28/02/2007
Vigny quand même.
Cet Alfred n'est pas mon préféré. Je trouve beaucoup de déchet chez Vigny et des formules parfois trop plates, comme "J'ai mis sur le cimier du gentilhomme une plume qui n'est pas sans beauté". Je cite de mémoire et j'écorche, mais cette "plume qui n'est pas sans beauté" est sutout disgracieuse.
Bien sûr, c'est joli
"Jetons l'oeuvre à la mer, la mer des multitudes :
Dieu la prendra du doigt pour la conduire au port."
La mer des multitudes, on se croirait dans Homère. Le rythme est élégant.
Cela dit, Vigny est assez peu poète : il se marie par intérêt, mal d'ailleurs, car son choix tourne au fiasco, la fortune espérée s'évapore et le calcul s'avère maladroit.
Il passe au milieu de la génération de 1830 sans se déboutonner, toujours un peu protestant collet-monté, un peu militaire. Puis, quand l'étoile romantique pâlit, il fait comme les acteurs en semi-retraite aujourd'hui : il s'installe en province. On le voit alors à Paris de temps à autre. Il fait sa tournée, reçoit en son salon, pérore, publie, puis, satisfait de son accueil, repart pour sa calme province.
Vraiment, on n'a jamais réussi à me convaincre de Vigny. Et vous ?
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Commentaires
Moi j'ai énormément aimé et aime encore "La mort du loup"
"Hélas ai-jke pensé malgré ce grand nom d'homme
Que j'ai honte de nous débiles que nous sommes
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux
C'est vous qui le savez sublimes animaux
(...)
Gémir,pleurer,prier est également lâche
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le sort a voulu t'appeler
Puis après comme moi souffre et meurs sans parler"
Evidemment aujourd'hui ça ne passe plus !
J'ai aussi beaucoup aimé Chatterton...
Écrit par : Rosa | 01/03/2007
Quant à moi, c'est plutôt "Le cor", mais dans la version parodique écrite et chantée sur un rythme délicieusement swing par Charles Trenet , avec de véritables morceaux de bravoure :
"J'aime le son du cor le soir au fond des bois
J'aime le son du cor le soir au fond des bois
Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois
Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille
Oui oui oui oui
J'aime j'aime cet air-là
Ce poème qui fait ma joie
J'aime le son du cor le soir au fond des bois
Que de fois seul dans l'ombre à minuit, demeuré
J'ai souri de l'entendre et plus souvent pleuré
Car je croyais ouïr de ces bruits prophétiques
Qui précédaient la mort des paladins antiques
Oui oui oui oui
J'aime j'aime cet air-là
Ce poème qui fait ma joie
J'aime le son du cor le soir au fond des bois
Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons
Dont le front est de glace et le pied de gazon
C'est là qu'il faut s'asseoir, c'est là qu'il faut entendre
Les airs lointains d'un cor mélancolique et tendre
Oui oui oui oui
J'aime j'aime cet air-là
Ce poème qui fait ma joie
J'aime le son du cor le soir au fond des bois
Ganelon vieux melon en barbe de raisins
Tu n'es qu'un noir félon ami des Sarrasins
Qui tous de fer bardés au pays de Navarre
Sont de soldats soldés par le roi des avares
Si si si si
J'aime j'aime cet air-là
Ce poème qui fait ma joie
J'aime le son du cor le soir au fond des bois
Mais l'Empereur de France a dit "Je veux, je veux
Porter mon assistance à mon gentil neveu
Je sais que Durandal épargne des coliques
Sa garde d'or-métal recèle des reliques!"
J'aime j'aime cet air-là
Ce poème qui fait ma joie
J'aime le son du cor le soir au fond des bois
Introuvable neveu! ronchonne l'Empereur
Je sens dans mes cheveux des brises de terreur
Faut-il qu'il soit écrit qu'en fin je t'abandonne
Roland tout est fini, moi je rentre à Narbonne!
Ah ah ah
J'aime j'aime cet air-là
Ce poème qui fait ma joie
J'aime le son du cor le soir au fond des bois
Alors, seul dans la nuit perdu dans son décor
Roland fait malgré lui d'la contrainte par cor
Et puis un cri d'effroi déchire la montagne
"Adieu mon palefroi, Durandal, Charlemagne!"
J'aime j'aime cet air-là
Ce poème qui fait ma joie
J'aime le son du cor le soir au fond des bois
J'aime le son du cor
J'aime le corps du son
J'aime le sort du con le soir au fond de moi...
J'aime le son du cor
J'aime le corps du son
J'aime le sort du con le soir au fond de moi..."
Écrit par : André-Yves Bourgès | 01/03/2007
Je l'avais oublié celle-là... De mémoire j'aurais juré que c'était de Lamartine !
Écrit par : Rosa | 01/03/2007
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