Chavez, l'antisémite

On a le droit de critiquer tout ce que l'on veut de l'Etat d'Israël, le récent documentaire "The Gatekeepers" brosse un tableau édifiant des dérives des pratiques de sécurité de cet Etat depuis de nombreuses années, elles n'ont cessé de croître à un point qui a poussé plusieurs anciens patrons du Shin Beth (en quelque sorte la DCRI locale) à prendre publiquement position dans le documentaire en question pour estimer que ces pratiques aboutissaient à une gestion coloniale des Palestiniens par Israël, Palestiniens qui  rappelons-le, sont musulmans, chrétiens et autres agnostiques ou athées. Tout cela mérite d'être dit et rappelé, mais ne justifie en aucune manière l'antisémitisme.

Or, si l'on savait déjà que Chavez, récemment décédé, avait interdit de nombreux médias vénézuéliens qui lui étaient défavorables pour les remplacer par d'autres qui faisaient son panégyrique, on a vu pendant la dernière campagne présidentielle une dérive sémantique terrible dans la bouche du maître de Caracas, avec des références brutalement antisémites que n'eût pas dédaignées son grand ami Ahmadinejab. Dès lors, quand j'entends un ministre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault proclamer que le monde a besoin de plus de dictateurs comme Chavez, j'avoue que j'en éprouve un profond malaise. Que l'on ne se demande donc pas d'où proviendra l'argent de la prochaine campagne de M. Lurel (le ministre en question) : il est tout trouvé.

Mais il va falloir que M. Ayrault désavoue son ministre.