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25/10/2007

Sarkozy : la planète est son doudou ?

Il y a quelque chose d'un enfant chez Sarkozy : il est dans l'immédiat. Seul l'instant présent compte. Sa cote de popularité fléchit ? Qu'à cela ne tienne : il prend un sujet populaire et tente de se l'approprier. Ainsi en est-il de l'environnement.
 
Avoir nommé la grande réunion sur l'écologie présidée par Jean-Louis Borloo depuis plusieurs semaines "grenelle" est un paradoxe. La référence historique qui s'y attache, mai 1968, est ambiguë ; bien sûr, elle fait une génuflexion à Édouard Balladur, artisan de 1968, mais les accords de Grenelle ont fait un point d'orgue des événements de 1968, le gouvernement déstabilisé cherchant à séparer les ouvriers des étudiants en accordant aux premiers des avantages substantiels que les seconds ne réclamaient pas à leur place. Grenelle est une négociation d'urgence sur fond de crise politique aiguë. Or rien de tel aujourd'hui.
 
De surcroît, c'est à Grenelle que Pompidou a gagné l'élection présidentielle de 1969 en s'assurant l'amitié ou la neutralité des communistes, ce qui a valu de longues années de politique trop dirigiste à notre pays.
 
Donc une référence historique étrange (toujours l'obsession des années 1960 chez Sarkozy, il avait 15 ans en 1970, cet homme-là n'a pas réglé ses comptes avec son adolescence), un gargarisme tonitruant d'un président en quête d'image (déjà), une déclaration officielle en présence de l'homme en forme du moment dans l'écologie, Al Gore (on voit que le ralliement de Lalonde, cousin germain de Gore, est vraiment dans les cartons de Sarkozy), et du président de la commission de Bruxelles venu constater que la France se met enfin au diapason de la norme européenne. Ledit Barroso n'est d'ailleurs pas venu pour rien, puisqu'il repart avec la "patate chaude" de la taxe sur les carbones.
 
Mais l'enfant Sarkozy va être content : autour de son berceau, les médias font déjà risette. Il va pouvoir enfiler son pyjama et faire un gros dodo. Il vient de perdre son doudou Cilia, mais ce n'est pas grave : désormais, la planète est son doudou.
 
Chut, ne le réveillez pas : il le fera bien tout seul et alors, gare aux désillusions. 

19:25 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, MoDem, Sarkozy, Bayrou, environnement | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Dés le début j'ai été contre ce nom de grenelle,qu'on l'appelle grenelle aprés tout si il y a des résultats tangibles.Pour 68 oui cela a été un vrai Grenelle car les feuilles de paie se sont litteralement envolées.Oui aussi Grenelle a servi Pompidou quand de Gaulle a été battu par Giscard au référendum de 1969 (le fameux oui mais....)Pierre

Écrit par : ulm pierre | 26/10/2007

à ma connaissance, le cousin germain de Brice Lalonde c'est John Kerry.

Écrit par : Pascal Lorant | 27/10/2007

@ Pascal

Vous avez raison : Kerry et Lalonde cousinent par les Forbes, famille américaine bien connue dans le monde des affaires et dont on peut tracer l'origine écossaise jusqu'aux cadets des lairds de Newe, eux mêmes rameau issu des Forbes de Pitsligo, branche cadette de la lignée des lairds de Forbes.

Bien cordialement

Écrit par : André-Yves Bourgès | 27/10/2007

Enfin des réactions à cette erreur manifeste ! bien entendu, c'est Kerry, mais je donnerai ce soir l'explication de cette confusion dans ma prochaine note.

Écrit par : Hervé Torchet | 27/10/2007

Les commentaires sont fermés.