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19/04/2009

"Dans la brume électrique" (Tavernier) : soigné, mais conventionnel.

Bertrand Tavernier a fait quelques grands films. "La vie et rien d'autre", "Le juge et l'assassin", par exemple, sont des brûlots puissants. Dans le premier, Tavernier s'attaque au redoutable comité des forges. Dans le deuxième, il dénonce une justice de classe et fait l'apologie implicite de la Commune de Paris. Il a fait des portraits très réalistes de policiers et de prof, de militaires et de commerçants. Ses films n'ont pas un discours moral à vendre, mais souvent un propos politique et militant à exposer.

Son nouveau film obéit à la logique première : pas d'exposé moral, juste un portrait collectif, très soigné, sobre, sans grande psychologie non plus. Mais alors qu'il a bien vu que le sujet de la Louisiane d'aujourd'hui, c'est les suites de l'ouragan Katrina, il fait un film sur l'Amérique du sud profond des années 1960, il fait le portrait de la société d'il y a quarante ans, et Katrina n'est que le prétexte de quelques détails du scénario.

Et aucun regard, donc, sur la société américaine d'aujourd'hui, juste un polard assez banal, soigné, mais conventionnel. Tavernier a vielli. Son aversion contre Hadopi serait-elle due à ce vieillissement ?

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