27/07/2007
Union méditerranéenne : oui, mais.
Pendant que le chat n’est pas là, les souris dansent : Fillon a profité de l’absence de Sarkozy pour donner une conférence de presse...
Le voyage de Sarkozy en Afrique, lui, a commencé par la Libye, on devrait dire par l’alibi. Et tout de suite, on s’est aperçu que la rupture sarkozyenne, là comme ailleurs, se définissait par une paire de pantoufles, celles de la vieille droite post-gaullienne : défendre les intérêts de notre compagnie pétrolière et vendre une centrale nucléaire ; on pourrait croire revenu le temps où, dans les années 1970, nous avons vendu du nucléaire civil à l’Irak et à l’Iran, avec les conséquences que l’on sait.
Quoiqu’il en soit, le projet d’union méditerranéenne voulu par le président doit se trouver conforté par cette initiative. Le Maroc et la Tunisie n’y feront pas de difficulté, l’Algérie a paru y venir, l’Égypte négociera une position forte (si elle ne prend pas ombrage du nucléaire libyen, auquel cas elle sera cassante), le Liban n’a guère le choix, Israël en sera forcément, mais voudra aussi un rang, comme la Turquie et l’Algérie. Bref, il va falloir payer pour beaucoup d’États, un peu comme dans le cadre de la Francophonie. Qui le fera ? La France ? Avec quel argent ? Mystère.
Au-delà de cet aspect, une double question se pose : comment s’articulera la nouvelle union avec l’Union européenne d’un côté et avec son homologue africaine ? Là encore, mystère.
Certains de nos politiciens (comme Strauss-Kahn) pensent que la véritable Europe couvre tout le pourtour méditerranéen. L’union méditerranéenne serait-elle alors une spécialité géographique de l’Union européenne ? Ou seulement une façon d’éteindre les appétits de la Turquie ? Un moyen de se rapprocher d’Israël ? Ou du Monde arabe ? Mystère.
Une autre interrogation, pratique, vient à l’esprit : comment combiner une union douanière européenne sans y impliquer les institutions européennes ? L’union méditerranéenne est-elle voulue comme un instrument pour la construction européenne ou contre elle ? Est-elle destinée à noyer le poisson de l’Europe dans l’eau tiède de la Méditerranée ou, au contraire, à tisser de nouveaux liens pour étendre l’influence de l’Europe ? Mystère et boule de gomme.
Il est évident qu’elle ne sera viable que si elle se combine harmonieusement avec la dynamique européenne.
Le voyage de Sarkozy en Afrique, lui, a commencé par la Libye, on devrait dire par l’alibi. Et tout de suite, on s’est aperçu que la rupture sarkozyenne, là comme ailleurs, se définissait par une paire de pantoufles, celles de la vieille droite post-gaullienne : défendre les intérêts de notre compagnie pétrolière et vendre une centrale nucléaire ; on pourrait croire revenu le temps où, dans les années 1970, nous avons vendu du nucléaire civil à l’Irak et à l’Iran, avec les conséquences que l’on sait.
Quoiqu’il en soit, le projet d’union méditerranéenne voulu par le président doit se trouver conforté par cette initiative. Le Maroc et la Tunisie n’y feront pas de difficulté, l’Algérie a paru y venir, l’Égypte négociera une position forte (si elle ne prend pas ombrage du nucléaire libyen, auquel cas elle sera cassante), le Liban n’a guère le choix, Israël en sera forcément, mais voudra aussi un rang, comme la Turquie et l’Algérie. Bref, il va falloir payer pour beaucoup d’États, un peu comme dans le cadre de la Francophonie. Qui le fera ? La France ? Avec quel argent ? Mystère.
Au-delà de cet aspect, une double question se pose : comment s’articulera la nouvelle union avec l’Union européenne d’un côté et avec son homologue africaine ? Là encore, mystère.
Certains de nos politiciens (comme Strauss-Kahn) pensent que la véritable Europe couvre tout le pourtour méditerranéen. L’union méditerranéenne serait-elle alors une spécialité géographique de l’Union européenne ? Ou seulement une façon d’éteindre les appétits de la Turquie ? Un moyen de se rapprocher d’Israël ? Ou du Monde arabe ? Mystère.
Une autre interrogation, pratique, vient à l’esprit : comment combiner une union douanière européenne sans y impliquer les institutions européennes ? L’union méditerranéenne est-elle voulue comme un instrument pour la construction européenne ou contre elle ? Est-elle destinée à noyer le poisson de l’Europe dans l’eau tiède de la Méditerranée ou, au contraire, à tisser de nouveaux liens pour étendre l’influence de l’Europe ? Mystère et boule de gomme.
Il est évident qu’elle ne sera viable que si elle se combine harmonieusement avec la dynamique européenne.
14:57 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, europe, sarkozy, mouvement démocrate, bayrou | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Relu en pensant à toi, les excellentes chroniques politiques de Maupassant parues dans les quotidiens de l'époque. Beaucoup de panache, un cynisme enjoué, des audaces qui te plairaient. Bien amicalement. Christophe
Écrit par : bertinbertin | 27/07/2007
Encore une fois, M. Sarkozy invente l'eau chaude, le projet "Euromed" ( http://ec.europa.eu/external_relations/euromed/index.htm ) ayant été lancé dès 1995.
L'intérêt de cette Union serait bien entendu de créer une zone de coopération complémentaire à l'UE, avec des pays qui n'ont pas vocation à y entrer.
Or, au vu des évènements diplomatiques de ces derniers jours, on peut douter de l'effet progressiste (et de ce qui nous est présenté comme un leadership français) d'une telle Union en matière d'éthique, de développement durable et de Droits de l'Homme, sujets particulièrement sensibles sur les rives australes et orientales de cette mer.
Écrit par : Ledru-Rollin 2007 | 27/07/2007
Je pense que les EU se moquent de cette soi disante union.ILS ont d'autres chats a fouetter du coté de la mer rouge et l'ocean indien c'est a dire la corne de l'afrique toute la corne de l'Afrique d'ailleurs. Ulm pierre
Écrit par : ulm pierre | 30/07/2007
Les commentaires sont fermés.