doit se chiffrer en années...
Vous rassure, il est passé chez l'héré: yesterday ...Life was such an easy game to play^^^.

Écrit par : Martine | 02/05/2012

Le summum Hervé est que FLN prétend chez lg (laurent grandsimon) que vous avez dit que: la faiblesse du centre fait la force des extrèmes, me demande ou il a lu ca très exactement chez vous...

Écrit par : Martine | 02/05/2012

@ martine

J'ai dit très exactement que lorsque le centre est faible, le FN est fort. Ce qui est patent dans le récent premier tour, c'est que la remontée de l'extrême gauche n'a pas fait baisser l'extrême droite, tandis que lorsque le centre est fort, l'extrême droit baisse, ce qui se vérifie sur plusieurs décennies. Donc oui, on peut dire que lorsque le centre est fort, les extrêmes sont faibles, et réciproquement.

Écrit par : Hervé Torchet | 02/05/2012

Ou ca, très exactement?

Écrit par : Martine | 02/05/2012

@ martine

Je ressortirai l'article.

Écrit par : Hervé Torchet | 02/05/2012

Ah voui, l'avez pas en stock, bien dommage... :o)))

Écrit par : Martine | 02/05/2012

@ Hervé Torchet : comme ça fait plaisir d'avoir une lectrice qui cherche à dépister notre Alzheimer !

Sur ta longue :-) réponse du 30 avril : oui, en termes de représentation parlementaire, même 1973 a été moins catastrophique que 2007… et que 2012 ne s'annonce. Je pensais à l'influence sur les politiques menées.

En 1973, Lecanuet est coincé entre la gauche la plus à gauche qu'on ait eue depuis la Convention, et le pompidolisme revenu "à droite toute" après l'épisode Chaban. Rien à faire. C'est malheureusement le décès du Président et l'arrivée surprise d'une "2ème droite" avec Giscard qui ouvre en 1974 au centre une issue de secours. Mais son principal apport sera de permettre à un gouvernement, disons, conservateur raisonnable (Barre), de faire pièce à la démagogie vibrionnante de Jacques Chirac.

En 1988, le centre aurait dû pouvoir faire une coalition autour de Rocard, dont la politique a été tout à fait dans la ligne du parti (de notre parti). Mais Mitterrand l'a interdit, et sans doute beaucoup de députés n'auraient pas osé se couper de l'électorat de droite de leur circonscription. Le groupe Union centriste a assuré, de l'extérieur, la survie du gouvernement quand le PCF lui refusait son soutien… Il a bien fait, mais c'était une occasion historique de manquée. Et dès Rocard viré par Mitterrand, le PS est revenu à l'impuissance autosatisfaite érigée en système.

En 1995, Bayrou n'ose pas quitter son Premier Ministre pour Delors, résultat, Delors n'ose pas y aller faute de majorité sur sa politique. Ce n'est pas l'électorat qui empêche le centre démocrate de gagner, c'est le centre démocrate qui renonce avant le coup de pistolet du starter.

En 2007, une candidate en lice au second tour affichait des valeurs proches des nôtres, démocrates pur jus, et c'est ce qui faisait sa popularité : avoir ringardisé les éléphants socialistes ! Mais personne dans notre camp, ni dans le sien, n'arrivant à l'imaginer sérieusement aux commandes de l'État. Nous nous sommes donc arrêtés là, avant la fin de la compétition. Et le peu que nous avions, Nicolas Sarkozy nous l'a raflé en inventant le PSLE/NC, version modernisée du CDP.

Bref, après les 9% de notre candidat, serons-nous autre chose cette fois que les dindons de la farce ?

Écrit par : FrédéricLN | 03/05/2012

@ FLN

Si nous voulons avoir un groupe dès juin, il est improbable que nous y parvenions sans un accord électoral. De là sans doute le dilemme de Bayrou.

Écrit par : Hervé Torchet | 03/05/2012

@ Hervé : certes, mais cet accord est :

* mathématiquement possible, mais fort peu probable avec la gauche, qui ne l'a d'ailleurs jamais envisagé

* mathématiquement impossible avec la droite, qui a des sortants partout où nous pourrions espérer faire élire des candidats ;

* et s'il s'agit pour des députés sortants de centre-droit de constituer un groupe, cette décision est tout à fait indépendante du vote de second tour de F. Bayrou ou du MoDem ;

Donc, je ne vois pas ce que cette question du "groupe" vient faire dans celle du second tour.

Écrit par : FrédéricLN | 03/05/2012

PS - apparemment Robert Rochefort (et sans doute pas lui seul ;-) ) fait la même analyse "il n'y avait, de toute façon, pas de solution qui fabriquait des élus" http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/05/04/francois-bayrou-le-jour-ou-tout-a-bascule_1695716_1471069.html#xtor=AL-32280258

Écrit par : FrédéricLN | 04/05/2012

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