Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/10/2007

Histoires de vin, de taxes et de chevaliers bretons du Moyen Âge.

"Il doit passer autant de vin par le corps des Bretons que d'eau sous leurs ponts, car c'est avec cela que l'on paye nos états" (comprenez l'administration de la Bretagne), écrivait la cruelle marquise de Sévigné. Elle parlait de la taxe connue sous le nom de "devoirs", assez juteuse en effet : un mien ancêtre, directeur des devoirs de Bretagne et installé à Vannes, dut se retirer d'un bal pour soustraire sa très (trop) jeune et jolie épouse aux appétits du comte d'Artois, frère de Louis XVI. Il n'avait pas la vocation d'un Pompadour, mais on voit bien quel était son statut.
 
Plus tôt, dans le Moyen Âge, on parlait surtout de "billot", et encore plus tôt de "vinagium", une taxe que l'on trouve un peu partout, même hors de Bretagne. Les témoins d'une enquête de 1235 sur le Penthièvre jurèrent qu'elle n'avait nunquam (jamais) été perçue en Bretagne, contrairement à la taxe sur les pêcheries. Et cependant, en 1223, parmi les droits restitués à la chapellenie de Saint-Tudy (en Loctudy, à la pointe sud de l'ouest de la Bretagne), figurait, expressément réclamé par les moines goulus, le "vinagium" du port de Pont-l'Abbé (le vin était il est vrai débarqué à l'île Tudy, juste sous leur nez, très en aval de Pont-l'Abbé, avant d'être remonté par des barques plates jusqu'en ville). Donc on ne le percevait pas en Bretagne, sauf... En vérité, les droits de brefs (passeports), de bris (épaves), de pêcheries (poissons), de sécheries (salaison) et quelques autres, ainsi donc que le "vinagium" firent sans doute partie des droits que le duc Alain Barbetorte concéda parfois à ses feudataires pour se les attacher au moment de sa remise en ordre du duché, dans la première moitié du XIe siècle.
 
Il dut y avoir des flottements dans cette disposition juridique et fiscale, mais il faut croire qu'elle demeurait juteuse car en 1365, dans le dispositif fiscal par lequel le duc Jean de Montfort réorganisa à son tour son administration (et dans lequel figurait le fouage qui allait s'avérer vite décisif), il y eut une taxe sur le vin, un "billot".
 
Aussitôt, les seigneurs se manifestèrent. Alors bien sûr, ils furent exemptés de la nouvelle taxe. En Cornouaille, l'accord est sanctionné par un consentement solennel des cinq principaux seigneurs (dont celui de Pont-l'Abbé qui avait promis de restituer mais s'était gardé de s'exécuter) en 1365.
 
Dès lors, les feuilles de comptes des receveurs du duc de Bretagne sont émaillées des listes de nobles qui importaient des fûts entiers de vin : pipe (presque une demi-tonne) ou tonneau !
 
Et l'on voit en 1426 un noble que les enquêteurs du recensement que je publie qualifient de "fol", "se disant chevalier", qui, ayant importé non moins de quatre tonneaux de vin de Gascogne, est soupçonné d'en faire commerce. Quatre tonneaux, tout de même, c'est beaucoup. Mais la cour ducale trancha : il était noble. Son exemption demeura.
 
On aurait pu s'étonner aussi de l'incroyable soif de certains personnages : en février 1394, Bernard de Kerourcuff, sénéchal de cette partie de la Bretagne qui se nomme le Léon, exporta 3 tonneaux de blé par le port de Portsal en Ploudalmézeau ; le mois suivant, il ne reçut pas moins de quatre tonneaux de vin. Quelle soif ! Non loin de là, à Saint-Mathieu de Finistère (alias de Fine Poterne) dès le mois suivant, il reçut encore deux tonneaux de vin !
 
Il faut l'avouer, beaucoup de nobles, en Léon, sont soupçonnés d'avoir commercé et, dans cette partie de la Bretagne, nombreux sont les nobles modestes que les enquêteurs de 1426 notent vendre "pain, vin et foin au détail", ce qui ressemble fortement au métier d'aubergiste.
 
Le plus extravagant surgit à Morlaix en 1384 : là, le seigneur de Trogoff importe, d'un coup, six tonneaux de vin. On s'alarme. Il se défend : c'est pour sa garnison.
 
Mais quelle garnison ? Son château a été rasé en 1356 et pas encore reconstruit... Tant pis, il doit bien en avoir une : le receveur ferme les yeux. Vive le bon vin.
 
