14/03/2009
Libérez le livre numérique.
L'an dernier, j'assistais à une table ronde qui relatait les balbutiements des premiers livres numériques en France. Deux produits étaient disponibles depuis peu : l'Irex et Bookeen, ce dernier étant un produit de conception française, sauf un élément, l'écran, puisque celui-ci est frabriqué pour tous les acteurs du marché par un seul fabricant, une société taïwanaise. au passage, il est amusant de noter que la Chine, qui a inventé ce qu'on nomme necore l'encre de Chine, reste en pointe de l'encre avec le premier support d'e-ink, d'encre numérique.
Aujourd'hui, nouvelle table ronde.
L'Irex est le plus complet mais aussi le plus onéreux des supports disponibles, mais très tourné vers le journal numérique, l'e-paper. Et Bookeen se proclame le plus implanté, puisque présent dans une quarantaine de pays et plusieurs langues, dont le russe et le chinois.
Sony vient de lancer son propre produit (son "reader") simultanément au Royaume-Uni et en France, puis depuis quelques jours en Allemagne et c'est assez cocasse d'avoir vu cet après-midi, au Salon du Livre où ce sujet était traité, le cofondateur de Bookeen donner des info sur le développement de Sony sur ce marché au représentant de Sony France...
De fait, on sent bien que Bookeen se sent sous pression en raison de l'apparition d'un mastodonte comme Sony sur un marché qui demeure un segment étroit, alors qu'Amazon a déjà développé son propre "reader" (le Kindle) aux États-Unis et qu'on est certain qu'il va l'adapter au français, et qu'Apple numérise des livres à tours de bras, ce qui signifie qu'il va aussi prendre une position sur ce marché. L'indépendant Bookeen résistera-t-il au combat des mammouths ?
Toujours est-il que le marché s'organise autour de deux pôles : les contenus libres, d'une part, et les contenus sous DRM d'autre part.
C'est la société Adobe qui a, apparemment, développé un format plus complet que le pdf, qui permet d'introduire une clef créant le DRM. Les éditeurs ont la possibilité d'y recourir pour une somme qui est présentée comme modique (donc non pénalisante pour les petits éditeurs). Cela étant, dans le cadre du contenu libre, le format pdf est lu par les livres numériques présentés aujourd'hui.
Dans le cadre des contenus sous DRM, il faut cependant préciser que l'interopérabilité des contenus n'est pas encore faite : Amazon a son propre support dont la compatibilité restreinte lui permet de fonctionner sous forme d'exclusivité pour son support. Vous voulez lire le prochain Harry Potter ? Achetez un Amazon Kindle serait la philosophie de cette démarche. On a vu récemment à propos d'Apple et d'Orange que les tribunaux français répugnaient à entrer dans ce genre de logiques, mais il faut savoir que l'appétit de domination des géants envisage sérieusement ce chemin.
Pour contrer la stratégie très monopolistique d'Amazon, les différents supports présents actuellement en France se sont organisés autour de la formule imaginée par Adobe et parrainée par la FNAC. C'est encore la FNAC qui va faire le lobbying pour que la TVA sur le livre numérique rejoigne celle du livre papier, car la première est actuellement à 19,6 %, et la seconde à 5,5 %. Franchement, cette égalisation paraît juste. Pour le moment, le différentiel entre le livre numérique et le livre sur papier n'est que de 10 à 15 %, alors qu'il est de 25 % aux États-Unis. Si la TVA baissait, la correction serait la même. On voit que le lobby du papier se défend, mais étant donnée la pollution occasionnée par cette industrie, on ne voit réellement pas ce qui justifie qu'elle prenne le lecteur en otage.
Les trois produits présentés (hors l'Irex qui est plus tourné vers l'e-paper et des usages plus "pointus", écran réinscriptible etc) sont dans la fourchette de 250 à 300 Euros. Deux seulement sont disponibles en France actuellement : Bookeen (280) et Sony (299), les deux ayant des caractéritiques d'usages forcément assez proches, puisque l'écran provient du même fabricant et que c'est seulement l'ergonomie et l'esthétique qui diffèrent.
