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18/03/2007

Voltaire et l'argent.

Ah, Voltaire !

Voltaire est l'un des esprits les plus malicieux de toute notre littérature. Il tient sans doute son agilité intellectuelle des exercices continuels auxquels elle a été soumise par ses maîtres jésuites.

Trois de nos plus grands auteurs sont passés par les mains des émules de Xavier : Corneille, Molière et lui.

Comme souvent, les jésuites l'ont rendu très anticlérical. C'est curieux, cette prédisposition, pour un ordre d'Église, à fâcher ses disciples avec leur maison mère.

Quoi qu'il en soit, Voltaire a une autre particularité, qu'il partage avec La Rochefoucauld, celle-là : il n'a jamais réclamé un liard de droits d'auteurs à ses éditeurs.

Il faut dire que parmi ses talents nombreux, figurait celui de gagner de l'argent. Voltaire vendait des bas, une vocation familiale je crois, puis investissait ses gains dans diverses activités.

Et c'est là que le bonhomme risque de se trouver un jour mis à l'index par les nouveaux inquisiteurs : il lui est arrivé plusieurs fois de placer ses fonds dans des opérations de traite négrière.

Oh rien de glorieux, en vérité, et même une tache indélébile sur son plastron. Et cependant, faut-il condamner l'homme en entier pour sa part de faute ? Faut-il condamner avec lui l'esprit le plus libre de son temps ?

Mais alors, qui osera encore être libre ?

Et si aucune faute ne peut être rachetée, qui osera encore agir autrement que par prescription obligatoire ?

La loi, celle-là, celle qui proclame l'imprescriptibilité perpétuelle de crimes liés à l'esclavage, promettait de parler de liberté, mais elle n'est que l'autre nom de la tyrannie.

22:40 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : écriture, littérature | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Voltaire avait investi dans la Compagnie des Indes comme Montesquieu je crois...
Tous des faux-culs....

Écrit par : Rosa | 18/03/2007

Ne mélangeons pas tout.

Écrit par : Hervé Torchet | 19/03/2007

J'étais hier à la BNF pour une conférence sur l'histoire du livre et plus précisément sur le livre à l'époque des Lumières. Parmi les documents qui nous furent montrés, la fiche de police de Voltaire ("Arrouet de Voltaire, auteur") en 1748, mentionnant à la case "Signalement" : "Grand, sec, l'air d'un satyre".

Écrit par : fuligineuse | 21/03/2007

Les commentaires sont fermés.