Une prochaine fois, je parlerai de ces marchands de Portsall qui se plaignirent à l'amiral de Bretagne : on leur avait dérobé toute leur cargaison à la livraison en Espagne ! La Bretagne, le Moyen Âge, quoi... 

23:15 | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : histoire, Bretagne, moyen âge | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Je croyais que les Bretons buvaient du cidre.
Ils devaient sans doute importer ce vin car la Bretagne n'est pas une région vinicole....

Écrit par : Rosa | 26/10/2007

Les témoignages les plus fiables sur les saints bretons ou assimilés, c'est-à-dire les vitae tardives de novi sancti ou les enquêtes sur la vie et les miracles de ces futurs saints en vue de leur canonisation, font apparaître un commerce considérable de vins de Gascogne et d'Espagne entre les régions de production et la Bretagne (cf. vita de saint Maurice de Carnoët, enquêtes sur la vie et les miracles de saint Yves de Tréguier et de saint Vincent Ferrier, par exemple). Dans chaque petite ville fluvio-maritime (j'ajoute aux noms déjà cités par Hervé ceux de La Roche-Derien et de Quimperlé) sans parler des villes portuaires étaient établis des marchands dont l'activité principale était l'importation de vins en Bretagne.

Par contre, la pauvreté incroyable dans laquelle était tombée la Bretagne au XIXe siècle (je n'ai trouvé nulle part de travaux spécifiques consacrés à cet affaissement) explique pourquoi les Bretons buveurs avaient renoncé, pour la grande majorité rurale d'entre eux, à boire du vin et privilégiaient le cidre. Je passe sur l'épisode bien connu de la guerre 14-18 où le courage des régiments bretons était soutenu par l'alcool et le vin : se sont alors installés en Bretagne les grands "pinardiers" qui, sous des noms de marque poético-religieux (Santa Rosa, Dom Grégoire, Père Benoît,...), offraient aux rescapés de l'hécatombe, des "14 chevaux" venus d'Algérie dont on disait qu'ils étaient propres à réjouir les coeurs (bonum vinum laetificat cor hominis).

Bien cordialement

Écrit par : André-Yves Bourgès | 27/10/2007

Continuez vos commentaires ;je me régale.Pierre

Écrit par : ulm pierre | 27/10/2007

@ Pierre

"T'en reveux ? Y' en re n'a !" comme le tonitruent Marcel et son orchestre...

Un extrait d'un poème de tranchées d'Apollinaire intitulé "A l'Italie" et dédié au peintre et écrivain Ardengo Soffici :
"Italie
Toi notre mère et notre fille quelque chose comme une sœur
J'ai comme toi pour me réconforter
Le quart de pinard
Qui met tant de différence entre nous et les Boches"

@ Hervé

Pardon de nous éloigner de notre cher Moyen Âge !

Bien cordialement

Écrit par : André-Yves Bourgès | 27/10/2007

Merci pour cette longue et intéressante explication André-Yves et j'adore voir le vin associé à la sainteté.
Au risque de scandliser, je me demande si on ne devrait pas initier les jeunes à l'oenologie ce qui serait me semble-t-il une forme de prévention à la toxicologie alcoolique. En effet les jeunes ont pris l'habitude de boire des alcools forts dont ils camouflent le goût qu'ils n'apprécient pas, pour les effets et non pour la dégustation et le phénomène s'aggrave.

Écrit par : Rosa | 27/10/2007

@ André-Yves

Le commerce ne date pas du Moyen Âge, loin s'en faut : j'ai participé en 1984 à la fouille d'un village gaulois au Braden, dans ce qui est devenu ensuite l'agglomération quimpéroise, avec JP Le Bihan, et nous avons trouvé des amphores romaines. Or il s'agit d'un village de la fin du IIe siècle avant Jicé, cinquante ans avant l'autre Jicé (Jules pour les intimes) et donc bien avant l'occupation de la Gaule (toute ? toute, sauf un village d'Armorique, comme disait l'autre).

Et on sait que les Grecs sont passés par là avant : Penmarc'h, l'ancien Cap Caval alias cap Cheval, est identifié par Giot et Cornou avec un cap Kabaïon cité par je ne sais plus quel auteur grec du Ve ou IVe siècle. Or qui dit Grecs dit vin (un peu trafiqué, certes) et donc on peut bien imaginer que dès cette époque-là, les Armoricains ont dû délaisser un peu l'hydromel et le cidre pour le fruit de la vigne et du travail des mômes.

