Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/04/2008

18 chevaliers bretons à un tournoi en 1238.

C'est dans la "Revue nobiliaire, historique et biographique", en 1866, que le célèbre héraldiste belge Goethals a donné une curieuse étude sur le tournoi donné à Cambrai en 1238 à l'occasion d'une querelle de droit féodal plutôt byzantine, d'ailleurs, et sans rapport avec notre sujet (la revue en question peut être téléchargée de la base Gallica de la Bibliothèque Nationale de France). En 1866, il donna la liste des chevaliers artésiens comparaissant au tournoi, accompagnée des armoiries de chacun des impétrants. Autant dire immédiatement qu'il ne prend pas la peine de citer sa source, qu'il cite comme si chacun la connaissait.
 
Excités sans doute par cet alléchant préambule, les nobles issus d'autres régions que l'Artois réclamèrent leur part du gâteau de Cambrai, si j'ose dire.
 
En 1867, Goethals s'exécuta donc, notamment pour la Bretagne.
 
Alexandre Couffon de Kerdellec'h, rédigeant ses "Recherches sur l'ancienne chevalerie de Bretagne", tomba sur cette publication qui avait l'inconvénient à la fois contrariant et encourageant de se présenter apparemment brute de toute interprétation. Il reprit donc les dix-huit noms et les traduisit en majorité. Le résultat n'était pas si mal.
 
Et cependant, il me paraît utile de donner une nouvelle version de la liste, encore plus précise, et augmentée de commentaires.
 
1 Le sire de Lohéac portait un écu de vair. (Jusque-là, pas de souci).
 
2 Le seigneur de Diernal portait d'argent à deux fasces de gueules, brisé d'un canton de gueules à dextre et en chef. (À juste titre, Kerdellec'h voit là un Derval).
 
3 Aubert Le Sénéchal portait un écu d'or au chef de gueules, à deux pals vairés. (Kerdellec'h s'interroge car il ne voit aucune maison Le Sénéchal portant ce genre d'écu, mais il s'agit évidemment des Le Sénéchal dits plus tard de Carcado, anciens sénéchaux de Porhoet, ou même de Penthièvre, ou même de Bretagne, que les Rohan, quoique cadets sur eux en lignage, mais plus puissants, vont s'employer durant plusieurs décennies à faire rentrer dans le rang de leurs juveigneurs, ils y parviendront du reste et Le Sénéchal adoptera les mâcles d'or sur champ d'azur qu'on leur connaît ; de toute évidence, les deux pals sont une brisure de juveigneurie et ce qui exprime leur référence lignagère, c'est d'or au chef de gueules, à rapprocher d'Avaugour, issu de Penthièvre aussi : d'argent au chef de gueules ; enfin, le prénom Aubert me semble une erreur de lecture française d'époque, le Le Sénéchal vivant alors se prénommait Olivier, qui aurait été déformé en Aubert, ce qui ne m'étonnerait pas, quoiqu'il y ait d'autres Olivier dans la liste).
 
4 Guys de Mathefélon portait d'or à six chevrons de gueules au lambel d'argent à trois pendants en chef.
 
5 Henry Dorrays portait de gueules à deux pals de vair, au chef d'or chargé d'un lambel d'azur à cinq pendants. (Kerdellec'h suppute que ce soit un d'Auray ; en tout cas, il est évident que ses armes sont une référence à celles d'Aubert Le Sénéchal, dont il serait le frère ou le fils).
 
6 Aimery Bières portait un écu d'or au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'azur, à la bordure de sable chargée de besants d'argent. (Kerdellec'h donne sa langue au chat, difficile d'en dire plus, sinon que l'on croit reconnaître un ramage de Pont-l'Abbé).
 
7 Olivier de Rongy portait de gueules à la croix d'argent. (Kerdellec'h voit bien là Rougé).
 
8 Olivier de Montauban portait un écu de gueules à dix mâcles d'or en pal, brisé d'un lambel d'argent à trois pendants en chef.
 
9 Helvins de Balains portait de vair au croissant de gueules. (K a raison : Hervé de Blain).
 
10 Guillaume le Nuz portait d'azur à un besant d'or. (Kerdellec'h s'interroge et il n'y a que deux possibilités : soit il s'agit de Guillaume de Rieux, que l'on donne en général sous le nom de Gilles de Rieux, croisé en 1248, soit il s'agit de la maison Nuz à la frontière du Léon et du Poher, dont une branche portera plus tard une épée d'argent sur champ d'azur ; ma préférence va à Rieux).
 
