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22/02/2009

Du rififi à l'extrême gauche ?

La création du Nouveau Parti Anticapitaliste a beau avoir été un demi-succès, les sondages sourient toujours au postier syndicalise Besancenot, dont le trotskysme est un accessoire ambigu.

Certes, les tensions sociales ne cessent d'augmenter, cristallisées sur le pouvoir dont le comportement (à en juger par les sondages, encore eux, mais aussi par un microtrottoir spontané) paraît toujours aussi brouillon, onéreux, injuste, indigne. Et bien entendu, avec les crispations sociales, reviennent les tentations d'un grand soir, d'une brusque poussée de violence, d'un coup d'épaule dans l'édifice social, de quelque chose qui fasse peur au bourgeois.

Besancenot, sans doute, incarne cette révolutuion-là. Mieux que le Parti de Gauche (Mélenchon apparaît sans doute comme un apparatchik en rupture de ban et en mal de présidentielle, ou bien seulement n'apparaît-il pas du tout et demeure-t-il dans l'anonymat des seconds couteaux). Mieux que le Parti Communiste Français (définitivement passé par pertes et profits de l'Histoire). Mieux que Laguiller et sa nouvelle représentante usée avant d'avoir commencé.

Mais que font les altermondialistes ?

Pour eux, pas de grand soir, juste des "petits matins" comme dit Quitterie.

Bové, porte-parole emblématique et moustachu de l'altermondialisme français, s'est rapproché de l'ex-libertarien devenu centriste et vert, Daniel Cohn-Bendit, lequel, après avoir consacré tant de temps à expliquer qu'en Allemagne, die Grünen était un mouvement modéré et centriste, a tout de même cru bon de dire, l'été dernier, qu'il avait,lui, le même programme que le PCF, ce qui a dû pas mal troubler ses anciens amis qui ont toujours voué les "stal" aux gémonies.

Cohn-Bendit a été marqué à la culotte par Sarkozy, qui a dit publiquement qu'il était "son ami". Un mot bien vague en politique, que Cohn-Bendit vient d'appliquer à Sylvie Goulard. Sarkozy s'est d'ailleurs rapproché des altermondialistes autant que possible, dans un de ces grands-écarts schizophrènes dont il a le secret, puisque, à en croire Ségolène Royal, il entretiendrait d'"excellentes relations" avec Lula, le président brésilien et patron de la gauche latino-américaine.

D'ailleurs, Evo Morales, président de Bolivie, ne vient-il pas de manifester son intention d'approfondir les liens économiques de son pays avec la France ?

Doit-on voir dans ces mouvements diplomatiques un effet de l'action de réseaux concurrents à l'intérieur même du sarkozysme ?

En tout cas, le fait que Besancenot soit bien devant Cohn-Bendit dans les intentions de vote semble pousser celui-ci à l'action. On le voit rue de la Banque, au ministère de la Crise du Logement, réclamer avec juste raison une amélioration de la politique du logement, aux côtés de ceux qui rament.

Les extrêmes gauches se retrouvent donc en concurrence les unes avec les autres, balkanisées comme d'habitude, et à la merci du pouvoir qui peut à sa guise les utiliser contre ses adversaires dans son champ de jeu à lui : le champ de jeu électoral. Ainsi les adversaires du système en consolident-ils parfois les pires défauts.

Alors ? grand soir, ou petits matins ?

Ah ! Quitterie...