Cela étant, le sujet a beaucoup de sel au Moyen Âge.

Écrit par : Hervé Torchet | 27/10/2007

@ Rosa

Déjà Paul de Tarse, qui n'était sûrement pas un marrant, faisait à Timothée, son jeune disciple, chez qui je crois reconnaître le zèle du prosélyte un peu psycho-rigide, la recommandation suivante :

"Ne bois plus uniquement de l'eau; mais use d'un peu de vin, à cause de ton estomac, et des maladies que tu as souvent".

@ Hervé

Oui, vous avez raison ; mais je m'en tenais à ce que je connais le moins mal, l'hagio-historiographie bretonne à l'époque médiévale. Les Bretons ont toujours eu soif et , dès le VIe siècle, venaient raffler le vin des Nantais au moment même des vendanges, au témoignage de Grégoire de Tours (Historia Francorum, Lib. IX, cap. xviii).

En tout cas, j'attends avec impatience d'autres billets de votre part sur des sujets tels, sortis de la même plume pleine d'érudition et de légèreté

Bien cordialement

Écrit par : André-Yves Bourgès | 27/10/2007

Les poèmes j'essaie tout seul comme un grand à les faire et c'est du boulot pour moi et un challenge de plus.J'adore Guillaume Apollinaire poète,amant,héros et gourmand de tout.Il est parti trés jeune.Je cite ce joli quatrain quand pendant cette affreuse guerre il écrit à sa Lou:
Te souviens-tu mon Lou de ce panier d'oranges
Douces comme l'amour qu'en ce temps là nous fîmes
Tu me les envoyas un jour d'hiver à Nîmes
Et je n'osai manger ces beaux fruits d'or des anges.


Par contre on pourrait le mettre en musique sur un mode mineur,cela serait trés interessant.


Pierre

Écrit par : ulm pierre | 27/10/2007

@ Pierre

Le poème ci-dessous a été mis en musique et chanté par Ferrat : si vous ne l'avez pas entendu, il le faut absolument...

Si je mourrais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour Ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleurs

Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace
Couvrirait de mon sang le Monde tout entier
La mer les monts les vals et l'étoile qui passe
Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace
Comme font les fruits d'or autour de Baratier

Souvenir oublié vivant dans toute choses
Je rougirais le bout de tes jolis seins roses
Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants
Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses
Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants

Le fatal giclement de mon sang sur le monde
Donnerait au soleil plus de vive clarté
Aux fleurs plus de couleurs plus de vitesse à l'onde
Un amour inouï descendrait sur le monde
L'amant serait plus fort dans ton corps écarté

Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie
- Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie
De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur -
Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie

Ô mon unique amour et ma grande folie

L a nuit descend
O n y pressent
U n long un long destin de sang

Écrit par : André-Yves Bourgès | 27/10/2007

André

Tu as des dons de devination ou quoi.Jean Ferrat est mon chanteur préféré.Je l'ai écouté pus de 20 fois cette semaine.Je dois lui envoyer Ferrat 95 pour une dédicace et il faut que je le fasse au plus vite car les années passent.Il est tjs à Antraigues je crois. J'ai découvert par contre il ya une dizaine de jours: Je vous aime et celle la c'est en boucle plus que de raison .Je joue au piano: Heureux celui qui meurt d'aimer que j'adore aussi.Bon pour pas que tu devines j'aime la musique classique et le rugby. Salut .Pierre

Écrit par : ulm pierre | 27/10/2007

@ André-Yves

Je ne relève pas votre pique humoristique sur Nantes et la Bretagne. Les Bretons n'avaient pas à venir de loin pour enlever le gros-plant, le muscadet, et même le coteau d'Ancenis : ils venaient du Croisic. Comme le signale justement d'Argentré, Grégoire de Tours (qu'avait-il donc de si saint ?) est mal placé pour évoquer la chose : Tours réclame alors l'inféodation ecclésiastique sur la Bretagne.

Mais je tente de m'élever à votre haut niveau d'érudition, d'autant plus que l'hagio etc est moins ma spécialité.

Au fait, avez-vous des billes sur un dénommé Saint Tohan à qui fut dédié une chapelle, à une époque à mon avis précoce du Moyen Âge en léger contrebas du site de ma maison au bord de l'Odet en aval de Quimper, à vrai dire sur une vaste anse de l'Odet ?

