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23/03/2007

Salon de Paris : et le livre électronique ?

Le salon du Livre de Paris vivait ce soir sa première nocturne publique.

Chaque année j'y trouve les allées plus clairsemées et les fêtes moins nombreuses chez les éditeurs. Cette fois me semble encore plus endeuillée.

Bernard Werber, chez Albin Michel, a cependant toujours son nombreux fan club. D'autres auteurs, pourtant connus, se battent les flancs. Quant à ceux dont le nom reste à apprendre, ils bavardent pour masquer le vide ave un voisin.

Je consulte la liste des dédicaces. Par chance, mes deux copines, Anne Goscinny et Caroline Bongrand, signent le même jour, presque à la même heure, et l'une en face de l'autre : chez Grasset et chez Albin.

Chez Grasset, Christophe Bataille, beaucoup moins tendu qu'hier soir et ayant troqué la veste pour le pull, m'accueille avec un sourire. Il attend pourtant l'arrivée de Philippe Val et j'ai l'impression, de la manière dont il en parle, que la relaxe prononcée par la Justice à l'égard de Charlie Hebdo, publication dirigée par Val, n'a pas plu à tous. Ce que la sottise a de rassurant, c'est qu'elle ne baisse jamais les bras, on sait toujours où on va la trouver le plus épanouie.

Un peu plus loin, Hachette Littérature a mis "Au nom du Tiers-État" en vitrine ; le succès actuel de Bayrou chez Plon (les cent mille exemplaires sont franchis en dix jours, m'a-t-on dit) doit faire des envieux chez Hachette.

Au bout du rang, l'hypertrophie de l'espace BD paraît stabilisée. On avait fini par croire que ce secteur mangerait tous les autres.

Chez France Culture, on parle de l'Iran, de l'Irak et de la Syrie. L'atmosphère est tendue.

En tournant à gauche, je croise Maïtena Biraben, une présentatrice de télé. Elle porte un nourrisson contre elle dans son manteau ; à côté d'elle marche un géant, visiblement le père de l'enfant.

Les stands des régions ne changent pas, du moins pas d'une façon que je remarque. Il me semble pourtant que celui de la Bretagne accueille de nouveaux éditeurs. Longtemps, c'était un fouilli insondable ; depuis qu'on y a mis de l'ordre, tout est devenu bien sage. Où est la folie des lettres celtiques ?

Je m'arrête pour avaler un brownie et un coca, puis je consulte mon téléphone : il est tard, je vais rater l'heure de mon blog. Je lâche tout pour vous revenir.

Et cependant, en passant, je remarque une chose : le livre électronique, qui contient à lui seul toute la marge de croissance de ce secteur pour les dix prochaines années, le livre électronique, donc, est toujours cantonné dans son ghetto. Pas un éditeur important qui en propose une vitrine, pas un qui affiche sa volonté d'y réfléchir.

Les lettres françaises seraient-elles en train de manquer leur tournant technologique ? Difficile à croire.

J'y reviendrai dimanche avec un peu plus de temps, l'esprit libre, et surtout lundi, le jour des professionnels, dont je vous livrerai quelques secrets si ça vous amuse.

21:35 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, littérature | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Le livre électronique ? Quelle horreur ! Moi j'ai un besoin charnel du livre et du papier...

Écrit par : Rosa | 23/03/2007

Je ne dis pas que le livre papier va disparaître, car je ne le crois pas. Je constate que Google prend des positions sur le livre électronique et que tout se passe comme si le sujet ne concernait pas encore l'édition française.