Voici une vidéo prise hier où M. Colin présente l'activité de la société 4D Concept, dont la diffusion des Irex et des Bookeen :
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10/12/2008
Terminer.
Il y a bientôt deux ans que j'ai ouvert ce blog, le 9 janvier 2007. À ce moment-là, je terminais difficilement mon précédent livre qui, à une édition de l'Histoire de Bretagne de Bertrand d'Argentré (historien censuré en 1582 et pas réédité jusque-là), ajoutait une substantielle introduction (équivalente à un livre de 150 pages de format courant), sur laquelle je calais.
En me permettant d'écrire en liberté, le blog a alors libéré ma plume, il m'a aidé à terminer ce livre. Quelques semaines après avoir ouvert le blog, j'ai fait une note évoquant la difficulté qu'il y a à terminer un ouvrage et la joie que j'avais d'avoir pu le faire. Je suppose que c'est comme le coup de grâce pour un torero ou la balle de match pour un joueur de tennis : ce n'est pas un coup d'épée comme les autres, ce n'est pas une balle comme les autres. Il faut savoir terminer, c'est un acte d'énergie.
On se souvient de Yannick Noah, lors de la finale de Roland-Garros qu'il a remportée, qui répétait "Je peux gagner, je peux gagner", en serrant le poing d'un air crispé. La victoire, ça s'assume.
Terminer un livre, sans vous inciter à relire ma note du premier trimestre 2007 que j'aurais du mal à retrouver, c'est porter une estocade et c'est redoutable comme de se jeter dans un précipice.
Le livre que je dois terminer a été commencé dans l'été 2007, trois mois après la parution du précédent, trois mois de l'après-présidentielle. Depuis près de dix-huit mois, il m'a constamment accompagné. La première partie du travail qu'il a représenté fut extrêmement fastidieuse, comme les trois premiers tomes de ce recensement des Bretons que je publie depuis la fin 2001 : collecter des masses de petites informations en dépouillant des milliers de parchemins médiévaux.
J'ai tant fouillé dans les chartriers, depuis douze ans (début de ce travail), qu'il m'est arrivé plusieurs fois de devoir couper les ficelles d'un séquestre révolutionnaire, les documents n'ayant jamais été interrogés depuis qu'ils avaient été pris chez un Émigré en 1792. Au début, je passais des journées entières dans les bibliothèques et les dépôts d'archives à relever les info à la main, sur des feuilles de papier, j'en ai cinquante classeurs de notes. Ensuite est venue l'informatique, puis l'appareil de photo numérique, qui me permet de dépouiller les documents chez moi plutôt que dans les dépôts. L'inconvénient est qu'alors que dans la période précédente, ma journée de travail actif se terminait avec la fermeture des bibliothèques, maintenant, je n'ai plus d'heure ni de jour.
C'est pourquoi il m'a fallu diluer ce travail très minutieux dans le temps, ménager des repos et des plages d'inaction pour laisser les informations se décanter. Car mon travail ne consiste pas seulement à relever des info, mais à les connecter, cela va de soi.
Une fois terminée la collecte des info, il faut digérer une masse énorme de documentation. Puis rédiger une synthèse qui prend la forme de l'introduction. En faisant cette synthèse, en général, le document change du tout au tout et des idées nouvelles apparaissent. Il y a à cela une condition : la concentration, l'imprégnation profonde, intime, dans le document. C'est là, à ce stade de métamorphose, que je me trouve encore, dans la phase décisive, pour laquelle je m'éloigne.
Il restera ensuite à peaufiner l'aspect du livre, choisir cent à cent cinquante illustrations parmi des milliers que j'ai glanées ou réalisées en diverses occasions durant ces mois passés, puis viendront les ultimes détails techniques, et je pourrai soumettre l'ensemble à l'appétit des lecteurs.
Voilà, vous savez tout.