11 Rolland de Dinan portait un écu de gueules à fasce de trois fuseaux d'hermines entiers et deux demis, accompagnés en chef de quatre besants d'hermines et en point de trois besants du mêmes 2.1, brisé en chef d'un lambel d'azur à trois pendants. (Si l'on doit blasonner mieux, on dira de gueules à la fasce d'hermines accompagnée de sept tourteaux du même 4.3, où 3 sera présenté 2.1 à cette époque ; ce sont les armes de la branche de Montafilant, mais il s'agit sans doute non de l'aîné, mais de son fils).
 
12 Pierre de Tournemine portait un écu écartelé d'or et d'azur.
 
13 Godefroy de Chastel-Bruant portait de gueules au chef d'argent. (On voit bien Châteaubriand, mais Kerdellec'h se lance dans une étude sans raison, car les armes qu'il porte sont une évidente référence à Avaugour ou à Penthièvre, sans doute la trace d'une alliance, et non les armes de Châteaubroand même).
 
14 Helvins de Léons portait d'argent au lion de sable, armé et lampassé de gueules. (la branche cadette de Léon, ici Hervé de Léon, ne portait donc pas encore le champ d'or sous son lion de sable qui n'était pas encore morné ; il se trouve que Cambrai est dans le périmètre du comte de Flandre et c'est peut-être à cette occasion que celui-ci a concédé que le lion de sable de Léon fût sur champ d'or, comme celui de Flandre, mais à condition qu'il serait morné ?).
 
15 Payes de Malestraus portait un écu de gueules à douze tourteaux d'or mis en pal. (Malestroit avec non moins de douze besants d'or - et non tourteaux -, c'est de la gourmandise).
 
16 Guys de la Roche portait d'or à l'aigle de sable. (La Roche-Bernard)
 
17 Jehan Boterians portait d'argent au chef de gueules chargé d'un lambel à cinq pendants d'argent. (Kerdellec'h perd ici complètement son latin et je ne sais même plus qui il invente, alors qu'il est évident que ce Boterians est un Boterel).
 
18 Henry de Nancoue portait d'argent au chef de gueules chargé d'une demi-poire d'or. (Décidément fâché avec les Penthièvre, Kerdellec'h s'égare encore, alors qu'il s'agit manifestement d'Henri d'Avaugour et j'avoue qu'étant donné qu'il a été traité comme une poire par Mauclerc, je trouve assez piquant qu'il porte cette énigmatique demi-poire en chef ; par ailleurs, on peut se demander pourquoi il passe après un Boterel, lui qui est supposé être chef de nom et d'armes ; trace de sa disgrâce ?).
 
Voilà, pour être complet, j'ajoute que parmi les Artésiens figurait un "Robert de Bretagne" sur lequel Goethals a séché et qui n'est autre que Robert de Beaumer alias Beaumez (en Artois justement), seigneur de Guéméné-Guégant en Bretagne, et qui portait, selon cet armorial, de sable à la croix endenchée d'or.
 
Les habitués de mes modestes textes ne manqueront pas de se reporter à la note que j'ai faite sur les témoins de la fondation de Saint-Aubin du Cormier (en 1225, treize ans avant ce tournoi) et l'ost ducal de 1294, pour comparer les listes, où ils trouveront plus d'une similitudes.
 
Les blasonnements ne me semblent pas être d'époque, mais donnent l'impression de décrire des dessins laissés par un héraut d'armes qui, lui, aurait pu travailler au XIIIe siècle - et qui n'avait pas l'oreille bretonne. Dans l'ensemble, ce document paraît pouvoir être utilisé avec une prudence raisonnable.

16/04/2008

Serment des nobles de Léon en 1437.

Voici la transcription du serment prêté par les nobles de Léon au duc Jean V à l'automne 1437, tel que ce document figure aux archives du duché de Bretagne à Nantes. On verra qu'il y a d'importantes nuances avec le texte donné par Dom Morice :
 
Le parchemin a été mangé et il en manque des parties importantes.

"À tous ceux qui ces présentes lettres verront et orront, salut. Nous les chevaliers et écuyers de l’évêché de Léon dont les noms sont ci-dessous souscrits en témoignage d’avoir fait le serment (etc) 1437. J. de Knechgrizien

