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28/04/2008

"Bienvenue chez les Chtis" trébuche sur la barre des 20 millions d'entrées.

D'après le site du Film Français, le film "Bienvenue chez les Ch'tis" aurait très fortement ralenti sa progression cette semaine, n'atteignant pas 19 millions et demi d'entrées dimanche soir, contrairement aux prévisions. Plus significatif encore, le chiffre des entrées du mercredi au dimanche soir diminue de près de 50 %, connaissant son premier vrai coup d'arrêt. À ce stade, on peut difficilement parler de lassitude du public, peut-être d'un épuisement du budget cinoche pour les mille ans qui viennent...
 
En tous cas, c'est désormais avec prudence qu'il faut examiner la capacité des Ch'tis de dépasser le record de "Titanic" (20,75 millions d'entrées, soir encore 1,25 million). Y aura-t-il un effet de durée et des acharnés ? On verra.

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09/03/2008

Prochain succès : "Astérix chez les Ch'tis".

Il y a un détail assez cocasse qui semble avoir échappé aux commentateurs à propos du fait que les deux grands succès cinématographiques du début de l'année 2008 sont produits l'un par le fils (Thomas Langmann), l'autre par le père (Claude Berri).
 
En effet, le nouvel Astérix est produit (et coréalisé) par Thomas Langmann, cependant que "Bienvenue chez les Ch'tis" l'est par Claude Berri.
 
Quelle importance ? allez-vous me dire. Voilà une famille où l'on va sabler deux fois le champagne au lieu d'une. Voilà tout.
 
Eh non. Voilà pas tout.
 
Je ne vous dirai pas que les deux films ont les mêmes coscénaristes (Alexandre Charlot et Franck Magnier), car ce n'est pas là l'essentiel : l'essentiel est psy.
 
Dans le fim "Astérix aux Jeux Olympiques", le fils Brutus (Poelvoorde) cherche sans cesse à tuer le père César (Delon). Or Delon-César gagne l'affrontement (c'est même le côté gênant du film, puisqu'on identifie le césarisme à Sarkozy) et, dans la vie, la rivalité entre le fils, incarné par son film, "Astérix", et le père, incarné par les "Ch'tis", se solde par la même victoire écrasante du père, puisque les "Ch'tis", d'opinion commune, devraient atteindre voire dépasser les 13 à 14 millions d'entrées, alors qu'"Astérix" en comptera péniblement 7 millions.
 
En quelque sorte, la tentative freudienne de Thomas Langmann de "tuer le père" se solde par une bérézina : l'écrasant succès des "Ch'tis".
 
Il ne reste plus au père et au fils qu'à se réconcilier en tournant "Astérix chez les Ch'tis" !
 
Concernant le succès des Ch'tis, j'ajoute cette phrase que j'emprunte à Sophie Dacbert, directrice de la rédaction de l'hebdomadaire "Le film français" : "... en livrant un film tendre et sincère, Dany Boon a gagné, sans calcul, le coeur des Français et répondu à leur voeu le plus cher du moment : contrecarrer la mouvance bling-bling dont ils sont, pour la plupart, exclus, pour revenir à des valeurs bien plus accessibles comme l'amitié, la solidarité, le plaisir simple, sans pathos ni misérabilisme.
 
"Avouons-le, le film ne fait pas qu'amuser. Il apaise, il réconcilie".
 
Peut-on mieux dire ? Quel politicien exprimerait un plaidoyer plus implacable contre le style présidentiel ?
 
Or "le film français" est un organe professionnel qui ne parle jamais de politique autrement que pour analyser des projets ou décisions politiques à l'aune des intérêts corporatifs. On voit donc à quel point on en est. 

09:27 | Lien permanent | Tags : cinéma, astérix, ch'tis, claude berri, thomas langmann, danny boon | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/03/2008

"Bienvenue chez les Ch'tis" ; et si on en disait du mal ?

Pas facile de dire du mal du film "Bienvenue chez les Ch'tis" qui bat tous les records d'affluence. C'est drôle, parfois très drôle.
 
Danny Boon semble avoir retenu la leçon de Francis Veber en travaillant avec lui, d'une part pour le film "la doublure" (où il aurait été bien plus amusant que Gad Elmaleh dans le rôle titre), d'autre part dans la reprise du "dîner de cons" au théâtre avec Arthur.
 
Dans les films de Veber, il y a toujours un tandem de mecs. Depuis "l'emmerdeur" en 1973 (dépêchez-vous d'acheter le DVD du film avec Ventura et Brel : cet âne de Veber entame sa propre version du film alors tiré de son scénario par Molinaro et l'interprétation extraordinaire de Ventura et Brel risque de devenir rare par choix du scénariste devenu réalisateur), on connaît Pierre Richard et un enfant ("le Jouet"), Pierre Richard et Henri Guybet ("on aura tout vu" de Lautner, le réalisateur des "Tontons flingueurs"), Pierre Richard et Depardieu ("la chèvre", "les compères", "les fugitifs"), Noiret et Jugnot ("fantôme avec chauffeur" réalisé par Gérard Oury, son avant-dernier film), Villeret et Lhermitte ("le dîner de cons"), à l'exception du "grand blond avec une chaussure noire" (réalisé par le très humain Yves Robert) où les tandems vont par paires : Pierre Richard et son copain Carmet, Jean Rochefort et son ennemi Blier, à l'exception aussi de "la doublure" où le tandem éclate et où il se répartit en un faisceau de tandems : Elmaleh et Danny Boon, Elmaleh et la belle mais encombrée Taglioni, Auteuil et Berry.
 
"Bienvenue chez les Ch'tis" est donc un tandem : Kad Merad et Danny Boon. 
 
Chez Veber, l'épouse est toujours gênante, voire encombrante. Kad Merad, bien qu'il l'aime, repousse la sienne pour rester avec les copains. (Heureusement, tout finit entre les bras des femmes...).
 
Chez Veber, les face à face sont toujours des contrastes. Un couple est toujours feu et glace.
 
Bref, je trouve qu'il y a du Francis Veber dans le nouveau film de Danny Boon. Et c'est peut-être par la leçon du maître que l'élève atteint en quelques jours des sommets incroyables du box-office.
 
Puisque j'ai envie d'en dire du mal (sans m'en prendre aux Ch'tis, ça va de soi), je trouve que le contraste revanchard qui oppose le sud au nord a quelque chose de sarkozyste. C'est vrai que pour les gens du Nord (comme pour les Bretons), les pagnolades et autres bergerades provençales dont le cinéma et la télé regorgent depuis des décennies ont quelque chose d'agaçant et donnent envie de crier qu'il n'y a pas qu'en Provence qu'on vit bien. Mais faut-il créer du clivage ?
 
De la même façon, la revendication aboutit à une forme d'autosatisfaction un peu gluante.
 
Voilà, j'ai réussi à en dire du mal. Bon, je sais, tout ça, c'est pour rire. Pfff, pas moyen d'en dire du mal. 
 

19:49 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : cinéma, ch'tis, danny boon | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook