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23/11/2008

Démocratie interne : mission impossible ?

L'aboutissement du vote du Parti Socialiste des deux dernières semaines est profondément paradoxal : d'un côté, c'est un extraordinaire exercice de démocratie interne, à faire pâlir tous les militants sincères de la planète ; mais de l'autre côté, c'est une prodigieuse catastrophe qui semble comme un cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire, et comme la démonstration jusqu'à l'absurde (sinon par l'absurde) de la fragilité de la méthode démocratique.

Tripotages en tous genres et dans tous les camps rivalisent avec soupçons, menaces, coups bas, bref, c'est la foire d'empoigne.

D'un côté, on a vu le premier secrétaire ségoléniste du PS des Bouches-du-Rhône dissoudre les sections qui n'avaient pas voté pour sa motion lors du premier scrutin, juste avant le congrès (en quelque sorte lors du tour de chauffe), de l'autre le blogueur Marc Vasseur, partisan de Pierre Larrouturou au premier tour et de Ségolène Royal au second, empêché de se présenter aux élections internes, et tous les soupçons se porter sur le vote de ce département. De partout, on voit maintenant surgir des erreurs de décompte, 30 voix de plus pour l'une ici, 30 pour l'autre là.

Il n'y a guère qu'à Paris, où Bertrand Delanoë est minoritaire et où dans sa propre section du XVIIIe arrondissement, Royal était en tête au premier tour, qu'à Paris donc que les choses semblent avoir été un peu plus transparentes. Encore est-ce au détriment du maire et alors que l'ex-premier fédéral, Patrick Bloche, avait dû "manger son chapeau" de l'alliance MoDem aux dernières municipales.

Quoi qu'il en soit, le PS donne un spectacle indigne de l'un des grands partis de notre démocratie. Quitterie Delmas y a vu à juste titre un symptôme d'une démocratie souffrante, non pas celle seulement de ce parti, mais celle du pays tout entier.

Nous, au Mouvement Démocrate, nous nous sommes bien gardés de nous gargariser sur ce point, et notre modestie paraît raisonnable.

Mais tout de même, la question se pose : la démocratie interne, sereine et sincère, en conscience, est-elle impossible dans les partis politiques français ? Je veux croire que non, je veux croire que nous pouvons entendre la voix de la raison et de la démocratie, et la voix du vivre ensemble, Quitterie Delmas.

Commentaires

Comme je le disais dans mon dernier billet et que je titrai en plus "Vivre ensemble" et bien on est loin du compte en France pays qui est devenu selon mon expression bien plus vieux et plus recroquevillé que tout ce que put déclarer Bush pendant 8 ans, depuis l'élection de Barack.
J'ai fait des calculs sur la diversité pour les conseillers municipaux 520 000 environ,2000 représentent la diversité soit 0.38 % non pas 3.8% mais bien 0.38 %.
J'espére que l'exemple américain fera tache d'huile ,c'est enotre conception du vivre ensemble qui est en jeu.C'est cà qu'à réussi Barack.
Ce n'est pas une victoire des Noirs c'est une victoire d'ensemble,un vote de l'Amérique entière.

Pierre

Écrit par : ulm pierre | 23/11/2008

A condition de ne pas transformer cette exigence de démocratie en démocratie d'opinion, ce qui n'a pas la même valeur qu'une démocratie s'appuyant sur la diffusion homogène de l'information et sur le débat de fond... L'opinion est plus ponctuelle, fluctuante, et s'appuie davantage sur de l'émotionnel...

La démocratie interne ne pourra fonctionner que lorsque les acteurs seront capables de respecter suffisamment la base pour lui proposer de l'information, des éclaircissements, du débat d'idées. Et au PS, on a plutôt vu de la confrontation d'états d'âme, des orientations et des motions peu en phase avec notre époque et sans évocation de la crise.

La démocratie interne n'est pas impossible, je suis d'accord avec toi et Quitterie, mais elle doit commencer par l'éducation, et la montée en compétences des militants sur leurs capacités à prendre position!

Écrit par : Nelly | 23/11/2008

un parti politique est une machine de guerre destinée à gagner les élections et donc prendre le pouvoir. Rien de plus, rien de moins ... alors la démocratie est secondaire, c'est ainsi ! tout simplement parce que ce n'est pas son but premier.

Écrit par : Mirabelle | 23/11/2008

je parlais bien entendu de la démocratie interne ! un parti même peu démocratique en interne peut évidemment avoir pour programme la promotion de la démocratie dans le pays.

Écrit par : Mirabelle | 23/11/2008

@ mirabelle

S'il ne sert qu'à ça, le parti ne sert à rien, et je retourne à d'autres travaux bien plus utiles, à la société civile où est le vrai pouvoir, celui qui est utile aux gens.

Écrit par : Hervé Torchet | 23/11/2008

La démocratie est impossible avec des imposteurs, c'est une évidence mon cher Hervé. En tous les cas le PS (que je n'affectionne pas particulièrement) donne une leçon à tous les pseudos démocrates, ils vont au bout du processus et c'est tout à leur honneur.

Ce sera, certainement (je l'espère), salutaire pour ce parti, l'occasion de se débarrasser des fossiles stalinisant qui le paralyse depuis des lustres.

Le modem a bien fait, je te l'accorde, de ne pas se gargariser sur ce sujet.

Porte toi bien.

@+

Écrit par : Farid L | 24/11/2008

Très bonnes questions

Écrit par : Claudio Pirrone | 24/11/2008

@ Hervé, tu as une lecture incomplète de mon commentaire, une fois le pouvoir acquis, rien n'empêche le parti en place de vouloir faire le "bonheur" du peuple. Il y a un avant et en après. Mais tes préoccupations utilitaristes ne peuvent être effectives qu'une fois le pouvoir acquis ! que peux tu faire quand tu es minoritaire ? rien ou pas grand chose !

Écrit par : Mirabelle | 24/11/2008

@ Mirabelle

Bayrou lui-même a dit et répété qu'un moyen mauvais avait un impact mauvais sur son résultat. Il a une expression pour ça et une source que je ne me rappelle plus, mais qui seraient applicables en l'occurrence.

Écrit par : Hervé Torchet | 24/11/2008

entre l'errance anarchique du PS et le fonctionnement soviétique de l'UMP, il y a peut-être une jolie carte à jouer...

Écrit par : bertin | 24/11/2008

@ Mirabelle

Je vous ai lu et serai dac avec vous.Un parti est une machine de guerre.
La question posée devrait être: est ce que la démocratie participative est un idéal inaccessible ?

Écrit par : uilm pierre | 24/11/2008

@ ulm pierre : tout le problème de la démocratie, qu'elle soit "participative" ou pas, ce sont les règles qui l'encadrent. Car la démocratie ne peut fonctionner sans règles, sinon c'est l'anarchie ( chose que beaucoup confondent actuellement). Donc, tout dépend des mécanismes choisis. Quoiqu'il en soit, la démocratie pure est un idéal à atteindre mais ne correspond pas à nos structures étatiques. Il faut l'accommoder pour s'en rapprocher, c'est tout ce qu'on peut faire. Même Rousseau l'avait bien compris. Alors j'en reviendrai à ce qu'écrivait Nelly plus haut : éduquer, éduquer, éduquer !!! car ça ne sert à rien d'hurler qu'on exige la démocratie, quand on ne sait même pas comment ça marche, et il faut le reconnaître, tout ceci est assez complexe.

Écrit par : Mirabelle | 24/11/2008

@ Hervé, désolé de te contredire ainsi que notre Grand Maître, mais il ne faut pas confondre l'organisation constitutionnelle avec le positionnement politique. Bayrou lui-même reconnaît aujourd'hui se positionner dans l'opposition. En ce sens il est normal qu'il critique, mais je m'étais déjà élevée en faux contre les termes utilisés et notamment celui de "régression" qui à mon avis n'est plus une critique objective mais strictement partisane. Il y a les textes d'un côté et la politique de l'autre. Bayrou s'est positionné politiquement parce qu'une réforme constitutionnelle qui apporte quelques améliorations est toujours à l'actif de son initiateur. Il lui semblait donc de bonne politique de contrarier et d'essayer de faire échouer cette réforme. Toi qui fais pas mal d'histoire, lis donc les projets de feu l'udf et du PS, tu verras que la plupart des articles sont réformés dans leur sens. C'est donc un mauvais procès, et c'est la raison aussi pour laquelle Jack Lang a voté pour, car il savait très bien que cette réforme allait dans le sens de ce qui était demandé par son parti depuis plus d'une décennie. Faut arrêter de dire n'importe quoi et de répéter des slogans sans savoir, sinon on ne fait pas de la politique "autrement", on fait exactement comme avant !

Écrit par : Mirabelle | 24/11/2008

Hommage rendu par le baronne Torchetti à la soeur Catharina Dal Masio sur :


http://venitiennes.wordpress.com/2008/11/24/fable-venitienne-le-baron-et-la-religieuse/

Écrit par : Les Vénitiens | 24/11/2008

@ Mirabelle

Mais absolument et c'&tait ma question:La démocratie participative,idéal inaccessible?????

Comme le rappelle la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen,la démocratie est un système politique où chacun peut demander des comptes à l'autorité publique sur son action.Bien.Il est donc necessaire d'interroger la démocratie de proximité non seulement sur le processus de décision,mais aussi sur les modes d'évaluation,ce qui suppose ici encore une formation des citoyens.

Pierre

Écrit par : ulm pierre | 25/11/2008

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