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25/03/2007

Un dimanche politique au Salon du Livre.

C'était la journée des tracteurs, porte de Versailles à Paris, et pour un peu, on s'y serait cru revenu quelques semaines en arrière : José Bové et François Bayrou venaient y signer leur livre.

Celui de Bayrou a été écrit par lui, on le sent en le lisant. Une foule nombreuse a subi plus d'une heure de retard du candidat, accompagné de sa directrice de campagne, Marielle de Sarnez, de son éditeur Olivier Orban (et de Christine Orban, écrivaine et épouse dudit), de Philippe Lapousterle, l'un de ses conseillers les plus proches, et de deux ou trois autres personnes. Sur le stand (Plon), Thierry Saussez, qui signait lui aussi, bavardait avec son vieux rival Jacques Séguéla.

Une rangée de caméras attendait, braquée sur Bernard Pivot puis sur Gisèle Halimi, avant l'arrivée de Bayrou.

Dès que l'approche de celui-ci a été confirmée, on a ouvert la vente des livres au grand soulagement du libraire titulaire du stand au nom de Plon, qui se voyait rester avec sa volumineuse commande sur les bras pour un moment.

Beaucoup de jeunes l'ont alors acheté, ainsi que des trentenaires plutôt zen et d'autres profils assez différents, d'un peu tous les horizons et d'un peu tous les esprits. Peu de têtes blanches. Il est vrai que le Salon n'en draine guère.

Le public agglutiné gênait considérablement la circulation. Un véritable bouchon obturait tout le noeud de traversée de cette partie du salon.

Au fur et à mesure des dédicaces, les allées se sont de nouveau fluidifiées.

On voyait des gens mitrailler le candidat dix ou vingt fois avec leur téléphone portable, des jeunes se porter mutuellement pour l'apercevoir au-dessus de la foule. Des gens sont restés tout au long de la séance.

Quand j'ai dû partir, on m'annonçait que Bayrou allait faire le tour des stands. Je consultais ma montre sans y croire.

Avant l'arrivée des politiques, j'avais salué mes deux copines : Caroline Bongrand, d'abord, qui signait chez Albin Michel avec sa coauteure Éliette Abécassis un livre sur la liberté des femmes, "Le corset invisible", dont j'ai entendu dire énormément de bien sans avoir encore eu le temps de le lire. Éliette Abécassis, dont on connaît le talent, est une femme plutôt grande (ou presque grande), élégante, simple, joli teint, décolleté avantageux et sourire direct. Ma Caroline est une copine depuis quinze ans, je ne l'avais pas vue depuis je ne sais quand, son séjour québécois lui a donné un charme supplémentaire et son dernier roman, "L'enfant du Bosphore", m'avait enthousiasmé.

Juste en face et juste après, Anne Goscinny est venue s'asseoir chez Grasset, accompagnée de son mari et ses deux gosses, l'espiègle Simon et la contemplative Salomé. Elle est toujours aussi maigre et se pose plein de questions sur la politique, ces temps-ci, comme un peu tout le monde (sauf moi).

L'espace autrefois dédié au théâtre, longtemps subventionné par le Figaro (jusqu'à ce que le rapia marchand de canons Dassault rachète ce journal), avait été désaffecté les deux dernières années. Cette fois, il a été remplacé par une tribune verte intitulée "Art de vivre".

Cécile Boyer, que j'avais vue chez Hachette Tourisme, est au Livre de Poche depuis un an et ses yeux très bleus et rieurs s'en réjouissent.

Pour le reste, l'habituel contraste entre les écrivains ensevelis sous les dédicaces (Werber encore) et ceux, plus blasés, qui ont attendu longtemps et vainement le client. La curieuse routine de tous ces salons.

Ah oui, j'oubliais : mon ami Florent Massot, l'éditeur en France d'Aung Sang Su Ki (j'écorche sûrement le nom de cette dissidente birmane) est venu avec Philippine Leroy-Beaulieu et quelques amis faire un événement de protestation contre la vente d'armements par l'Inde à la Birmanie. Il est content de l'écho de son initiative. Puisse-t-elle être utile l'année où le salon est dédié à l'Inde, justement.

21:30 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écriture, littérature | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Les potins : bof!!!!!!
Ouverture à la vente : si on ne peut acheter un livre quand on veut et comme on veut quel est l'intérêt du Salon ?
Têtes blanches : attention il y en a qui trichent : comme moi.....
Vos copines: Bof! le féminisme est pour moi (et je suis une ancienne combattante) devenu ringard...
Celles qui l'utilisent encore en font un marche-pied.....

Écrit par : Rosa | 26/03/2007

@ Rosa

L'ouverture concernait la vente d'ouvrages à faire signer le jour même. Les gens ne viennent pas toujours avec un exemplaire et achètent parfois sur l'impulsion de la signature. En quelques minutes, dès que le patron du stand a eu confirmation que Bayrou montait dans sa voiture, des piles de livres réservées jusque-là ont été écoulées.

Je raconte ça pour l'anecdote.

Écrit par : Hervé Torchet | 26/03/2007

Comment on dit ça en français déjà : du "name-dropping" ??? :-)

Écrit par : fuligineuse | 28/03/2007

Il serait injuste de ne pas parler des amis.

Écrit par : Hervé Torchet | 28/03/2007

En ce qui me concerne, j'aime bien les potins, surtout quand ils rapportés avec talent : d'ailleurs, en ce XIXe siècle que Léon Daudet a qualifié "stupide" et qui, presqu'autant que Bayrou, fascine Hervé, de nombreux hommes de lettres étaient avant tout des potineurs, même Totor.

J'apprécie beaucoup également le talent de silhouettiste dont fait preuve Hervé quand il parle des femmes qu'il connaît ou qu'il croise : je crois entendre à chaque fois comme un écho de la voix de Charles Denner dans "L'homme qui aimait les femmes" ...

Écrit par : André-Yves Bourgès | 31/03/2007

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