Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2013-09 | Page d'accueil | 2013-11 »

18/10/2013

Léonarda : la loi doit être appliquée avec clémence

Chacun aujourd'hui connaît le prénom de cette jeune fille qui vient d'être expulsée de France vers le Kosovo avec sa famille, et chacun a un avis, chacun avec sa nuance, chacun sans exception, même si l'on n'a pas accès à tout le dossier, si bien que des bribes d'information plus ou moins vérifiées viennent relancer l'émotion, l'indignation, ou au contraire la fermeté, selon que l'on croie que le père ait été violent envers sa famille, ou que cette famille puisse disposer ou non d'un passeport italien, donc européen, ou que l'on songe aux enfants deux fois victimes. Drame des errants plus ou moins apatrides qui ne rencontrent partout que la haine et le rejet.

Ces apatrides avaient trouvé en France un secours, leurs enfants allaient à l'école, ils se dirigeaient vers une vie certes confrontée à toutes les difficultés que les humbles ont dans notre pays ces temps-ci, mais avec les mêmes chances que n'importe qui. Ils sortaient enfin la tête de l'eau. Devant ces circonstances, un juge eût peut-être adopté la clémence. Il eût peut-être relu Victor Hugo. Mais un juge intervient-il encore dans ces procédures inhumaines où une administration aveugle applique une loi sans réfléchir ?

Oui, la loi est faite pour être appliquée. Elle est parfois sévère, mais c'est la loi. Dura lex, sed lex. Cependant, il est de tradition, dans notre pays, que la loi soit appliquée avec discernement. Il est un pays comparable au nôtre où elle ne l'es pas, ce sont les États-Unis, où le glaive de la loi s'abat avec une sévérité frénétique. Dans ce pays, on tue dix fois plus qu'en France par armes à feu. Dans ce pays, 1% de la population est en prison, alors qu'en France c'est un pour mille, soit exactement dix fois plus là-bas qu'ici en termes de proportion. Quelle est donc la loi la plus efficace, celle qui rugit et qui punit, ou celle qui discerne dans le crime et dans le châtiment ?

Je sais bien qu'une partie de notre population est en état avancé d'exaspération. Le député qui marche, jean Lassalle, rencontre partout une population désespérée et hostile au pouvoir politique, hostile à l'étranger quelle qu'en soit la forme, prête à voter pour le Front National. Il est vrai qu'il a traversé la France de l'est, celle qui, depuis des années, vote deux fois plus FN que l'autre, celle de l'ouest. Quand il viendra à l'ouest, il constatera que les gens y sont exaspérés, certes, mais c'est encore bien plus contre les gabegies politiques et bien moins contre les boucs émissaires.

Et finalement, lorsque l'on écoute les politiques vitupérer contre les prétendus "roms" et se réjouir que l'on dépense l'argent du contribuable (à hauteur de 400 millions) pour renvoyer ces "roms" dans un hypothétique chez eux, on se dit qu'ils sont bien commodes, ces boucs émissaires "roms", car ils détournent l'attention des médias de l'immense gabegie des élus cramponnés à leur fromage. Ils font oublier que les sénateurs de presque toutes obédiences ne veulent pas lâcher leur juteux cumul des mandats, que les députés prient en silence pour que la loi qui les en prive ne s'applique finalement pas, et que les systèmes parfois mafieux qui gouvernent nos colletivités locales dérobent bien plus dans notre porte-monnaie que tous les voleurs de poules du monde.

Alors c'est facile, de jeter le peuple, ce "peuple sévère" dont parlait Victor Hugo, contre les trop faibles "roms", toujours premiers à payer pour les turpitudes des autres. Mais que les vrais coupables prennent garde, car il y a une justice au-dessus des autres justices, et celle-là, lorsque son pouvoir de clémence s'épuise, elle est terrible. Alors, Messieurs les politiques, qui ne cessez de réclamer la clémence pour vous-mêmes, commencez donc par la pratiquer vous-mêmes. Et progressez. Sinon, tremblez.

09:44 | Lien permanent | Commentaires (10) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

15/10/2013

Le livre numérique toujours entravé par les DRM

Dans le domaine francophone, le livre numérique peine à se développer, même si ses perspectives restent positives (Hachette estime qu'en littérature, le numérique pèse 7 à 8% en France, et devrait atteindre 15% l'an prochain). Son utilité pour la diversité de l'édition, et l'appui qu'il offre aux auteurs et aux lecteurs dans un contexte économique difficile pour l'édition traditionnelle, devraient lui offrir des horizons bien plus souriants. Certes, le lecteur francophone reste attaché au livre objet, mais le prix du livre numérique est souvent très attrayant. Alors ? Alors, et si c'était tout simplement le principe des DRM et donc de la nature du livre numérique, qui gênait le lecteur ? À méditer.

06:47 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook