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08/08/2015

La Bretagne en mal de souffle neuf

Le Festival Interceltique de Lorient n'est pas la plus ancienne institution culturelle d'été en Bretagne (je crois que c'est le Festival de Cornouaille à Quimper), mais son ampleur et son retentissement lui confèrent une place plus que singulière, et alors que son édition 2015 va commencer, voilà une bonne occasion de réfléchir sur la prochaine étape de l'Histoire de la Bretagne, d'autant plus que l'emblématique ex-maire de Lorient et ex-président de la région administrative Bretagne, Jean-Yves Le Drian, fait durer le suspens sur son éventuel retour aux manettes de la région, qui serait, de toutes façons, le dernier souffle d'une époque déjà révolue.

Prisonnière des logiques partisanes, la Bretagne n'a pas réussi à profiter de la récente réforme territoriale pour retrouver son cinquième département. Les camps politiques ont rapidement déchiré l'unité qui s'était manifestée dans la région administrative et le Parti Socialiste de Loire-Atlantique, sous la férule du regrettable Ayrault, a pu enterrer sans difficulté le projet historique de réunification auquel de fortes majorités de Bretons des cinq départements exprimaient leur attachement dans toutes les enquêtes d'opinion. Il va de soi que, si j'habitais dans ce département, j'examinerais de très près le moyen de sanctionner ce forfait à sa mesure.

Ce qui était dramatique et qui soulevait l'indignation était que, dans cette négociation autour des frontières de la région, il n'était question que de batailles d'antichambres et de manœuvres picrocholines d'appareil, voire d'entourage présidentiel, voire d'alcôve, et que, à aucun moment, l'on n'entendait que le bien public entrât dans les préoccupations du pouvoir à l'œuvre. Ce spectacle navrant aboutit à un statu quo où M. Le Drian crut pouvoir tirer son épingle de jeu en proclamant avoir évité le pire, ce qui passa à cause de la bonne image qu'il a su donner de son travail de ministre de la Défense.

Mais voilà : rien n'a bougé, et dans le même temps, tout un modèle économique s'effondrait sans plus de réaction de la part des autorités politiques qui se contentaient d'appliquer des cautères sur une forêt croissante de jambes de bois. Remplacer des emplois productifs par des pseudo-emplois improductifs ne mène nulle part.

Malgré un effort (si timide !) sur l'énergie, hydrolienne en particulier, un autre (si bureaucratique !) sur les nouvelles technologies, aucune force vitale ne semble faire monter de la sève dans l'arbre économique breton, et la valse hésitation sur les transports en commun est le symptôme d'un égarement qui tenaille les esprits des responsables de tous les bords engoncés dans le confort d'un "miracle breton" dont leurs oracles avaient oublié de leur prédire la fin imminente. Avec pour seules armes des idéologies stériles, ils n'ont pas l'air de grand chose.

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Pour remettre un peu de souffle dans tout cela, il semble qu'une équipe crédible, à fort profil socio-pro, ne serait pas malvenue et pourrait offrir l'espoir de décisions enfin enracinées à la fois dans la réalité et dans l'avenir. Mais d'où pourrait-elle naître ?

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