16/03/2007
Une anecdote sur Musset.
Il y eut un long moment où Musset n'intéressait plus personne.
Seule la Revue des Deux-Mondes, prestigieux organe qui a su traverser les deux siècles, continuait à le publier quoiqu'il écrivît.
Elle s'occupait même un peu plus de lui encore : c'est à un dîner de la Revue que Musset rencontra George Sand, avec laquelle il eut d'ailleurs une célèbre liaison orageuse et intermittente, dont la partie la plus longue se termina par une scène de drame de quai de gare : alors qu'il était profondément malade, son amante tomba amoureuse du médecin. Cette scène se passait, selon l'expression de Musset,
"À Venise, à l'affreux Lido
Où vient sur l'herbe d'un tombeau
Mourir la pâle Adriatique" (la Nuit de Décembre).
Pour en revenir à l'oubli dont il souffrit, c'est de là qu'est venue l'une des plus curieuses histoires de la littérature française.
La Revue avait publié plusieurs pièces de théâtre que personne n'osait jouer. Il se trouva qu'en Russie, un metteur en scène eut l'idée de faire traduire ces textes en russe et de les faire jouer sans créditer leur auteur.
Or un Français, passant à Moscou, fut invité à ce spectacle, qui lui plut. Il demanda un exemplaire du livret. On ne lui signala pas qu'il avait été traduit et on lui remit la version russe.
Revenu à Paris, il la fit traduire et entreprit de la faire jouer... et ...
Et on s'aperçut que Musset avait écrit la pièce... et sa carrière fut relancée.
Vive la Russie ?
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Commentaires
Le snobisme quel meurtrier !
Écrit par : marie-hélène | 17/03/2007
Merci de votre visite sur mon blog. Le vôtre est spirituel en général. Votre histoire de résistants mérite que ceux qui passent par ici aillent la lire.
Écrit par : Hervé Torchet | 17/03/2007
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