17/03/2013
Bayrou : "De la vérité en politique"
Le Parti Socialiste est-il la plus infecte machine de pouvoir qui ait été imaginée depuis... depuis que la République a fâcheusement autorisé la création des partis politiques à la fin du XIXe siècle ? La réponse est oui. Je sais bien que dans le domaine du pouvoir, le mot "morale" est un gros mot. Je sais bien qu'en ce domaine, la seule règle est "je peux prendre, je prends". Cependant, l'exemple de l'implosion du parti socialiste grec, écrasé sous ses mensonges et ses reniements, et du parti travailliste israélien, victime de ses mensonges et de ses reniements, devrait montrer que, en ce domaine comme en d'autres, tôt ou tard la facture se paie et que, selon que l'on a été plus ou moins vil, elle est plus ou moins salée.
François Bayrou a été victime de cette logique. Il a introduit dans le piètre jeu politique français (d'une génération fort médiocre) la lueur de la conscience et du libre-arbitre. Il a crié "casse-cou" et a exprimé un choix transgressif, vécu par les prisonniers du bipartisme (quel que soit leur camp) comme une trahison. Une trahison dont la droite (pas toute la droite, heureusement) entendait le punir et dont la gauche (celle qui a pris le pouvoir) s'est réjouie de pouvoir profiter et goberger sans vergogne. La façon absolument fétide dont le PS se délecte de la carcasse de la volaille centriste qu'il a jubilé de pouvoir plumer est l'un des sujets d'indignation les plus forts que j'aie rencontré depuis trente ans que je suis en âge de voter. C'est immonde, nauséabond, répugnant. L'acte noble a nourri la vermine.
Maintenant, le président Hollande est à l'heure des choix, chose qui visiblement lui coûte. Il s'égare dans les opérations de communication alors que la pays est en flammes. Il pense qu'il faut corriger son image, alors que l'urgence est dans l'action. Les pitreries d'Arnaud Montebourg ne trompent personne : la situation du pays ne s'améliore pas, et ne peut pas s'améliorer, puisque, selon l'expression de Bayrou, "les décisions ne sont pas prises". Que Hollande lise donc le livre de Bayrou et qu'il en prenne de la graine sur ce qui est la face noble d'une fonction, la politique, dont il gravit péniblement l'autre, celle qui mène au discrédit et à la honte de la chute du pays. Hollande peut être réélu, et l'homme est honnête, ce qui n'est pas si mal, mais, comme l'a très habilement et très justement dit Patrick Sébastien hier soir (dans cette émission de Ruquier où Labro et Laroque ont aussi été pertinents) : il lui reste à prouver que, dans sa culotte, outre la main de sa compagne, il y a une paire de couilles.
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Commentaires
Il y a eu des primaires socialistes.
Les électeurs socialistes ont eu le choix entre différents candidats.
Tous ses compétiteurs ont expliqués en long en large et en travers qui était Hollande, en tant que personnalité, en tant que projet politique.
C'était donc clair pour tous les électeurs de gauche :
Et c'est en toute clarté qu'ils ont choisit Hollande.
Il y a eu une présidentielle.
La droite a expliqué en long en large en travers que les propositions et les promesses de Hollande étaient un tissus de mensonges et que ce qui n'était pas un mensonge ne serait pas accompli.
C'était donc clair pour tout les Français :
Et c'est en toute clarté qu'ils ont choisit Hollande.
Que ceux qui comme moi ont voté Sarkozy, écrivent des billets comme celui-ci, c'est dans la logique des choses.
Que ceux qui comme vous ont voté Hollande se rendent compte de leur erreur, c'est bien, mais c'est un peu tard.
Écrit par : Jihème | 17/03/2013
"Que Hollande lise donc le livre de Bayrou et qu'il en prenne de la graine sur ce qui est la face noble d'une fonction, la politique, dont il gravit péniblement l'autre, celle qui mène au discrédit et à la honte de la chute du pays."
Bien dit!
Par contre tu y vas fort dans ta conclusion très imagée, Hervé... mais je ne suis pas loin de penser comme toi maintenant.
Mon objectif local est de démontrer que la plupart des promesses faites par le PS ont été démagogiques et que la gestion actuelle l'est tout autant.
