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20/02/2009

Pourquoi triche-t-on tant dans les partis politiques ?

Je précise avant de commencer cet article que si je n'y inclus pas Désirs d'Avenir, c'est parce qu'il s'agit uniquement d'un fanclub, sans autre vocation que l'adulation, et forcément gouverné par la verticalité incarnée dans la parole du (de la) chef et sans ambition de démocratie interne, puisque le chef est donné d'avance et que tout émane de lui.

Ainsi étaient les Jeunes Giscardiens (EDIT pour réjouir les Alcibiade) AU DÉBUT, juste un fanclub sans affiliation partisane.

À l'inverse, les partis politiques se veulent porteurs d'une continuité historique.

Qu'est-ce qu'un parti politique ? Trois éléments : une doctrine, des élus et des militants. Il faut y ajouter un quatrième, transversal : un appareil. Un parti, c'est avant tout un appareil.

Et cet appareil est un composite : d'un côté il incarne la ligne majoritaire du parti, de l'autre il incarne la permanence du parti, donc sa diversité. et comme on est en démocratie, il est fréquent que les partis essaient de se donner un sembant d'apparence de démocratie interne pour résoudre cette contradiction interne de la nature de l'appareil.

Un semblant.

Oh, ce n'est pas toujours le cas : fidèle aux anciennes pratiques de feu le RPR, l'UMP a tendance à pratiquer la nomination et le centralisme "démocratique" dans la plus pure tradition stalinienne.

Mais sinon, la plupart des partis se sont mis à la démocratie. Hum.

Il y a toujours eu d'abord des problèmes de fichiers : on se souvient de Michel Mouillot, l'ancien maire de Cannes, dont on rapportait qu'il envoyait des chèques de 50 000 Francs de l'époque à son parti (composante de feue l'UDF ancienne manière), et des listes de noms, à charge pour le parti de répartir l'argent du chèque en cotisations correspondant aux noms. Hum.

Ces mêmes pratiques sévissaient, dit-on, au PS des Bouches-du-Rhône du temps de Gaston Defferre au moins.

Contre ces pratiques, à la suite d'un procès où Méhaignerie et Barrot, anicens leaders du parti, avaient été condamnés au pénal (mais amnistiés), feu le CDS s'était vu contraint de renoncer aux pratiques de cotisations collectives et avait instauré le principe "une cotisation = un chèque émanant de la personne qui cotise". Ce vertueux principe s'était transmis à la Nouvelle UDF en 1998. Et il faut reconnaître que l'inconvénient de la cotisation par Internet est d'ôter cet outil de contrôle de la réalité des cotisations, il y a de nouveau du flou dans les fichiers. Hum.

Et bien entendu, ce sont les autorités dirigieantes d'un parti, et elles seules, qui détiennent la clef des fichiers. Hum.

C'est ainsi que le dernier congrès du Pari Socialiste a donné le spectacle dégradant de tripotages quasiment en direct qui ont clairement exposé la décrépitude des ambitions éthiques de ce mouvement.

Oh, les autres n'en ont pas rigolé trop fort : l'UMP, parce qu'elle n'a de leçons à donner à persone en ce domaine et que chacun le sait, et le MoDem, parce que les élections internes du début de l'automne ont soulevé tant de suspicion, qu'il valait mieux faire ensuite profil bas.

Allons, il n'y a pas eu partout de concurrence entre plusieurs candidatures. Là où il n'y avait qu'un candidat et qu'une liste, s'il y a eu triche, c'est quand même un peu fort. Et là où il y a eu plusieurs listes, eh bien dans quelle proportion avons-nous vu des indices plus que convaincants de fraude ? Souvent, très souvent, bien trop souvent. Et les instances supposées fournir lumière et contrôle juridictionnel sur ces événements n'ont été qu'un dysfonctionnement patent.

Et le simple fait qu'il y ait eu des personnages à la fois juges et parties suffirait pour jeter la suspicion. Qu'il n'y ait eu ni enquête ni audition en dit assez long sur les intentions des dirigeants démocrates. Vraiment, ils avaient raison de ne pas se moquer des turpitudes des socialistes.

Pour répondre à ma question titre : pourquoi ?

Mais tout simplement à cause du pouvoir.

29/11/2008

À quoi sert le Mouvement Démocrate ?

Dans un débat récent ici, sur mon blog, j'indiquais que si le MoDem n'est qu'une machine à gagner des élections, et en particulier une machine à faire gagner l'élection présidentielle par Bayrou, alors le MoDem ne m'intéressait pas. Cette même opinion, je l'ai déjà exprimée dans le passé et j'en ai déjà tiré les conséquences nécessaires : de 2001 à 2004, je suis resté un adhérent distant, ne participant à rien. 2004 a été un moment sympathique, mais c'est l'apparition de Quitterie Delmas en 2005 qui m'a vraiment ramené vers l'engagement politique.

