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28/08/2013

Le hideux casse-tête syrien et l'impérialisme anglo-saxon

On nous annonce les bombardements prochains d'objectifs dits "ciblés" en Syrie pour punir le régime de M. Assad. Comme contre l'Irak en 2003, le Royaume-Uni et les Etats-Unis décident seuls l'opération sans se soucier de la légalité internationale incarnée par l'ONU, mais à l'inverse de 2003, la France, tête baissée, honteuse, amenuisée, emboite le pas de ses deux alliés.

Le prétexte de cette opération punitive ? M. Assad aurait utilisé des armes chimiques contre sa population. Fait aussi peu prouvé que l'était la détention des "armes de destruction massive" par l'Irak en 2003. Prétexte, donc, comme souvent dans les guerres les plus criminelles. 

Prétexte d'autant plus qu'il y a parfaite absurdité dans cet argument de l'arme chimique. Enfin, voyons, si M. Assad dépeçait chacun des habitants de son pays à l'arme blanche, tout irait pour le mieux, on n'y verrait aucun mal. Mais du moment qu'un gaz mortel a flotté, là, là, bien sûr, il faut intervenir. Prétexte ! Lâche prétexte ! Abject prétexte ! qui prend en otage une population martyrisée et qui, repu de son sang, servira à lui imposer douze ans de famine et de torture collective comme cela fut imposé à l'Irak avant le coup de grâce de 2003. 

A qui les Britanniques et les Américains feront-ils croire une seule seconde qu'ils se soucient de la population syrienne ? A personne ! Cela ne fera pas une seconde de doute. Les martyrs syriens seront doublement martyrs, de leur odieux régime, certes, mais aussi de l'arrogance impérialiste des Anglo-Saxons.

Ce qui se prépare n'a qu'un nom : la félonie, il n'a qu'un but : la forfaiture, il n'a qu'un moteur : l'illusion. Quand on songe que l'on ose invoquer la légalité internationale qui réprime l'usage d'armes chimiques pour bombarder Damas, alors que ceux mêmes qui l'invoquent s'apprêtent à ce bombardement en s'arrogeant sans texte ni le plus petit commencement de légalité le droit de rendre cette justice dont ils sont à la fois juges et parties, et où rien n'est prouvé, on mesure à quelle dose de cynisme répugnant les deux grandes puissances anglo-saxonnes en sont parvenues.

Les Etats-Unis ont-ils donc tant respecté eux-mêmes ces textes lorsqu'ils balayaient le Vietnam avec l'agent orange ? Et à quel texte de loi correspondait et correspond Guantanamo ? Et les "grandes oreilles" de la NSA, cela correspond à la légalité internationale ? Non, cela correspond au principe léonin, le plus abject de la réalité humaine, celui qui, à force de gesticulations, finira par perdre les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

Allons, vite, sans plus attendre, que Hollande congédie Fabius, et qu'il le remplace par Villepin.

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03/08/2013

Budgets entre dérive et impasse

Lire que le FMI conseille à l'Espagne de réduire son chômage revient à peu près à imaginer que la méchante reine de Blanche Neige lui conseillerait d'éviter les pommes pendant quelque temps. Verra-t-on, un jour, les Bourses saluer les embauches massives des grandes entreprises cotées chez elles au lieu de leurs sempiternels plans "sociaux" de licenciements boursiiers ? On finirait presque par le croire.

Il y à cette incongruité une raison profonde : c'est que le FMI ne croit plus à l'austérité. Car celle-ci ne produit que des effets douloureux à court terme, des effets de moins en moins bien supportés par les peuples. Le FMI, en fait, verrait bien l'ensemble des pays emboiter le pas des Etats-Unis qui continue leur course folle vers le gouffre en jetant les milliers de milliards par les fenêtres. Avons-nous donc, tous ensemble, passé le point de non retour ? Est-il trop tard pour ramener nos comptes mublics à la riason ? Je ne le crois pas. Mais il est vrai qu'effacer vingt ou trente ans de croissance artificielle aboutit à une correction très vive de la production et que, quand nos démocraties consistent en un menseonge collectif sur des lendemains qui chantent perpétuellement, la vérité n'est pas toujours facile à accepter.

Il reste qu'en France, la dernière décision annoncée ne peut que soulever l'indignation : amputer nos forces armées d'encore 34000 hommes et femmes, dont environ 11000 combattants, cela ressemble à une énième tentative de réduire l'envergure de la France, envergure qui n'est pas une donnée neutre, mais qui dépend entièrement de ce que nous entendons faire de notre pays. L'abandon est le fruit d'une volonté, non pas des circonstances. Réduire notre armée d'encore 34000 hommes et femmes, cela signifierait que l'on réduirait la masse d'ensemble des fonctionnaires de près de 700000 hommes et femmes d'ici 2019, compte tenu de la proportion que représente la fonction militaire dans la fonction publique en général. 700000 d'ici 2019, plus de cent mille par an. Où voit-on que la majorité actuelle emprunte ce chemin pour d'autres administrations que la Défense Nationale ? Il y a donc un choix, celui de faire payer à nos armées l'incurie de nos dirigeants actuels et passés, et de faire de la France un passé, ce qui est intolérable.

Il est vrai que nous avons besoin de drones et d'A400, et même que nous devrions bâtir un second porte-avions nucléaire, car n'en avoir qu'un revient à n'en avoir aucun, puisqu'il ne peut être tout le temps à la mer, mais faut-il rappeler que des solutions budgétaires existent ? Lisons par exemple le livre d'Agnès Verdier Molinié, qui estime à 60 milliards les économies que procureraient la fin de certains doublons administratifs, ce sans amputer le moins du monde les missions régaliennes ni sociales de l'Etat. Oui, mais, il faudait qu'il y ait en ce domaine ce qui s'exprime si facilement et si heureusement dans des cas essentiels mais restreints comme le maïs Monsanto ou le choc de simplification, et que l'on voudrait voir se généraliser dans l'action de la majorité : une volonté.

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