Cependant, je veux essayer également de convaincre mes amis de droite que l'on peut gérer une ville en se basant sur la confiance mutuelle. Dans une équipe il faut intégrer avant tout du pluralisme. Les membres d'un conseil municipal doivent être différents pour créer le débat et la synergie. Vraiment opposés parfois. Il ne faut plus de "pensée unique" qui conduit au clientélisme !
Transparence de part et d'autre et surveillance mutuelle sont les deux exigences d'une bonne gestion. Cela implique :
- l'humilité (personne ne sait tout faire !),
- l'écoute donc le respect (les point de vue issus de l'expérience de chacun sont pris en compte) et en final
- le rendre compte (les décisions prises sont systématiquement expliquées).
Écrit par : Françoise Boulanger | 17/03/2013
Tiens il y a quelque chose que je n'avais pas remarqué, j'allais dire soulevé mais cela aurait plus porter à confusion.
Comme rien n'a été épargné à Nicolas Sarkozy, par le PS par officines et histrions interposés, ni quant à sa vie privée, ni même quand à son physique, la voie est donc libre pour lui rendre la pareille.
Vous écrivez :
"il lui reste à prouver que, dans sa culotte, outre la main de sa compagne, il y a une paire de couilles."
Vous avez raison, mais le texte est imprécis :
Sa compagne oui, mais laquelle ?
Parce que d'après ce qui s'écrit...
Écrit par : Jihème | 17/03/2013
Tout à fait d'accord avec "(François Hollande) pense qu'il faut corriger son image, alors que l'urgence est dans l'action. Les pitreries d'Arnaud Montebourg ne trompent personne : la situation du pays ne s'améliore pas, et ne peut pas s'améliorer, puisque, selon l'expression de Bayrou, "les décisions ne sont pas prises"."
On sentait déjà fébrilité voire panique dans les cabinets ministériels à la rentrée 2012 ( http://demsf.free.fr/index.php?post/2012/09/09/Couac-au-sommet ) ; ensuite ce sont les ministres qui débloquent, comme Manuel Valls qui s'en prend spécifiquement aux Roms tel un vulgaire Nicolas Sarkozy ou qui enjoint à la Météo de déclarer une alerte quand il fait beau — c'est la com' qui compte, tant pis pour la réalité si elle regimbe. Hier, le Premier Ministre annonçait des ordonnances "pour aller vite" sans dire où il irait avec. Et maintenant, le Président lui-même s'égarerait dans le trafic d'armes au défi du droit international.
Je ne regrette évidemment pas le quinquennat Sarkozy, qui a battu le record de la débâcle tous mandats de la Vème République confondus ; mais je m'inquiète de voir la paralysie et l'inconsistance gagner aussi vite le sommet de l'Etat.
Que n'ont-ils tenu leurs engagements de réformer dès les 100 premiers jours de mandat ? Que n'ont-ils comme De Gaulle en 58, demandé à un Jacques Rueff un plan radical pour sortir de l'impasse ? Que sont devenues les belles intentions de la conférence de presse de novembre, ou des voeux de la Saint-Sylvestre ?
Le cynisme énarchique me semble devenu la norme : chacun analyse finement pourquoi le service public et la décision politique sont en faillite ; et chacun sourit d'un air entendu — après tout, précautions prises dans les statuts de la fonction publique, les allocations chômage et retraites-drapeau de l'Assemblée Nationale, ou dans des comptes à Zürich ou aux Iles Vierges, qu'y a-t-il à craindre pour nos décideurs ?
Écrit par : FrédéricLN | 17/03/2013
@Hervé,
Voui et le précédent et le dernier programme, tout y est expliqué.
Pas compliqué, il suffit de vouloir faire ou agir.
Sinon, l'ai trouvé en forme hier soir notre Francois, finalement ma petite soeur avait raison en ce qui concerne un animateur. ;)
@Francoise,
On s'en fout de ton égo...Moi moi moi, tout ce dont tu es capable, as-tu suivi l'émission? Tes sottises de "prophète" couplées avec celle de l'héré ont été reprises dans l'émission, des aides pareilles si j'étais FBayrou, je m'en passerais volontiers.
Écrit par : Martine | 17/03/2013
Ce jour, lundi 25 mars 2013, à 7h du matin, lorsqu'on tape le titre du livre de François Bayrou, "De la vérité en politique" sur Google, ton billet, Hervé, arrive en 4ème proposition sur la Une. Bravo !
Maintenant, il faut le faire monter en première place...
Écrit par : Françoise Boulanger | 25/03/2013
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