Tout en étant distant, je n'ai pas changé mon vote, ni d'ailleurs mes convictions foncières, mais mon activité a été nulle, parce que je trouve sans le moindre intérêt de consacrer du temps au culte de la personnalité ou à une stratégie dont je ne suis qu'un paramètre (faible).

En réclamant aux adhérents du Modem un esprit "commando", Bayrou a réitéré le choix qu'il avait déjà exprimé du temps de l'UDF : celui d'un appareil voué à lui obéir sans débat, un choix qui a à mon avis accéléré le déclin démographique de la vieille famille centriste et démocrate. Je crois personnellement dans la vertu du débat.

C'est son choix, à chacun d'en tenir compte en conscience. Pour ma part, comme on le sait, je préfère consacrer mon travail politique à Quitterie. D'autres ont pris la tangente.

C'est chez l'un de ceux-ci, Hyarion (passé au PS) que j'ai trouvé un texte qui m'a ouvert à l'idée que la proposition de Ségolène Royal de transformer le PS en fan-club était sérieuse : il faut vivre avec son temps, dit en substance Georges Frêche selon les propos rapportés par Hyarion, et notre temps a besoin de partis politiques qui soient des écuries présidentielles, rien de plus.

Il y a donc bien une opinion commune chez les politiques, chez les gens d'en haut, ceux qui nous gouvernent, que la participation des citoyens est un leurre et que l'adoration est l'état natif du militant politique.

Tant pis pour eux s'ils croient cette folie.

Mais il faut dire qu'ils sont alors moins en situation de critiquer la pratique despotique et discrétionnaire (pour ne pas dire arbitraire) du président Sarkozy, puisque leur conception du pouvoir est en fait la même.

Il y a là, de toute évidence, un constat qui va continuer à éloigner les gens de la politique dont ils seront de plus en plus les spectateurs et non les acteurs, quoi qu'en disent nos responsables politiques qui me semblent plus inconscients que réellement malveillants.

Le discours participatif se dévoilera comme triste farce assez vite.

Pour ma part, ce constat ne signifie pas que je ne soutienne pas Bayrou, il y a un socle programmatique qui nous est propre et que Bayrou, je crois, n'éludera pas s'il est élu et s'il conquiert le pouvoir législatif ensuite : liberté de la presse, indépendance de la justice, bonne gouvernance, saine gestion. Ce constat ne signifie pas non plus que je penche subitement du côté de ceux qui semblent tourner le dos à la logique des partis-croupions : le PS canal historique de Martine Aubry. Non, car on voit que les vieilles marmites ne sont parfois capables que de réchauffer des plats rances et moisis. Mais ce constat fait que je ne perdrai pas mon temps dans des activités vides de sens.

Heureusement, il y a Quitterie Delmas.

23/11/2008

Démocratie interne : mission impossible ?

L'aboutissement du vote du Parti Socialiste des deux dernières semaines est profondément paradoxal : d'un côté, c'est un extraordinaire exercice de démocratie interne, à faire pâlir tous les militants sincères de la planète ; mais de l'autre côté, c'est une prodigieuse catastrophe qui semble comme un cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire, et comme la démonstration jusqu'à l'absurde (sinon par l'absurde) de la fragilité de la méthode démocratique.

Tripotages en tous genres et dans tous les camps rivalisent avec soupçons, menaces, coups bas, bref, c'est la foire d'empoigne.

D'un côté, on a vu le premier secrétaire ségoléniste du PS des Bouches-du-Rhône dissoudre les sections qui n'avaient pas voté pour sa motion lors du premier scrutin, juste avant le congrès (en quelque sorte lors du tour de chauffe), de l'autre le blogueur Marc Vasseur, partisan de Pierre Larrouturou au premier tour et de Ségolène Royal au second, empêché de se présenter aux élections internes, et tous les soupçons se porter sur le vote de ce département. De partout, on voit maintenant surgir des erreurs de décompte, 30 voix de plus pour l'une ici, 30 pour l'autre là.

Il n'y a guère qu'à Paris, où Bertrand Delanoë est minoritaire et où dans sa propre section du XVIIIe arrondissement, Royal était en tête au premier tour, qu'à Paris donc que les choses semblent avoir été un peu plus transparentes. Encore est-ce au détriment du maire et alors que l'ex-premier fédéral, Patrick Bloche, avait dû "manger son chapeau" de l'alliance MoDem aux dernières municipales.

Quoi qu'il en soit, le PS donne un spectacle indigne de l'un des grands partis de notre démocratie. Quitterie Delmas y a vu à juste titre un symptôme d'une démocratie souffrante, non pas celle seulement de ce parti, mais celle du pays tout entier.

Nous, au Mouvement Démocrate, nous nous sommes bien gardés de nous gargariser sur ce point, et notre modestie paraît raisonnable.

Mais tout de même, la question se pose : la démocratie interne, sereine et sincère, en conscience, est-elle impossible dans les partis politiques français ? Je veux croire que non, je veux croire que nous pouvons entendre la voix de la raison et de la démocratie, et la voix du vivre ensemble, Quitterie Delmas.