Alors ? le passé a-t-il un avenir ?
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17/04/2008
Aimé Césaire : le dernier nègre est mort.
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Je publie mon premier roman sur Internet.
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29/03/2008
Courant avril, je publierai mon premier roman.
11:38 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : littérature, écriture | | del.icio.us | | Digg | Facebook
27/02/2008
Une web TV au Salon du Livre de Paris.
"Le 1er programme audiovisuel sur le Net dédié à l'actualité littéraire sera lancé à loccasion du Salon du Livre !
Média novateur, conjuguant limpact de la vidéo et linteractivité du Web, il s'agit d'un format inédit de promotion du livre, où chaque émission est un point de rencontre avec des auteurs, libraires, lecteurs, etc. Rendez-vous dès le début du mois de mars sur le site internet du salon du livre pour découvrir les premiers reportages."
Je signale aussi un espace accru dédié au numérique :
Des technologies à découvrir et des rencontres pour s’initier.
Un nouveau secteur d’environ 500 m² articulé autour d’un parcours initiatique constitué de 4 pôles, 4 étapes de découvertes numériques.
- Les E-book et l’encre électronique
- Les supports nomades (PSP, PDA, mobiles, blogs..)
- Le savoir (les bibliothèques numériques, le projet Gallica, cartable électronique...)
- La numérisation"
14/03 10h00 | L'économie de la chaîne numérique | Professionnel |
14/03 11h30 | Web et encyclopédie: le rêve de Diderot enfin réalisé ? | Multimédia |
14/03 14h30 | Touristes numériques ? | Média |
14/03 16h00 | Internet, relais - obligé - d'opinion ? | Professionnel |
14/03 17h30 | Ecouter lire, l'autre plaisir | Média |
12:06 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, écriture, salon, paris | | del.icio.us | | Digg | Facebook
06/02/2008
"Trop bien élevé", de JD Bredin : des gens heureux ?
17:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, écriture, Bredin, Grasset, BNF, enfance, éducation | | del.icio.us | | Digg | Facebook
08/01/2008
Du rififi dans le landerneau littéraire ?
16:16 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : littérature, écriture | | del.icio.us | | Digg | Facebook
12/12/2007
Pourquoi Victor Hugo a-t-il fini par plaire à tout le monde ?
19:40 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, écriture, poésie, victor hugo | | del.icio.us | | Digg | Facebook
22/11/2007
"le goût et le pouvoir" : un livre à consommer sans modération.
18:20 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : littérature, écriture, économie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
05/11/2007
Trente ans sans Goscinny.
17:40 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, écriture, bd, goscinny | | del.icio.us | | Digg | Facebook
27/08/2007
Rentrée littéraire : youpi !
Tant pis pour les grincheux et les rabat-joie : je suis heureux qu’il n’y ait pas moins de 727 (tout un Airbus…) romans programmés pour la rentrée littéraire d’automne 2007. Et j’aimerais avoir le temps et l’argent de les lire tous.
Hélas, il faudra choisir.
Quelques idées ?
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25/07/2007
Henri Guillemin parmi les ombres de la littérature.
Dans sa vie après la vie, la vague de 1830 doit énormément à la patience et au talent d’Henri Guillemin.
Ce savant personnage, qui mourut très âgé, a produit des extraits raisonnés des carnets de Victor Hugo, par exemple. Il a consacré plusieurs textes, tous importants, à ce grand personnage, mais personnellement, celui que je préfère, c’est bien le recueil «Pierres», un kaléidoscope de ces extraits qui fait l’effet d’un long feu d’artifices de ces traits de génie qui font d’Hugo le maître indétrôné de la langue française.
On ne trouve «Pierres» que chez les bouquinistes ; si vous en croisez un exemplaire, achetez-le aussitôt.
18:15 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : écriture, littérature, poésie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
22/07/2007
Sacha Guitry, tout contre la morale ?
Tous deux parlent de la même société, celle où les hommes sont aisés, où il fait partie de leur statut social d’avoir une maîtresse, où d’ailleurs on se passe et repasse la maîtresse en question d’un homme arrivé à l’autre, cependant que l’épouse que tous deux ont par ailleurs doit rester ignorante (au moins officiellement) de cette seconde vie.
Chez Feydeau, on s’aime souvent ; chez Guitry; on jouit plutôt.
La façon dont Guitry se joue alors de la morale est souvent délectable, jouissive elle aussi, délicieusement impertinente. Il n’existe aucune métaphysique dans son théâtre et toute règle de la société se résume à un adversaire à vaincre.
Peut-on dire pourtant que Sacha Guitry soit tout entier contre la morale ? Peut-être. Et cependant, son film, «Le roman d’un tricheur», tout en traversant un océan d’immoralités et d’injustices de toutes natures, finit de la façon la plus honnêtement morale, d’une façon quasi-hollywoodienne, comme si son auteur avait su en le faisant qu’il devenait le premier cinéaste du monde à réaliser un film entièrement gouverner par la narration de son personnage principal, la célèbre «voix off», celle de Guitry lui-même bien entendu.
Et dans «Mon père avait raison», écrit en songeant à son père l’acteur Lucien Guitry, Sacha énonce sur la vie familiale des vérités qui n’ont rien d’immoral non plus.
Alors... il faut croire qu’il y a tout de même une justice chez lui, même s’il a subi une cruelle injustice à la Libération de la France. Son théâtre suivant perd en allégresse, en vitesse, sans gagner en vraie moralité, car la morale de Guitry, la vraie, c’est le public. «Debureau», qu’il a filmé, est l’un de ses rares textes que l’on peut vraiment lire et où il proclame sa grande ambition pour son art. Il l’a honoré. Il a payé avec soin sa dette originelle, celle que tout acteur ou auteur a dès le début de sa carrière envers le public. Il n’y a jamais manqué.
Et puis, pour moi qui suis ancien élève du lycée Janson, à Paris, je sais qu’il a soigneusement honoré une autre dette : lorsqu’il a été exclu du lycée, dans les années 1890, il est parti sans rédiger sa punition, cent lignes. Quand on a fêté le cinquantenaire de Janson, en 1934, il fut choisi comme invité d’honneur de la cérémonie. Il s’en étonna, s’en amusa même, n’ayant séjourné qu’à peine trois mois dans les vieux murs. Et cependant, il accepta et rédigea un beau discours : on lui avait dit qu’il ne reviendrait au lycée que quand il aurait fait ses cent lignes et ce discours tint en ... cent lignes.
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16/06/2007
Écrire la banlieue.
21:25 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écriture, littérature, poésie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
13/06/2007
Don Quichotte.
15:30 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : écriture, littérature, poésie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
22/05/2007
Ce soir, repos : parlons de littérature.
22:20 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : écriture, littérature, poésie, présidentielle, udf, bayrou, sarkozy | | del.icio.us | | Digg | Facebook
07/05/2007
Pendant toute la campagne, je pensais à Pagnol.
22:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écriture, littérature, poésie, présidentielle, udf, bayrou, sarkozy | | del.icio.us | | Digg | Facebook
03/05/2007
Hippodrome d'Auteuil : les paradoxes du Bois de Boulogne.
23:25 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : écriture, littérature, poésie, présidentielle, udf, bayrou, sarkozy | | del.icio.us | | Digg | Facebook
29/04/2007
Brassens, une semaine avant le second tour.
Le plaisir de la promenade, chacun son coin de forêt ou de rivière, chacun son sentier secret, sa rue écartée, son toit qui penche.
Le plaisir d'un livre.
Le plaisir d'une camaraderie, d'un amour. D'un simple joli regard de jolie môme.
Voilà ce qui fait que l'effroi qui s'empare de nous de temps à autre en examinant les sondages peut encore être conjuré.
22:00 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : écriture, littérature, poésie, présidentielle, udf, bayrou, sarkozy | | del.icio.us | | Digg | Facebook