16/02/2007
Libres, les intellos ?
On voit à la une du Nouvel-Obs une question existentielle qui ressemble à "Les intellos sont-ils passés à droite ?"
Eh bien, voilà une question fort pertinente de la part d'une publication qui, il n'y a pas si longtemps, incarnait l'intelligence de gauche.
Les intellos sont passés à droite ? On le dirait bien. Par bataillons entiers.
Pourquoi ? La faute à qui ?
Comment ça, la faute à qui ?
Comme disait Steinbeck, "ne demande pas pour qui sonne le glas : il sonne toujours pour toi". Plus prosaïquement, la réponse ressemble à celle que l'on entend quand on joue aux cartes, après la question "à qui est-ce de jouer ?" : c'est toujours "à l'imbécile qui le demande".
Et voilà. Voilà donc le temple qui se demande si ses fidèles l'ont fui. Voilà le Nouvel-Obs qui s'interroge gravement : "Les intellos sont-ils passés à droite ?" C'est toujours l'imbécile qui le demande.
Se poser la question est déjà un comble. Ne pas y évaluer sa part de responsabilité en est un plus grand.
Comment le Nouvel-Obs peut-il oser se poser cette question alors que lui-même, en soutenant la crétinisation orchestrée autour de la campagne de Ségo a prouvé l'abdication des institutions autrefois les plus exigeantes devant les oukazes de la crétinitude ?
Ils ont voulu enfermer le débat, participer au verrouillage de l'intelligence, leurs troupes les ont fuis, qu'ils s'en prennent à eux-mêmes.
En revanche, j'ai déjà dit ce que je pensais de l'agenouillement scandaleux des intellectuels, notamment devant les logiques de guerre. Qu'ils aient déposé leurs plumes au pied du trône des puissants est un scandale innommable.
C'est ce qui rend l'ingénuité du Nouvel-Obs plus que honteuse : criminelle. L'histoire jugera.
19:25 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : écriture, intellos, littérature | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Les intellos sont passés à droite! Cela implique un retournement de veste, une trahison. Où est Chateaubriand qui osait défier le sabre de Napoléon avec sa plume, où est Hugo qui ridiculisa à jamais Napoléon III, Où est passé Zola et son J'accuse. L'écrivain se serait-il engraissé entre les cuisses du pouvoir pour ne plus oser aiguiser sa plume contre un Sarkozy aux rêves absolutistes ou une Ségolène aux dérives populiste. Les pamphlétaires se sont-ils tus...Les intellos ne sont ni de droite ni de gauche, ils sont justes. Ils pensent tout simplement. mais si le nouvel obs pensent que se diriger vers le centre c'est se diriger à droite, ils ont tort. Et s'ils pensent que rejoindre Sarkozy c'est rejoindre la droite, ils se trompent également. rejoindre Sarko, c'est être victime de propagande. Un intello qui rejoint sarko est un intello qui ne pense plus! C'est un être corrompu.
Écrit par : Michaël | 16/02/2007
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