14/01/2015
La vérité sur Charlie ?
Maintenant que l'émotion s'estompe, l'indignation doit laisser la place à la réflexion. L'attentat contre Charlie Hebdo et ses suites sont une abomination, il convient d'en évaluer les causes et les conséquences.
Parmi les causes, les choix éditoriaux eux-mêmes de Charlie Hebdo méritent d'être détaillés. Philippe Val proposa à ses corédacteurs, en 2006, de publier en France les caricatures parues auparavant au Danemark, montrant la tête de Mahomet surmontée d'une bombe prête à exploser. Ce dessin accréditait l'amalgame, très répandu, entre islam et terrorisme. Il confortait la bêtise. On s'aperçut plus tard qu'il émanait d'un dessinateur très réactionnaire qui pouvait pencher du côté de l'islamophobie. Publier la caricature telle quelle revenait à s'associer à une provocation islamophobe, ce qui ne correspondait pas, jusque-là, à la ligne éditoriale de Charlie, hostile au principe religieux, mais pas à une religion en particulier.
L'éviction de Siné, en 2008, pour un texte que le même Val qualifiait d'antisémite, montra que la rédaction du Charlie deuxième mouture craignait plus de se voir taxée d'antisémite que d'islamophobe, ce qui renforçait l'impression d'un déséquilibre nouveau. J'en fus indigné, d'autant plus que la phrase de Siné incriminée me paraissait épingler une vénalité comme motif de conversion religieuse, et non une conversion juive (d'ailleurs supposée) pour s'enrichir. Les responsables de Charlie s'affichèrent ensuite avec Nicolas Sarkozy, ce qui disait tout. La chute de Charlie, ensuite, était logique et découlait de ses choix éditoriaux.
On nous dit aujourd'hui que les rédacteurs de Charlie ne sont que des anars impénitents et que leurs missiles s'en vont tous azimuts sans tête chercheuse. C'est possible. Cela serait heureux. Cependant, leur rapprochement avec Libé ne milite pas pour leur indépendance, ce journal penchant depuis longtemps vers le brouillard délétère des arrière-pensées. Leur soutien du livre de Houellebecq non plus, car on voit bien que l'argumentation développée par celui-ci rejoint celle des islamophobes les plus vils. On se demande donc si l'on a affaire à une nouvelle variante du rapprochement rouge-brun, ou si il n'y a pas, quelque part, dans les placards de Charlie, l'un de ces idéologues de l'extrême gauche qui ont motivé le plan délirant amorcé par GW Bush en Irak en 2003, poursuivi par Sarkozy en Libye quelques années plus tard, et dont le redoutable fantôme hante les chancelleries mondiales accompagné d'un cortège d'un million de cadavres.
Des idées et suppositions qui me viennent en tournant et retournant les éléments de l'affaire, j'avoue que je finis par être embarrassé. Dans toutes ces affaires politiques et interreligieuses, la bonne foi ne court pas les rues. Les responsables israéliens actuels discréditent la cause de leur pays. Ils sont les héritiers directs de l'assassin de l'homme de paix extraordinaire que fut Itzhak Rabin. Leur pays est d'ailleurs secoué par un lourd débat sur sa nature profonde. Il y a des rabbins, à Jérsualem, dont l'obscurantisme n'a rien à envier à celui des imams les plus obtus. Et la supposée pression exercée sur le Hamas pour le contraindre à faire la paix prend la forme inacceptable d'une colonisation du territoire palestinien que nous ne devrions pas tolérer. Le Hamas, lui non plus, ne brille pas par la bonne foi, ses responsables s'enrichissent du drame actuel. Qu'il essaie donc de faire un geste, qu'il fasse comme Arafat et qu'il déclare caduc l'alinéa de sa charte réclamant la destruction d'Israël. Si Israël prend la balle au bond, il y gagnera. S'il ne la prend pas, il pourra toujours revenir à son texte premier. Pourquoi ne fait-il pas ce geste fécond d'avenir ?
J'en parle parce qu'il est évident que la dissymétrie de l'attitude occidentale dans les relations entre Israël et la Palestine entretient un lourd sentiment d'injustice dans l'opinion des musulmans européens. La solution du conflit israélopalestinien résoudrait la plupart des problèmes qui se posent chez nous du fait de la dérive d'un nombre de nos jeunes vers l'islamisme.
L'autre évolution qui pourrait servir à calmer leurs ardeurs, ce serait de tarir le financement du terrorisme par les pétrodollars des pétromonarchies. Lorsque le Mur de Berlin tomba, les terrorismes d'extrême gauche européens s'arrêtèrent entièrement. L'argent de Moscou les nourrissait jusque-là. On connaît l'adage : cherchez les meneurs. Il vaut aussi pour : cherchez les financiers. Outre le Qatar et l'Arabie Séoudite, nous savons bien que la duplicité de la Turquie est telle que nous n'aurions jamais dû tolérer que le premier ministre de ce pays vienne verser des larmes de crocodile sur la tombe de Wolinski et des autres dimanche dernier.
Nos moyens de pression me paraissent assez forts sur les pétromonarchies et l'on me pardonnera de glisser ici une allusion à la Bretagne, car je trouve totalement illogique de lancer la construction d'une centrale électrique à gaz (gaz produit au Qatar) à Landivisiau, plutôt que d'investir plein gaz (si j'ose dire) dans l'hydrolien, qui devrait être la priorité évidente en Bretagne.
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Commentaires
Mon digital ne pouvait se fondre en silence malgré ces deux vagues qui ont envahit nos yeux et nos esprits ces derniers jours. Je ne pouvais ne pas gratter et tapoter sur cet écran la tachant de ces mots non inspirés mais consentis .
La vague rouge(sang) est déplorable qu'importe d'où elle coulait. La vie humaine est beaucoup trop précieuse pour être arrachée de la sorte par un humain. Certes...
Cependant la vague noire (encre et salive de l'opinion publique ) qui l'a suivie n'a pas pris la voie droite et non déviée qu'elle se devait de suivre. Charlie Hebdo n'est pas un martyr. Son crayon n'est pas la plume à Victor Hugo ni celle à Diderot. Elle est la vulgarité à l'état pure, la grossièreté, la barbarie , la provocation.
Sous l'ombre de la "liberté d'expression", la revue commet le paroxysme du blasphème par des images qui méritent le suicide de tout croyant. Des caricatures de Jésus Christ, des Papes, du Prophète Mohamed(psl), qui torturent la foie.La religion est sacrée. Elle fonde la personnalité de tout un chacun. Les hommes sont tous fait de croyances. Ils préfèrent l'honneur de leurs prophètes à leurs propres vies. Ainsi pour quelqu'un qui a vus l'honneur de son prophète traîné dans la boue, ridiculisé et ramené au rang même des cartoons hollywoodiens tant par la barbarie ou par l'irrespect dont a fait preuve la revue,le temps n'est plus au dialogue. Certes le crime commis est grandement ignoble et barbare surtout venant de croyants en général et d'un musulman en particulier. J'accompagne les familles des victimes dans leurs lourdes peines mortuaire, cependant nous ne devons considérer ce crime comme une offense contre la "liberté d'expression".
La liberté d'expression, elle, est là présente, mais utilisé comme un drap noire cachant les crachats et tâches nocturnes de ces hommes aux costards brillant et aux langues aiguisées. Parlons de cette dite liberté. La liberté d'expression inclut-t-elle de dire tout ce que l'on pense? Est -t-elle une autorisation absolue à toutes expressions? Le droit de manifester mon choix, ma position, ma croyance, ma foi, inclut -t-il le droit de dénigrer, d'insulter, de ridiculiser ou de négativiser celui d'autrui?
La déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 consacre la liberté d'expression. L'article 11 dispose : "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi". L'article 18 elle, entre directement dans le cadre de la religion :"Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites"
Ainsi les textes de la loi française porte une grande importance à la liberté d'expression et d'idées comme à la liberté de culte.
Cependant l'on ne devrait perdre de vue la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales, entrée en vigueur le 3 septembre 1953. En effet, en son article 10 alinéa 2 elle stipule «L'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l'intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui, pour empêcher la divulgation d'informations confidentielles ou pour garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire». Ainsi cela va de soit que si la France telle qu'on la défini médiatiquement est un pays de droit, ne se reste que pour "la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui" ou pour "garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire" se devait de sanctionner lourdement les caricatures de Charlie Hebdo. L'opinion internationale soutient cette grossière erreur et les sceptiques de douter que ceci ne soit rien d'autre que hautement idéologique et menée par les pyramidiens pour que les plus basses esprits pensent que c'est un problème entre les deux plus populaires religions révélées alors que c'est le contraire, c'est une guerre idéologique entre les croyants et les sataniques. Ainsi ils veulent paraîtrait il un confondu pour faire éclater un bain de sang ce qui les arrange car depuis des lustres ils sont en guerres avec les religions Abrahamiques qui sont les seules qui les tiennent têtes en refusant le lavage de cerveau qu'ils imposent par le biais des médias. Ainsi, leur meilleur moyen est de créer une bataille interne dans la maison même d'Abraham.
C'en est une d'avoir la liberté de ne croire en rien, et de l'exprimer librement, c'en est une autre d'insulter planetairement la croyance d'autrui et de le piétiner fièrement. Je crois qu'au lieu de chasser les présumés coupables, ils devraient créer des conditions de pratiques et de respect mutuelle entre croyants et non croyants.
Je ne suis pas Charlie mais je les haie point car je suis Chrétien et croyant et je prie Dieu de les« pardonner car ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient.»
HENRY PIERRE SARR
Écrit par : henry pierre sarr | 16/01/2015
Sur les principes findamentaux, je me permets de vous renvoyer à mon article suivant.
Sur les caricatures de Charlie Hebdo, eh bien, je vais faire un distinguo. Celle qui a valu la fatwa fatale aux rédacteurs de Charlie était mauvaise et se voulait une provocation islamophobe.
Mais sur le principe de la caricature, eh bien, si vous n'aimez pas ce que dit une publication, ne la lisez pas, et ainsi, vous ne serez plus choqué.
Écrit par : Hervé Torchet | 16/01/2015
Je crois que le problème n'est pas que sa plaise ou non, mais que ces caricatures n'avaient pas raison d'exister. D'abord, la morale n'accepte pas que les croyances d'autrui soient pietinées ensuite la religion musulmane INTERDIT FORMELLEMENT DE CARICATURER LE PROPHÈTE MOHAMED ( PSL ). Donc moi en tant que chrétien je ne vois pas l'intérêt de le faire ne se reste que par respect à la population musulmane.
Écrit par : Henry Pierre Sarr | 16/01/2015
Le Coran n'interdit rien de cette nature, comme vous le savez sans doute si vous avez lu la presse et regardé la tv ces jours derniers. Par ailleurs, ce que dicte la morale ou l'intérêt n'a aucun rapport avec ce que permet la liberté.
Encore une fois, ceux que ces écrits choquent ne sont pas obligés (heureusement) de les lire.
Écrit par : Hervé Torchet | 16/01/2015
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