Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/04/2009

Hadopi : dernières tractations.

Quel libellé sortira finalement des négociations du paquet télécom ? Apparemment, on est en train de soupeser les syllabes pour trouver une solution. La négociatrice pour le parlement est française, elle aussi. Hadopi, ou comment faire chier les Européens avec une connerie française.

Catherine Trautmann ne doit pas céder.

Voici le début de l'article de Numerama :

Hadopi : Catherine Trautmann sommée de sauver l'amendement Bono

Le rejet de la loi Création et Internet le 9 avril dernier n'a pas arrangé l'image de la France dans les institutions européennes. En passe de perdre la course contre la montre qu'il livre contre l'amendement Bono, Nicolas Sarkozy a radicalisé ses positions et fait blocage à l'adoption du Paquet Télécom. Catherine Trautmann, qui a défendu jusqu'alors l'amendement anti-riposte graduée au nom du Parlement Européen, serait sur le point de céder. Ce que lui demande de ne pas faire Daniel Cohn-Bendit.

En supprimant l'an dernier du Paquet Télécom l'amendement Bono qui avait été adopté en première lecture par 88 % des députés européens, au moment où il était encore Président de l'Union Européenne, Nicolas Sarkozy a engagé le Conseil de l'UE dans un bras de fer avec le Parlement Européen. Un conflit d'autant plus difficile à gérer à quelques semaines des élections européennes, une période où les eurodéputés ne veulent rien lâcher pour démontrer leur utilité aux électeurs.

L'amendement Bono supprimé disposait qu'aucune "restriction aux droits et libertés fondamentales des utilisateurs finaux (d'internet) ne doit être prise sans décision préalable de l'autorité judiciaire", ce qui interdisait de fait toute suspension de l'accès à Internet sur simple décision administrative.

La loi Création et Internet étant alors prévue pour le début de l'année, Nicolas Sarkozy avait pour seule obsession de gagner du temps pour faire adopter sa loi avant que l'amendement européen ne fasse son retour en seconde lecture. Une fois la loi adoptée en France, la réintroduction de l'amendement n'aurait plus eu grande incidence politique, et seulement des conséquences juridiques à très long terme, puisqu'il aurait fallu attendre plusieurs années avant qu'une cour européenne sanctionne l'Hadopi au titre du Paquet Télécom.

Mais c'était sans compter sur le retard pris par la discussion du projet de loi Création et Internet, qui a contraint les autorités françaises à durcir leur ligne et à retarder les négociations entre le Parlement Européen et le Conseil. Début avril, le Comité des Représentants Permanents (Coreper), qui réunit les diplomates des 27 états membres chargés de déminer les textes avant les décisions officielles du Conseil, avait avancé une proposition de conciliation suggérée par la France. L'amendement Bono pouvait être réintégré au Paquet Télécom, à condition de remplacer la référence à l'"autorité judiciaire" par les termes, beaucoup plus laxistes, d'autorité "légalement compétente". Le Coreper proposait également de faire de l'amendement Bono un considérant, qui n'a qu'une valeur interprétative, alors qu'un article doit être transposé en droit national par les Etats membres. Pour la France, cette double solution avait l'avantage de légaliser la sanction finale de l'Hadopi, qui est de nature administrative et non judiciaire, et de ne pas induire un nouveau débat sur la riposte graduée lors de la transposition du Paquet Télécom.

Tout ça c'était avant le drame, bien sûr...

Mais la rapporteure socialiste Catherine Trautmann (photo ci-contre) a catégoriquement refusé cette offre, estimant (par conviction et/ou par l'approche des élections) qu'il était de son devoir de protéger l'esprit de l'amendement voté par ses collègues eurodéputés. Lors d'une nouvelle réunion le soir du 7 avril, elle a proposé de remplacer "autorité judiciaire" par "tribunal indépendant et impartial", et de faire explicitement référence à l'article 6 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, qui définit les conditions d'un procès équitable... notamment la présomption d'innocence, bafouée par l'Hadopi.

Nouveau refus du Coreper, qui a fixé la date d'une ultime réunion au 21 avril.

Or entre temps, patatras. Les députés français ont rejeté le 9 avril dernier la loi Création et Internet, mais Nicolas Sarkozy a obtenu que l'Assemblée le ré-examine au plus vite. Sauf que vacances parlementaires obligent,  l'Hadopi ne sera ré-examinée à l'Assemblée que le 29 avril, c'est-à-dire une semaine après l'ultimatum fixé pour l'amendement Bono.

La France, qui irritait déjà les négociateurs, a donc plus encore radicalisé sa position. Cette fois il n'est plus question de retarder le retour de l'amendement Bono, mais bien de le bloquer, contre l'avis du Parlement Européen. Catherine Trautmann, qui est en discussion constante avec les groupes parlementaires, est mise sous pression.

La suite .

Commentaires

Catherine Trautmann participait hier à un débat de Café Babel sur les Européennes avec Jean-François Kahn, Sandrine Bélier (Europe Écologie) et Antoine Herth (pour l'UMP) [rappelons que Catherine Trautmann est tête de liste du PS pour les Européennes dans le circo Grand-Est, concurrente de JFK donc]
http://exigencedemocratique.blogspot.com/2009/04/cafe-babel-elections-europeennes-sauce.html

En attendant le compte-rendu des débats sur Café Babel Strasbourg (http://strasbourg.cafebabel.com/fr/) et peut-être même l'enregistrement audio (?) je peux indiquer que Catherine Trautmann s'est montrée particulièrement combattive et décidée pour la défense de l'amendement Bono (138/46). Interpelée par Sandrine Bélier tête de liste Europe Écologie dans le Grand-Est (pour Daniel Cohn-Bendit), Catherine Trautmann a donné rendez-vous mardi au Parlement européen pour la discussion finale sur les compromis de rédaction entre le Parlement et le Conseil. J'ai cru comprendre que le risque était fort de ne pas aboutir à un consensus, ce qui entrainerait un nouveau dépôt d'amendement lors de la discussion en session plénière prévue courant mai.

De son côté, JFK s'est mis en retrait de ce débat, affirmant qu'il fallait bien admettre que sur certains sujets, on n'était pas toujours compétent... Grosse déception chez les militants...

De façon plus anecdotique, on peut signaler que Antoine Herth (député :http://www.assemblee-nationale.fr/13/tribun/fiches_id/267355.asp) s'est réjoui du rejet d'HADOPI !!! Espérons qu'il mettrra son vote en confromité avec ses paroles le 29 avril et les jours suivants, au Palais Bourbon.

Écrit par : pierre schweitzer | 19/04/2009

Deux liens cassés :
pour Café Babel : http://strasbourg.cafebabel.com/fr/
pour Antoine Herth : http://www.assemblee-nationale.fr/13/tribun/fiches_id/267355.asp

Écrit par : pierre schweitzer | 19/04/2009

Les commentaires sont fermés.