Oliv’ du Chastel
Tanguy de K/mauvon
Jehn de K/ouzere
Guion K/gournadech
Marheuc
Yvon de Launoy
Grall de La’nezvel
Jacq’s de Launoy
De K/coent
Thom’s du Chastel
Y. Morizeur
G. le Diguoris
Y. Symon
O. Poulmic
P. de K/coent
Guill’e Symon
Guill’e le Veyer
Prigent de Coetmenech
Glencuff
Rolland du Boys
Morice K/asquer
Marc de K/gournadech
Alain de la Boesse
G. K/anraes (?)
De Lescaznoal
E. K/a’guen
H. le Moyne
H. Penmarch
Even K/a’guen à la r(equête) de Guill’e Guillo’ et de(...)
H. Saint-Denys
Jehan K/sausen
Even K/a’guen à la requête de Hve du Carbont et de Jehan Auffroy, Deryan Auffroy, Jehan Diles, Glle Morice, Yvon Penlan, Yvon G..., Jeh’n Salom’, Hve (...), Clech, Even K/...
A. Annobletz
Riou
A. Annobletz à la requête de Yvon du Rest, Bnard Oliv’, Guion le Barbu, Prigent de K/guen, Morice an Fou, Yvon Arnou, Hve Maesguen, Guille Grall, Hve Gieffroy, Guille Coetangars, Yvon an Poulpri, Guion Madeuc, Yvon an Mouden, Guille Floch, P’gent an Audren, Denys Morice, Yvon Pe’ancoet, Yvon Henry, Guille Estie’, et de chacun
(...) Saint-Jort
K/lan à la r(equête ......) Kerlan, Grall G....., ... de Guernisac, Jehn de P...
H. Juq’l
J. Boch’r
Jehan Riou
G. Nuz
P’t Coetmenech
Alain Boce
G. Coetnempren à la requête de Guion P’gent et Yvon Thomas
Landeheuc
Hve de K/audi
J. le Moyne
Sentguezen
Y. Hely
Jehan Riou
He’ry Olivier
Jehan Boce (?)
H. Kerguz
Y. le Veyer
R. De K/groezes
J. Bocher
Prigent Nevent (?)
A. Pilguen à la requête de (...)
Yvon Mess’
Even K/a’guen à la requête de Yvon de K/melleuc, Jeh’n (?), Hamon Guichort (?), Guill’e K/melleuc, Yvon Pgent, Guill’e K/sengilly
G. Lesguern
Tanguy Boce
K/sausen (?)
Jehan K/sausen à la requête Yvon K/lezroux et Jeh’n Pcevalx
O. K/aldanet
Jehan Lezcaznoal à la requête (...) Omnes pource que ne sait écrire
Lesqu’llen
T K/lan
J. Rucat
Y. de la Forest
Even K/a’guen à la requête de Oliv’r Coetivy pource qu’il dit ne savoir écrire
A. Pilguen
G. K/melleuc
Even K/a’guen à la requête de B’nart de Guernisac
H. Coetnempren
H. Mazeas
H. Mo’lex
Bernart N.
J. Dourdu
Hve Landiviziau
G. de Coetquelfen
Pgent Tnoumelin
Pgent Tnoumelin à la requête de Guion de Coetquelfen
À la requête de Yvon de K/goenec, Olivier Glessiou, Hvé Geffroy, Alein Nedellec, Yvon Auffret, Hvé Landiviziau
Denys
J. Gozillon
P. Brensal
J. Urgoez
Y. Boce
H. Guezenec
Coetangars" 

20:22 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bretagne, léon, moyen Âge, noblesse | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

20/01/2008

Comment j'ai commencé à publier la Réformation de 1426.

La Réformation des Fouages de 1426 est un recensement de tous les chefs de famille bretons qui a eu lieu à l'initiative du duc "souverain" de la Bretagne dans les années 1426 et suivantes. Cette liste des foyers bretons avait (travers déjà français) un but fiscal, mais aussi un but militaire : ceux qui ne payaient pas l'impôt, s'ils n'étaient pas pauvres, étaient nobles. Pour les nobles, il y avait là l'occasion de préciser la nature de leurs terres et ce qui recevait le label "noble" entrait dans la portion du patrimoine qui devait être partagée noblement : deux tiers pour l'aîné, le troisième à partager équitablement entre les autres héritiers.
 
On imagine que ce document a été soigneusement conservé, qu'on en a fait des copies au moins partielles au XVIIe siècle et que, enfin, la révolution en a détruit la majeure partie, dans l'intention certes louable d'effacer une preuve des privilèges abolis, mais avec l'inconvénient de supprimer la trace majeure du peuple breton de cette époque.
 
Quoiqu'il en soit, ce document fleuve (200 000 chefs de familles répartis dans des dizaines de milliers de lieux-dits et des centaines de paroisses) est connu depuis l'origine par tous ceux qui ont écrit et réfléchi sur l'histoire de la Bretagne. Les collections des moines historiens de l'abbaye dite des "Blancs-Manteaux", à Paris, en contenaient au moins deux transcriptions détaillées (mais sans les contribuables roturiers), d'autres relevés ont été faits à diverses époques, en particulier celui connu sous le nom de leur propriétaire ancien, le chevalier de Boisgélin, détenu par la bibliothèque municipale de Saint-Brieuc et on en trouve des bribes à peu près partout.
 
