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18/02/2007

Un mot pour Ingrid Betancourt.

Il y aura bientôt cinq ans qu'Ingrid Betancourt est captive.

On ne comprend pas bien pourquoi et je m'associe à ceux qui, ces jours-ci, manifestent en sa faveur.

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12/02/2007

Jeudi, l'histoire de la semaine...

Jeudi, l'histoire de la semaine sera : le jour où j'ai célébré le mariage d'Emmanuel Petit et d'Agathe de La Fontaine.

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25/01/2007

Libre, Deniau ?

Je salue Jean-François Deniau aujourd'hui seulement, faute d'avoir été proche de mon ordinateur hier.

Le roman de Deniau que j'ai préféré, c'est "Un héros très discret", l'histoire (adaptée pour le cinéma par Jacques Audiard) d'un faux résistant, un homme qui s'incruste comme un escroc dans un réseau d'ex-résistants juste après guerre et qui, de fil en aiguille, devient ministre du général de Gaulle. Il paraît que c'est une histoire vraie.

Deniau, moins littéraire mais plus historique, avait aussi été à vingt-huit ans l'un des rédacteurs du traité de Rome sur la Communauté Européenne. La construction européenne a prouvé que l'on pouvait remplacer la guerre par l'union des peuples. Hommage donc.

On le voyait à Concarneau, au salon du livre de mer où il venait siéger parmi les écrivains de la Marine. Il accompagnait sa signature d'une ancre et revêtait un pull de grosse laine bleu ... marine.

Il vient de rejoindre son port d'attache. Enfin libre.

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22/01/2007

Un mot pour l'abbé Pierre

Résistant, homme d'église endiablé et libre dès qu'on touchait à ses pauvres, l'abbé Pierre mérite une minute de silence, une vraie. Il nous avait fait peur avec son amitié pour le révisionniste Garaudy, mais tout cela est oublié et ne reste que l'oeuvre et l'engagement inlassable d'un homme.

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13/01/2007

Portrait d'Anne Goscinny

Anne Goscinny est un paradoxe. Pour tous ceux qui ne la connaissent pas, elle est surtout la fille de son père et les simples syllabes go-si-ni éveillent si spontanément le sourire et la joie, réchauffent tellement le coeur, que tous ceux qui la rencontrent ont envie de se jeter sur elle pour remercier son père.

Or ce père, elle l'a peu connu. J'ai perdu le mien lorsque j'avais dix-sept ans et je peux témoigner que le puzzle est très incomplet, il y a mille choses que j'ignore et deux mille que j'aurais aimé entendre. Anne avait neuf ans et demi lorsque son père est mort.

Elle est donc dans la situation paradoxale de se voir constamment sollicitée pour un témoignage qu'elle a dû reconstruire.

Lorsque je l'ai rencontrée, au printemps 2004, elle sortait son deuxième roman chez Grasset, "Le Voleur de Mère", un livre sur sa mère, sur toutes les mères, sur toutes les filles aimant éperdument leur mère. Un livre aussi sur le cancer, ou plutôt contre le cancer. Un livre qui devrait être remboursé par la Sécu. Un texte bouleversant construit pour être dit à voix haute. J'ai eu le privilège d'assister à une lecture organisée par elle et nous étions tous au moins au bord des larmes.

Il faut dire qu'Anne cherche l'émotion. Pour elle, un mot ne sert à rien s'il n'exprime pas une émotion.

Son troisième roman, "Le père éternel", s'attaque à la figure paternelle. Il est aussi complexe qu'on peut l'imaginer. Il atteint un grand degré de qualité : bien écrit, bien construit, vivant, clair, émouvant, empli de détours et de tombeaux-gigognes. Et bien sûr, en le lisant, on se demande sans cesse ce qu'elle y a inclus de ses relations avec son père.

Nous avons sympathisé, elle et moi, sur un goût littéraire et sur quelques valeurs intimes. Elle me parlait de l'engagement de son grand-père paternel dans les mouvements qui ont préparé la création d'Israël en Palestine. Or je n'ai pas indiqué dans mes repères biographiques qu'élevé dans une famille de tradition catholique et partiellement pratiquante, je m'étais toujours vu dire que si un jour je voulais me convertir au judaïsme, j'y avais une faculté naturelle, puisque la mère de la mère de la mère de ma mère l'était (il s'agit d'une dénommée Rebecca Suhami, sépharade et londonienne, mariée à un manufacturier de plumes d'autruches, Joseph da Costa Andrade, dont la fille s'était convertie à l'anglicanisme après avoir épousé James Davis, un ashkénaze circoncis sous le nom d'Itzhak HaLevi et bien connu à Londres en 1900 comme librettiste d'opérettes sous le pseudo d'Owen Hall, bref...). Je suis demeuré comme j'étais, c'est-à-dire sceptique du fait religieux, mais j'ai toujours milité contre l'antisémitisme et pour le droit d'Israël à vivre en paix avec ses voisins et pour une paix des braves entre Israéliens et Palestiniens malgré les boutefeux des deux camps. Anne m'expliquait les oeuvres sociales pour lesquelles elle s'investissait et investissait et tout ceci suscitait beaucoup de respect.

Nous avons fait le chemin de l'amitié. Je l'ai découverte franche, directe, non conformiste, généreuse, espiègle, curieuse, bonne mère de deux gamins sautillants et bonne épouse (d'Aymar éditeur fort sympathique du "Petit Nicolas", voir www.petitnicolas.net).

Aujourd'hui, ses amis, dont je suis, sont inquiets de l'avoir vue tant maigrir. Elle en devient impressionnante et frêle.

Elle vient sans doute de refermer un cycle avec son "Père éternel". Peut-être pourrait-elle réfléchir à une corde à ajouter à son arc. Elle hésite à se frotter à la silhouette puissante de son père, mais comme elle est volontiers caustique et mordante sans méchanceté, avec juste le ton de la drôlerie, elle pourrait envisager (j'écris avec prudence pour qu'elle ne me fasse pas les gros yeux) de développer une part de son talent qu'elle avait montrée un peu dans son premier roman, "Le bureau des solitudes" : l'humour. Elle n'est pas obligée de se lancer dans le burlesque, mais elle y gagnerait un degré de plaisir d'écrire, à mon avis, et c'est déjà beaucoup.

Son "père éternel" est en tout cas une bien profonde et jolie musique.medium_Anne_.jpg

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