Y eut-il des journées des droits des hommes voici 40000 ans ?

La "journée des droits des femmes" décrétée par l'ONU est une évidente occasion de conflit entre l'opinion mondialisée et les civilisations et cultures qui demeurent en marge de la modernité. Pour l'opinion mondialisée, cette journée des femmes est un anachronisme, traité entre sarcasme et dédain : quelle condescendance envers les femmes que de leur accorder une journée, comme on fait une journée des vaches ou des espèces en voie de disparition. Tous les jours sont ceux des femmes, et d'ailleurs, nos sociétés occidentales traversent une autre crise, celle de la différenciation des sexes, qui y brouille le message de la journée onusienne.

Mais dans le même temps, nous savons que persistent chez nous des inégalités liées au sexe, et qu'il subsiste (ou qu'il revient) ailleurs des pratiques séculaires (voire millénaires) qui brutalisent les femmes : l'excision, la burka obligatoire, les châtiments disproportionnés infligés à toutes les formes d'adultères spécifiquement féminins, l'interdiction de l'instruction et de l'alphabétisation, le cantonnement dans l'obéissance, et j'en passe. Pour ces femmes-là, cette journée a un sens et il semble qu'à notre époque particulière, dans le monde dangereux dans lequel nous vivons, la proclamation de l'égalité des humains quels qu'ils soient est cruciale.

Il m'arrive de m'interroger sur les brimades infligées aux femmes, qui ont justifié les résistances comme celle de Lysistrate, et de me demander si dans nos civilisations européennes et méditerranéennes, elles ne correspondent pas à un renversement historique qui aurait pu avoir lieu voici des dizaines de mililers d'années. Qui sait, en effet, si des civilisations comme celle que l'on connaît de la Bavière à la vallée du Rhône avant J-20000 ans n'adoptaient pas des formes matriarcales ? Y eut-il alors des femmes pour réclamer que l'on accordât les mêmes droits aux hommes brimés qu'à elles ? Et y eut-il, plus tard, une revanche des hommes sur ces femmes si longtemps dominatrices ? Nous vivrions alors dans une sorte de "Planète des Singes" où les singes seraient les hommes. De quoi méditer à une vraie égalité.