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27/06/2009

Pourquoi nous pensons si fort à 1789.

Le vote de la chambre des représentants sur le plan climat, aux État-Unis, ouvre sans doute une période historique, il faudra un autre vote, celui du Sénat, pour confirmer le bouleversement qu'il enclenche. Et, de Kyoto à Copenhague, nous serons définitivement entrés dans le monde nouveau, par le seuil de la troisième révolution citée notamment par Quitterie.

Le mouvement est d'ampleur historique, profond, très profond même, de ceux qui engagent la vie de plusieurs générations successives. Il mérite son nom de révolution, au sens de ce qui est révolu, mais aussi, forcément, de retour aux sources, et c'est pourquoi nous pensons à 1789.

Car ce qui s'achève, ces temps-ci, ce n'est pas le capitalisme (né bien avant 1789), ni sans doute l'époque indsutrielle (née dans le courant du XVIIIe siècle), mais le règne de la machine à vapeur. Or la naissance de la machine à vapeur, pour la motion, c'est Denis Papin dans les années 1770, et pour la production, c'est Boulton et Watt dans les années 1790. Le monde qui s'effondre est celui du piston mu par la chaleur, voire par l'explosion depuis l'invention du moteur à explosion. On sait désormais que cette production d'énergie à chaud a plus d'inconvénients que d'avantages, et s'ouvre l'époque de la production d'énergie sans chaleur supplémentaire.

Or la vapeur comme moyen de production et de locomotion, progressivement, a organisé la société et l'espace en fonction de ses propres caractéristiques, de ses besoins et de ses logiques, et c'est à la fin de cette organisation que nous assistons. Et logiquement, puisque tout cela perd sa légitimité, l'esprit se porte instinctivement au statu quo ante, qui est l'époque de la révolution française, et les questions qui se posent aujourd'hui, et qui vont se poser de nouveau, une par une, dans les années qui viennent, sont celles qui se sont déjà posées à cette époque-là, auxquelles la nouvelle société en gestation répondra étape par étape, dans le monde entier, à l'échelle de l'espèce humaine tout entière, pour la première fois. Nous sommes en effet sans doute devant la première révolution mondiale en temps réel.

Hélas, 1789, c'est aussi le seuil d'une épouvantable épopée : les guerres de la révolution et de l'empire. Celles-ci n'ont pas que des vices, en termes historiques, elles ont modelé décisivement l'état-civil et le droit notarial et aboli la féodalité, presque partout en Europe continentale, donné un grand appétit de liberté aux peuples, certes, mais elles ont coûté la vie à des centaines de milliers d'êtres humains, et ce fut une génération entière dont la vie ne fut que course effrénée de bataille et bataille durant un quart de siècle.

Or ces guerres sont résultées d'un profond bouillonnement sociologique, politique, moral, et philosophique (et religieux) qui les annonçait, et nous sentons bien que, sur la planète, des signes d'un tel bouillonnement existent et se multiplient en ce moment. C'est aussi pourquoi nous pensons si fort, avec un peu plus d'effroi, à 1789.

Nous voulons bien la révolution historique, mais sans les victimes, sans les violences, sans les morts, comme l'a justement noté Quitterie.

Commentaires

Il n'y a vraiment aucun signe de révolution.

Le peuple n'est pas en attente d'émancipation. Que réclame-t-il ? Davantage de patrons ! "Que les patrons nous gardent !"

"Gentils patrons, gardez-vous, ne partez pas employer d'autres personnes à l'étranger, ne fermez pas vos usines !"


En 1789, la France, qui ne connaissait pas le chômage, voulait se libérer des chaînes.

Aujourd'hui elle demande des chaînes mieux attachées.


Une bonne petite pandémie par-dessus ça, et tout le monde restera sagement chez soi sans manifester.

Écrit par : Bonald | 28/06/2009

on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs !

Écrit par : Orange Sangine | 28/06/2009

"La Révolution est un bloc."

Georges Clémenceau

Écrit par : Jean Marie | 28/06/2009

Les commentaires sont fermés.