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01/07/2013

Ecoutes : au moins, les choses sont claires

La révélation que les Etats-Unis espionnent des services diplomatiques officiels de leurs principaux alliés et les services administratifs de l'Union Européenne est un coup de tonnerre aux yeux des peuples de l'Occident. L'absence de dénégation de ce fait donne crédit aux assertions qui émanent de M. Snowden, un agent désormais dissident des USA. Pire encore, en expliquant que "tous les Etats prennent des mesures pour garantir leur sécurité", le secrétaire d'Etat John Kerry a très explicitement indiqué que les principaux alliés officiels de son pays ne sont pas seulement des rivaux potentiels, mais des ennemis potentiels (capables de menacer sa sécurité, accusation très grave), alors même qu'une alliance très étroite (l'OTAN) unit ces pays depuis plus de soixante ans, et qu'il n'existe aucun soupçon sérieux que la guerre puisse éclater entre les pays européens et les Etats-Unis à horizon envisageable, même en rêve.

La position des Etats-Unis clarifie donc leur état d'esprit général : les Etats-Unis ne font confiance à personne, à aucun autre Etat, même à ceux dont on pouvait croire que les liens avec eux étaient les plus étroits, comme le Royaume-Uni, voire l'Allemagne. Désormais, les choses sont claires : l'Europe est libre. Elle ne subit aucun chantage affectif, elle peut (et doit) ne compter que sur elle-même. Encore faut-il qu'elle soit équilibrée en elle-même et qu'elle tienne compte de tous les intérêts de ses Etats membres. Il faut le dire, il en est un peu de notre faute, à nous Français, car voici bien longtemps qu'à force de radiner sur notre contribution aux budgets européens, nous avons laissé la clef de la maison européenne à l'Allemagne, ce qui ne pouvait rester sans effet négatif pour nos intérêts propres en définitive. Rééquilibrer l'Europe, et en faire une organisation mutualiste, sans puissance dominante, capable de défendre nos intérêts communs, certes, mais aussi nos intérêts séparés en faisant en sorte qu'ils ne se contredisent pas, cela dépend donc principalement de nous.

Enfin, il faudra bien remettre à plat et en chantier la défense européenne, car il ne peut être question de se placer sous le bouclier d'un Etat pour lequel nous sommes des ennemis potentiels, je crois que cela tombe sous le sens. Cela signifiera des efforts budgétaires évidents (avec en contrepartie un développement de nos capacités de production dans ce domaine, donc des emplois). Je ne pense pas qu'une centralisation supplémentaire de la défense européenne y soit nécessaire, mais au contraire une meilleure articulation des différentes armées nationales, en lien avec la clarification des missions de l'Union Européenne dans l'esprit mutualiste commun et séparé que j'ai dit plus haut. Enfin, les Etats-unis doivent fermer des bases militaires supplémentaires en Europe.

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