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19/03/2008

Clôture du Salon du Livre : où sont les mioches ?

Pour ce dernier jour du Salon du Livre, j'ai suivi deux tables rondes, l'une sur l'informatique comme outil pédagogique, l'autre sur les nouveautés et perspectives du numérique ludique, blogs d'enfants, communauté des lapins Nabaztag, institution nommée CUBE, et magazine Almanak adossé à un site dédié ouvert aux seuls abonnés.

Curieusement, ces deux tables rondes, calibrées pour intéresser des enfants, ne les ont pas attirés. Je dis curieusement mais en fait, il semble qu'il y ait eu moins d'enfants cette année que les précédentes. Il faudrait donc voir un rééquilibrage, les adultes se pressant en pus grand nombre qu'avant (c'est ce que disent les statistiques) mais les enfants en moindre. Et tout aussi curieusement (mais est-ce un hasard ?), la nouvelle disposition du salon correspond à cet équilibre nouveau : jusqu'ici, pour accéder aux stands de la littérature générale, il fallait traverser un maquis, un glacis, composé de petits stands, valeureux mais besogneux, de modestes maisons d'éditions, et de périodiques littéraires, puis une seconde rangée, faite de stands d'acteurs institutionnels, ministères en particulier. Si on y ajoutait l'envahissante cohorte des carrés des centre régionaux du livre parrainant des maisons d'édition locales, la littérature générale se trouvait effacée, noyée, ensevelie, alors que c'est elle qui doit servir de moteur à l'ensemble.

Le nouveau dispositif met la littérature générale en pointe, en exergue, en fait une vitrine. Il est trop tôt pour parler de réussite, il faudra encore une ou deux éditions du Salon pour en juger, mais le signe paraît favorable.

À l'heure du bilan, j'ai envie d'énumérer des "choses vues" comme dirait Victor Hugo : des couvertures de livres ("Comment draguer une militante pendant une réunion politique" fait partie des incontournables que tout adhérent du MoDem devrait recevoir avec sa carte orange), des scènes comme une conférence de trois importantes (ou plutôt se pensant telles) jeunes femmes sur le stand d'une radio, formant une sorte d'anti-phrase des Trois Grâces, qu'on aurait eu envie de surnommer les Trois Pimbêches ou les Trois Pétasses ; le vote pour le prix France Télévisions sur le stand éponyme, les cookies au chocolat blanc de la boutique là-bas à gauche, le direct de Morandini le vendredi, juste après celui de Jacques Pradel, sur Europe 1, les deux directs simultanés, presque en continu, de France Inter et France Culture, sorte de refuge ultime du service public et de la noble culture du livre roi ; les journalistes de Médiapart se relayant pour tenir le stand de leur publication, Sylvain Bourmeau tout anxieux hier, Jade Lyngaard toute disponible aujourd'hui, avec ce chiffre de 4 000 abonnés franchi pendant la durée du Salon, l'absence des Musulmans qui sont pourtant la large majorité des francophones aujourd'hui, un blogueur de BD expliquant avec modestie qu'il ne sait pas très bien déterminer la fréquentation de son blog, l'un de ses compteurs indiquant 20 000 visiteurs uniques par jour, l'autre 35 000 (ça rend modeste quand on en a 300), des jolies filles un peu partout, tenant des stands, ou hôtesses (parfois mal élevées mais ne comptez pas sur moi pour dénoncer) ; ma première incursion, au bout de huit ans, sur le stand du Syndicat National de l'Édition (SNE), qui m'a donné envie d'y faire adhérer ma modeste société, la maraude dans les stands alléchants d'Albin Michel, de Gallimard ou de Grasset, les petits éditeurs courageux défendant leurs oeuvres avec une patience manifeste et blasée, les périodiques faisant dans l'institutionnel placide et distrait, les chaînes de télévision moins présentes depuis deux ans (exit par exemple l'enregistrement de l'émission de PPDA pour LCi sous les yeux des passants du Salon), les livres électroniques exposés sous des bulles de plexiglas, les auteurs qu'on croise comme d'habitude et qu'on finit par ne plus remarquer... les chenilles d'élèves de CM2 comme des petits canards suivant Mme l'institutrice (la maîtresse ?), les conférences savantes au bar des sciences ou les conciliabules au bar tout court ; les bouteilles de bordeaux qu'on débouche vers midi et demi ; les gens qui s'asseyent par terre adossés aux cimaises des stands pour croquer leurs sandwichs de pain suédois ; l'entrée des VIP et des professionnels bloquée samedi après-midi pour d'obscures (et tues) raisons de sécurité, Aznavour qu'on fait passer quand même quand l'actrice Mireille Perrier et des écrivains dont je préfère taire le nom de peur d'éclabousser le salon, restent bloqués dehors, comme d'ailleurs la psy Caroline Thompson (que je retrouve vieillie, semblant liftée et le cheveu de couleur trop artificielle - qu'elle était belle quand nous avions treize ans !), comme aussi Jean-François Kahn que cependant une très joie jeune femme du très efficace stand de Plon ne tarde pas à secourir ; le généreux éditeur Florent Massot, le cheveu toujours en bataille et l'oreille scotchée à son téléphone portable ; l'expo du "Chat" de Gelluck où tout le monde se bidonne devant une mappemonde en forme de tête de chat, devant une machine à écrire dont les touches portent des signes faits avec les mains ("une machine à écrire pour sourds-muets") ou devant des toiles ornées de dessins hilarants et glaçants à la fois, Xavier Darcos ferraillant avec des gamins de douze ans dans un test de connaissances sur le stand du ministère de l'Éducation, bref, presque une semaine de vie quotidienne en mode "salon" (et encore : j'ai raté la fin du samedi et le dimanche entier) ; et l'envie un peu périlleuse (compte-tenu de mes propres publications) d'y avoir mon propre stand.

L'an prochain, le pays à l'honneur sera le Mexique.

Caramba !

Cuacua come kiki ? demanderait Averell Dalton.

Ah oui, j'oubliais : un quart de la surface du salon est désormais dédié à la BD. Un peu trop pour le nouveau public ? Peut-être.

Une dernière chose : le salon n'est pas équipé de WiFi et c'est très regrettable, car nous étions plusieurs à avoir envie d'y faire du live-blogging ou du blog en direct.

Et aussi : l'an prochain, il faudra que je trouve le moyen d'y amener Quitterie Delmas.

Commentaires

Cher Hervé,
je trouve particulièrement déplacé votre commentaire sur Caroline Thompson. Regardez-vous. N'avez-vous pas changé vous aussi depuis vos treize ans? Que dirait-elle? Peut-être quelque chose comme: Il est gros et il n'a presque plus de cheveux... L'indulgence grandit.
Esther

Écrit par : esther ruben | 20/03/2008

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