Or fin 1995, je venais d'être élu adjoint au maire du XVIe arrondissement et ce mandat amusait un peu la société locale de mon coin breton, si bien qu'on cherchait à m'y rencontrer et que donc, comme je suis d'un naturel poli, on m'y rencontrait. On vit très vite que ce qui m'intéressait dans la vie, outre la littérature, était l'histoire. Et on me fit dîner avec des voisins que je connaissais un peu depuis une dizaine d'années.
 
Le mari, fort sympathique et un peu rêveur propriétaire d'un château digne de Walt Disney bâti par un émule de Viollet-le-Duc vers 1900, m'annonça qu'il possédait, plein son grenier, des masses de documents illisibles, car écrits en arabe.
 
En arabe ?
 
Voilà qui était étonnant. Le lendemain même, je montais avec précaution les marches vermoulues de ce manoir humide et déjà abîmé et je pénétrais dans le grenier en question.
 
Un foutoir innommable. Des parchemins partout, par terre, sur une table, dans des valises, sur des étagères, en vrac, dans tous les sens et de toutes les tailles.
 
Je consacrai près d'un mois (en plusieurs séjours) à trier tout ça et à faire des piles par commune (ou par paroisse ou trève à l'époque), isolant au passage tous les documents strictement familiaux : contrats de mariages, partages successoraux, minus de rachat (inventaires de successions) et autres diverses pièces qui illustraient la vie des nobles aux temps anciens.
 
Le fonds, particulièrement riche, regroupait l'historique de trois lignées cornouaillaises principales. Il s'échelonnait de la fin du XIVe siècle à la Révolution (et même au XIXe siècle pour les domaines demeurés aux héritiers).
 
L'été suivant, je passai des journées entières à empiler des pages de notes que je prenais en déchiffrant ces précieux grimoires. Je suis un paléographe autodidacte mais (sans fausse modestie) efficace.
 
Rentré à Paris, j'entrepris d'identifier les personnages dont il était question. Car sur les trois troncs principaux se greffaient des poussières de lignées de plus en plus ténues à mesure que l'on remontait dans le temps. Tel nobliau du XVe siècle fit un beau mariage local en épousant l'héritière (la "quenouille") d'une concentration de plusieurs terres opulentes et locales, chacune apportée par une lignée alors notable mais tombée dans l'oubli depuis ... six cents ans ...
 
Six cents ans, c'est à peu près le temps qui sépare l'empereur romain Domitien de Charlemagne, ou bien Hugues Capet d'Henri IV. C'est une période énorme. Et donc les noms que je trouvais ne figuraient plus nulle part depuis très longtemps, même la mémoire collective les avait effacés de ses tablettes. Ces gens étaient dans le néant.
 
Or comme la Bretagne partage avec la seule Gascogne la particularité sociologique d'avoir compté, sous l'Ancien Régime, plus de 5% de sa population qui était noble (pour une proportion ailleurs égale à 0,5% en général), un gros travailleur du XIXe siècle a eu l'idée de composer un "nobiliaire et armorial de Bretagne" ne comportant pas moins de 6000 patronymes. Je comparai donc ma liste avec sa recension et vis, avec d'abord effroi, puis avec gourmandise, qu'il ignorait absolument tout de la plupart des personnages dont il était question dans le fonds.
 
Poussant la curiosité, je trouvai assez vite l'existence de la Réformation de 1426. Mais pour la Cornouaille, il n'en existait que peu de fractions originales, on travaillait sur des transcriptions partielles du XVIIe siècle. Grâce à mes documents, je m'aperçus assez vite que ces transcriptions étaient erronnées, très fautives. J'établis donc une version solide.
 
Une fois cet effort accompli pour le quart de la Cornouaille historique couvert par le fonds du grenier, je ne pouvais décemment pas laisser le reste du territoire dans l'état navrant que je devinais. Je trouvai donc des sources, notamment publiques, et fis ailleurs ce que j'avais fait chez moi.
 
Puis comme je disposais d'une montagne d'une cinquantaine de classeurs de notes, je trouvai logique d'adjoindre une notice sur chacune des familles.
 
Sur les 530 notices sur des familles nobles de la Cornouaille médiévale, l'armorial breton de référence n'en connaissait que 240 ; d'un coup, je faisais plus que doubler le connu.
 
Je ne pouvais décemment non plus garder tout ça pour moi. C'est ainsi que je décidai de publier le premier tome de la Réformation, en adjoignant d'ailleurs des cahiers de blasons (ou plutôt d'écus) en couleur, 360 blasons là où l'armorial n'en connaissait que 240 à peine.
 
Et je travaille au quatrième tome de cette publication, que j'espère faire paraître en mars ou avril.

15:20 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Bretagne, Histoire, Moyen Âge, Fouages, noblesse | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook