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09/03/2008

Prochain succès : "Astérix chez les Ch'tis".

Il y a un détail assez cocasse qui semble avoir échappé aux commentateurs à propos du fait que les deux grands succès cinématographiques du début de l'année 2008 sont produits l'un par le fils (Thomas Langmann), l'autre par le père (Claude Berri).
 
En effet, le nouvel Astérix est produit (et coréalisé) par Thomas Langmann, cependant que "Bienvenue chez les Ch'tis" l'est par Claude Berri.
 
Quelle importance ? allez-vous me dire. Voilà une famille où l'on va sabler deux fois le champagne au lieu d'une. Voilà tout.
 
Eh non. Voilà pas tout.
 
Je ne vous dirai pas que les deux films ont les mêmes coscénaristes (Alexandre Charlot et Franck Magnier), car ce n'est pas là l'essentiel : l'essentiel est psy.
 
Dans le fim "Astérix aux Jeux Olympiques", le fils Brutus (Poelvoorde) cherche sans cesse à tuer le père César (Delon). Or Delon-César gagne l'affrontement (c'est même le côté gênant du film, puisqu'on identifie le césarisme à Sarkozy) et, dans la vie, la rivalité entre le fils, incarné par son film, "Astérix", et le père, incarné par les "Ch'tis", se solde par la même victoire écrasante du père, puisque les "Ch'tis", d'opinion commune, devraient atteindre voire dépasser les 13 à 14 millions d'entrées, alors qu'"Astérix" en comptera péniblement 7 millions.
 
En quelque sorte, la tentative freudienne de Thomas Langmann de "tuer le père" se solde par une bérézina : l'écrasant succès des "Ch'tis".
 
Il ne reste plus au père et au fils qu'à se réconcilier en tournant "Astérix chez les Ch'tis" !
 
Concernant le succès des Ch'tis, j'ajoute cette phrase que j'emprunte à Sophie Dacbert, directrice de la rédaction de l'hebdomadaire "Le film français" : "... en livrant un film tendre et sincère, Dany Boon a gagné, sans calcul, le coeur des Français et répondu à leur voeu le plus cher du moment : contrecarrer la mouvance bling-bling dont ils sont, pour la plupart, exclus, pour revenir à des valeurs bien plus accessibles comme l'amitié, la solidarité, le plaisir simple, sans pathos ni misérabilisme.
 
"Avouons-le, le film ne fait pas qu'amuser. Il apaise, il réconcilie".
 
Peut-on mieux dire ? Quel politicien exprimerait un plaidoyer plus implacable contre le style présidentiel ?
 
Or "le film français" est un organe professionnel qui ne parle jamais de politique autrement que pour analyser des projets ou décisions politiques à l'aune des intérêts corporatifs. On voit donc à quel point on en est. 

09:27 | Lien permanent | Tags : cinéma, astérix, ch'tis, claude berri, thomas langmann, danny boon | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook