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06/11/2008

Ma très très grande...

Mais non, je ne parle pas de ma très très grande..., d'ailleurs elle n'est pas si grande que ça, mais du nouveau film de Pierre Jolivet : "Ma très très grande entreprise", avec Roschdy Zem, Jean-Paul Rouve et Marie Gillain.

J'en profite pour signaler le précédent film de cette dernière, "Magique", dont la fréquentation n'a pas été magique, mais où elle interprétait avec gravité et humanité une apicultrice qui élevait quinze millions d'abeilles au fin fond de la campagne québécoise, avant de recevoir un cirque et de tomber amoureuse d'un clown. Une comédie musicale. Un film optant pour une esthétique pauvre et réaliste (sauf quand il s'agit de couper une femme en trois...) qui va sans doute préfigurer un courant entier de la cinématographie de la crise économique qui s'ouvre.

Ayant vu ces deux films, je crois que Marie Gillain est mûre pour les grands rôles sociaux, qui ne vont pas manquer hélas.

Elle est entourée de Roschdy Zem, qui renfile son costard-cravate de vigile de La fille de Monaco, et de Jean-Paul Rouve, restaurateur gay et pas gai.

Le thème du film : la multinationale voyou. Il s'agit d'une entreprise du secteur "agrochimique", qui pollue sciemment et qui provisionne des centaines de millions pour faire face aux éventuelles indemnisations, qui ne l'empêcheront pas de continuer à polluer. Hélas pour cette mégaboîte, une de ses usines vaporise du fluore près d'un étang où Roschdy Zem élève des huîtres, il doit fermer, un fleuriste doit en faire autant et, de proche en proche, le restaurant de Jean-Paul Rouve s'asphyxie. Quant à Marie Gillain, c'est la société de son époux qui est frappée, mais comme il est sous-traitant de la mégaboîte, il préfère empocher une très modique indemnité de 12000 Euros et se taire, si bien qu'elle le quitte.

Ces 12000 Euros sont obtenus à l'issue d'un procès retentissant dont leur avocat est extrêmement fier. Mais que représentent 12000 Euros en regard de deux ans de lutte, d'emplois supprimés ? Nos trois compères veulent faire appel pour obtenir des indemnités plus justes, c'est-à-dire plus élevées. Leur avocat les prévient : pour les suivre, il a besoin d'info supplémentaires, consistantes.

Pour découvrir ces info, il va falloir s'introduire dans le siège mondial de la mégaboîte, une tour de La Défense.

Le film est un peu mou, mais les rapports entre les personnages sont un régal. Le directeur financier de la mégaboîte a un patronyme curieux : il se nomme Boissy d'Anglas de la Sarnaise. DE LA SARNAISE. J'en suis resté perplexe. Mais pour comprendre la façon dont raisonnent les grands groupes pollueurs et corrupteurs mondiaux, il n'est pas inutile d'aller voir Ma très très grande entreprise.