Le lieu-dit Bonèze s'est écrit Botnesse, manoir, et plus anciennement Botenes, village, en face (sur la même anse) du manoir presbytorial de Bodivit (les deux se faisaient face et surveillaient sans doute cette anse au fond de laquelle un système de triple étang desservait une tripotée de manoirs dont Lestrémeur qui fut à Mme de Sévigné (ou plutôt à M.), ce qui vaut à l'un des étangs d'etre dénommé "étang de Sévigné", étangs bordés depuis l'époque romaine par la voie Quimper-Pont-l'Abbé-Loctudy/Penmarch. Bref.

La chapelle était située sur un courtil dont la surface est identique aujourd'hui à celle du XVIIe siècle. Elle est alors libellée en cordes, la traduction en cordes donne au centiare près la surface actuelle.

Le sol est plan et aplani, bordé par un talus haut de 2 m et épais d'un bon mètre, de section carrée, en gros appareil de pierre locale (surtout de la quartzite à filon de grenat).

Le courtil doit couvrir environ 33 ares (ou est-ce 33 cordes, soit 13 ares environ ?). Il est au bord de l'eau à marée haute. Le long de l'extérieur du talus, une cale descend vers l'eau.

Je crois le tout contemporain de l'étang à moulin (moulin à système de turbine à roue horizontale) qui est non loin de là au fond d'une sous-anse. Le tout me semble dater de la même époque que des mottes qui, au milieu de l'étang asséché, ont été arasées au XIXe siècle pour faire une digue : le XIIe siècle.

Saint Tohan, s'il existe, éait-il populaire au XIIe ?

Écrit par : Hervé Torchet | 27/10/2007

Gros-plant et muscadet : c'est vraiment du vin ?

Écrit par : Rosa | 27/10/2007

@ Hervé

Il ne se passe pas de mois sans que des amis, me supposant plus érudit que je ne suis, ne me signalent l'existence de saints bretons (ou du moins de Bretagne) qui me sont parfaitement inconnus : il y a quelques jours c'était le cas d'un saint Guichal (ou Guéhal) honoré à Plouha ; aujourd'hui, voici un saint Tohan, honoré à Combrit.

Je me console de mon ignorance en rappelant avec Joseph Lot que "les saints de l'hagiographie ne sont pas les saint de la toponymie" ; d'autant que ces derniers ont parfois été "inventés" à la suite de l'interprétation fallacieuse d'un toponyme et qu'il convient donc d'être extrêmement prudent en la matière. Au reste, nous ne sommes pas beaucoup plus assurés de l'existence des saints pour lesquels nous disposons d'une vita ou d'un texte hagiographique : ces saints sont presque toujours inaccessibles au point du vue historique et demeurent ce que G. Philippart a appelé avec finesse et justesse des "saints de papier".

Mais enfin, il reste la chapelle dont vous décrivez les aîtres et dont un acte de 1599 atteste l'existence à proximité d'une terre appelée "liorz Sant Ohan" (le courtil de saint Ohan). Pour l'instant, je ne crois pas possible de trancher sur l'éventuelle popularité de ce saint à cette époque ou plus anciennement, car même sous cette forme Ohan, son nom me paraît sinon complètement inconnu, du moins très mal connu.

Bien cordialement.

PS : il faudre à l'occasion que nous reparlions des Bretons du Croisic au VIe siècle : certes, les troupes de Guérec passent et repassent dans le coin (notamment à Saint-Nazaire) ; mais ils me semblent bien se comporter en véritables petits Vikings avant la lettre, pilleurs d'églises et de barriques. Quant à l'inféodation religieuse de la Bretagne revendiquée par Tours, je crois qu'il s'agit d'une vision exagérément "dargentréenne" et qui conviendrait mieux d'ailleurs à la situation post-carolingienne. Au VIe siècle, Tours est la métropole de la Troisième Lyonnaise, dont fait incontestablement partie la péninsule armoricaine....

Écrit par : André-Yves Bourgès | 28/10/2007

@ André-Yves

J'en reste à d'Argentré.

Écrit par : Hervé Torchet | 28/10/2007

@ Rosa

Vins sans tannins... Le vannetais Emilion, futur saint, avait plus de goût , qui est allé finir ses jours dans la région de Bordeaux et est honoré localement, dans une paroisse qui a fini par donner son nom à l'un des plus prestigieux terroirs du vignoble bordelais.

@ Hervé

Tant pis... Au passage je rectifie l'orthographe du nom de Joseph Loth (avec un h final) ; mais c'est par erreur que je lui ai attribué la remarque sur la différence entre les saints de l'hagiographie et ceux de l'hagiotoponymie, qui revient de droit à l'abbé Duine.