Écrit par : Hervé Torchet | 24/03/2007

Hervé, sais-tu comment, dans le milieu littéraire, on surnomme Livres Hebdo, la pravda du secteur ? "Pitch Gadget" ! Tout est dit :-) Amitié. Christophe

Écrit par : bertin | 24/03/2007

en parlant de Werber, j'ai longtemps lu ses livres que je trouvais intéressants mais à force de lire, j'ai eu l'impression qu'il se répétait sans cesse, se voulant le moralisateur de la société humaine et donnant à la littérature une froideur mathématique. (j'avais apprécié l'empire des Anges, non pas pour les personnages mais par l'univers céleste qu'il y décrit) Je n'ai pas suppporté les Thanatonautes, trop lourd. Et puis, ce qui m'a le plus rebuté, c'est qu'à chaque fois que j'ouvrais son nouveau livre, il répétait ce qu'il avait déjà écrit dans ses anciens Dans son style, il a tendance à prendre le lecteur pour un ignorant, voire même un imbécile. Il se veut être le troisième oeil de l'humanité. Son écriture, à mes yeux reflètent d'une condescendance incompréhensible. Il se veut l'inventeur d'un arbre des possibles et d'une encyclopédie du savoir relatif. C'est un auteur pour lequel j'ai de plus en plus de mal à comprendre la continuité de son succès littérraire.

Écrit par : Michaël | 24/03/2007

Quant au livre électronique c'est un tournant qu'il faut oser prendre et ce n'est pas facile. J'aime le papier aussi mais il faut bien l'avouer les succès commerciaux des appareils ITunes et autres sont la preuve de la révolution numérique en cours. Il faut s'y atteler, la BNF numérise déjà ses archives mais les maisons d'éditions ont-elles les moyens financiers et humains de commencer cette reévolution numérique? Peut être devriez-vous investir dans le livre numérique Hervé, devenir le grand Editeur de cette nouvelle ère, non?

Écrit par : Michaël | 24/03/2007

Micchaël, en ce qui concerne Werber j'ai compris dès la lecture d'un seul livre "Les Fourmis" qu'il se voulait le grand gourou de l'humanité...
Je n'en ai pas lu d'autres...
Pour le livre électhronique merci Hervé de me rassurer....

Écrit par : Rosa | 24/03/2007

Je suis tout à fait d'accord avec Michaël et Rosa sur Werber : c'est chiant ! Le premier roman passe toujours bien, et les autres c'est les mêmes mais en pas pareil... Comme Christian Jacq (ou plutôt ses nègres). Mais comme bien d'autres malheureusement. Ils veulent à tout prix nous proposer une vision des choses, les uns pour nous dire que la tolérance c'est beau, les autres que ce qui était avant ce qu'il y avait avant, c'était mieux que ce qu'il y a eu après, qui était perverti donc c'était moins bien,...

Quant au livre électronique, j'avais assisté à une expo sur les Trois Révolutions du Livre aux Arts et Métiers (mon centre prêtait le plus ancien livre... à savoir un rouleau de papyrus), et franchement, le livre électronique, ça ne donnait pas tellement envie.
Pourtant, je peste à longueur de temps de voir que les Américains ont numérisé des quantités de revues scientifiques en tout genre pour en donner l'accès à ceux qui paient (comme les Universités), ce qui est un atout formidable pour la recherche, et je suis toujours navré que la France soit à la traîne dans le domaine. Mais il s'agit de numérisation, qu'on télécharge en PDF et qu'on ne peut récupérer sous Word sans un bon logiciel d'OCR.
Le problème est : qu'est-ce que le livre électronique propose comme avantage à celui qui lit pour sa détente par rapport à l'imprimé ? On voit mal pourquoi on s'équiperait d'engins électroniques supplémentaires, sauf à y trimbaler toute sa bibliothèque et pouvoir lire quand on veut, où on veut le livre qu'on veut... Moi, ça me serait utile pour mon boulot, mais pour ma détente, je ne sais pas... Nous éprouvons tout de même beaucoup plus de plaisir à tourner les pages qu'à rouler la mollette de la souris... Enfin, moi, c'est mon cas...

Écrit par : Laurent | 26/03/2007

Je ne portais pas de jugement sur Werber. Lui et Amélie Nothomb sont les deux auteurs qui, lorsqu'ils signent, provoquent des embouteillages.

Sur le livre électronique, de nouvelles techno très prometteuses font apparaître des projets concrets et potientiellement fructueux.

Écrit par : Hervé Torchet | 26/03/2007

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