Bien cordialement

Écrit par : André-Yves Bourgès | 28/10/2007

En parlant de vin si vous avez l'ocase allez faire un tour à Saint Emilion qui est une super petite ville surtout en automne.Plusieurs communes ont l'appellation de Saint Emilion et d'autres sont des satellites comme Montagne,Puisseguin;lussac , etc... Pierre

Écrit par : ulm pierre | 28/10/2007

Désolée mais je préfère entre tous les côtes du Rhône qui s'allient si bien avec la gastronomie actuelle.
Hier soir j'ai eu l'occasion de découvrir un Chateauneuf du pape sublime : une déferlante d'arômes dans une magnifique robe claire et pourprée : sublime !
Quant à Saint-Emilion que j'ai découvert cet été, excuse-moi Pierre mais j'ai trouvé que c'était assez artificiel... Je préfère les vignobles de Bourgogne qui ont vraiment une âme...

Écrit par : Rosa | 28/10/2007

C'est pourquoi il vaut mieux visiter le vignoble en automne quand il y a moins de monde et quand les couleurs sont mordorées.j'aime le Pommard en dehors des vins de BordeauxMoi aussi cet aprés midi j'ai dégusté un bon vin,un LIistrac venant de ce Médoc où les rangs de vigne glissent à perte de vue vers le cours majestueux du fleuve.......Vignoble bordelais avez vous donc une âme? Pierre

Écrit par : ulm pierre | 28/10/2007

Si le vignoble bordelais a une âme elle est plus difficile à saisir...
As-tu lu l'édito de l'Equipe magazine sur Laporte ?

Écrit par : Rosa | 28/10/2007

Parmi les bordeaux, je préfère les pomerol. Parmi les bourgognes, nuits-saint-georges pour les rouges et chassagne-montrachet pour les blancs. Pour le châteauneuf-du-pape, je regrette que la tendance soit à y réduire la proportion de syrah car pour moi, ce cépage est l'âme du château-pape. J'ai goûté au Luxembourg des vins rhénans très étonnants et j'attends avec impatience ma première expérience du vin de paille car ce que j'ai goûté du vin jaune est extraordinaire, d'une tout autre nature que les autres vins.

J'ai aussi le souvenir d'un vin du Liban, en 1986, lorsque, au cours d'un voyage politique, nous étions hébergés par un couvent de soeurs grecques melkites (càd de rite byzantin et d'obédience catholique) dans la montagne, au nord-est de Beyrouth. Le vin de fabrication locale évoquait les textes antiques.

En revanche, le champagne rouge d'Ukraine peut être facilement oublié.

Les vins chiliens et californiens acquièrent réputation et j'en ai goûté de surprenants.

Bien entendu, le roi des vins est toujours le château d'Yquem et je dois dire que mon palais est forcément déformé car ma première expérience du vin, en 1976, fut un yquem 1947...

Écrit par : Hervé Torchet | 28/10/2007

@Hervé

J'aime les gens qui ont du gout en matiére de vin et ils sont rares oui oui rares.Des fois je me fends d'une bonne bouteille et on me répond:il est bon votre Bordeaux;alors que c'est un Pauillac ou un Pessac Léognan ou un Saint Estephe. Bordeaux et Bordeaux supérieure sont les premiéres appellations bas de gamme dans la hierarchie.Par contre si la personne me dit des compliments sur l'appellation que j'ai choisie je suis trés content mais peu de gens connaissent à fond le vin.Le chateau Yquem est le nec plus ultra des sauternes liquoreux mais il y a aussi maintenant de bons liquoreux à Sainte Croix du Mont et à Loupiac aux prix abordables.

@Rosa

Non pas lu l'équipe

Écrit par : ulm pierre | 28/10/2007

Château d'Yquem.





"De la lumière bue"
Frédéric Dard

Écrit par : ulm pierre | 28/10/2007

Alors, si j'ose dire, que la lumière soiffe et la lumière bue. En torturant le latin, ça donnerait : "vinat lux et lux vinatus est".

Écrit par : Hervé Torchet | 28/10/2007

Merci pour le cours sur le Bordeaux. Ce sont des vins qui m'ont toujours paru compliqués à connaître, à comprendreet donc à déguster... Trop de variétés et de niveaux de qualité différents.
Et puis depuis que Mondo Vino est pass par là on se méfie !
Hervé, bravo pour le calembour...

Écrit par : Rosa | 29/10/2007

Les commentaires sont fermés.