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03/03/2009

Les bourses victimes du réchauffement climatique.

Comme je l'avais prévu, le krach boursier développe en ce moment une seconde phase. J'ai entendu récemment un investisseur blasé dire, à propos du palier qui pourrait marquer la fin de la chute : "oh, maintenant, on en est à espérer que ce sera à 2500 points (du Cac 40), quand on sera à 2500 ce sera à 2300", bref personne ne connaît le niveau du fond de la piscine.

Les systèmes boursiers ressemblent à la banquise, qui craque par grands pans de glace qui tombent.

L'effet de spirale est terrible : la baisse de la bourse pèse sur le montant des actifs, qui pèse sur le cours boursier. Et les liquidités mobilisées pour la défense des cours de bourse manquent au financement de l'économie, qui met les entreprises en difficultés, et ainsi de suite.

La bourse de Tokyo est à son plus bas niveau depuis 1983, ailleurs c'est 1997, bientôt ce sera 1975, et en France depuis la création même du Cac 40. Ils font grise mine, les amis de Sarko, les patrons du Cac 40.

Quand tout sera tombé, il faudra reconstruire. Autrement.

08:53 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, crise, bourses, cac 40, wall street | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

23/03/2008

Amérique - Chine : la guerre financière au plus fort.

Le dollar a plongé, pourrait avoir touché le fond (mais pas à mon avis), le système financier américain suffoque et titube, secouant avec lui d'autres organisations bancaires, notamment en Europe.
 
Les bourses ont plongé aussi. Voici que la bourse de Changhaï, symbole du nouveau modèle chinois, a perdu un tiers de sa capitalisation. Un tiers, un tiers de son éventuelle liquidité carbonisé, atomisé, effacé, des milliards et des milliards, par dizaines, par centaines, cramés.
 
Et les observateurs s'interrogent : les Chinois vont-ils vendre ? Vont-ils vendre leurs bons du Trésor américain ? Les États-Unis vont-ils ainsi pouvoir racheter à vil prix ce qu'ils ont vendu au prix fort ? et ainsi alléger considérablement leur dette extérieure comme ils l'ont fait jadis avec les Japonais ?
 
Pas sûr.
 
Et d'ailleurs, si les Chinois vendaient aujourd'hui, qui serait le mieux à même de racheter leurs créances sur l'État américain ? Le système financier américain ? Peut-être. Les fonds souverains arabes ? Sûrement. Et, à la marge, les Européens et les Russes. Rien que des amis bienveillants.
 
L'Amérique est donc à la croisée des chemins : son indépendance budgétaire, financière, fiscale et monétaire est devenue un leurre. Elle l'a perdue comme tous les autres pays.
 
Quand s'en apercevra-t-elle ? 

13:02 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : États-unis, usa, chine, bourses | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

21/01/2008

Bourses : la fièvre monte à El Mago.

L'occident plonge. La forte poussée des économies d'Extrême Orient, conjuguée à de graves erreurs de gestion et de politique internationale, ont fragilisé tout l'édifice euro-américain. Il faut donc remonter dans le temps pour voir quand, comment et pourquoi les économies occidentales ont pris de mauvais chemins aux embranchements et ainsi décider ce qu'il faut  faire pour aller mieux.
 
Les années 1990 ont été une grande époque d'expansion économique pour l'occident. L'effondrement du bloc d'Europe orientale fut le premier ingrédient de ce succès. Il y eut aussi l'éclatante santé de l'économie américaine. Celle-ci eut trois facteurs.
 
Le premier tint à la première guerre punitive contre l'Irak en 1991 : à l'époque, l'emploi des armes américaines fut très largement financé par les États du Golfe, sorte de retour sur investissement pétrolier. Pour plusieurs années, la renouvellement des équipements de l'armée américaine était financé par l'argent du pétrole. Une véritable aubaine pour l'économie US qui ne s'est pas reproduite en 2003 ni depuis, puisque les Américains financent presque seuls leur présence en Irak.
 
Le deuxième fut suscité par le grand effort de paix fourni par l'administration Clinton. Retrait de Somalie (certes peu glorieux) et choix pacifique en toute occasion, l'économie bénéficia pleinement de la bonne image d'un président qui, agissant notamment pour une paix équilibrée au Proche Orient, se donnait la carrure d'un grand patron pour le monde, capable de prendre en compte les points de vue de parties invariablement opposées l'une à l'autre. La mort d'Itzhak Rabin, assassiné par un petit connard de facho israélien fit échouer ce qui reste et restera sans doute la tentative de règlement la plus juste du conflit israélo-palestinien. On est au passage navré que la ligne d'Hillary Clinton soit moins équilibrée que celle de son époux (dont les conseillers sont plutôt chez Obama).
 
Le troisième fut la naissance de l'OMC. Oh je sais que parmi nos amis considèrent l'OMC comme l'ennemi absolu, mais il faut considérer ce qu'il y a de progrès dans cette institution, notamment dans une gestion multilatérale des conflits commerciaux qui prend peu à peu la place d'une gestion bilatérale sans cesse dominée par la loi du plus fort. Libérée, désentravée, l'économie occidentale (et avec elle l'économie mondiale) connut un essor régulier et exceptionnel.
 
Puis arriva Bush, l'ennemi personnel des belliqueux arabes, le 11 septembre, l'inévitable campagne d'Afghanistan (un fiasco de long terme dit-on en fin de compte), et surtout l'inutile guerre d'Irak qui a mis l'économie américaine sur le flanc pour un certain temps.
 
Il faut lire l'excellente analyse publiée dans le dernier numéro de la revue "France Forum" (proche du MoDem, elle pourrait l'être encore plus) par Jean-Marie Daillet, qui ne peut être soupçonné d'américanophobie primaire, pour comprendre où en est le premier pays de la planète, un État ruiné, des pauvres appauvris, un système bancaire implosif, bref, tout à refaire, et 1% du PIB de déficit budgétaire supplémentaire selon la décision suicidaire récemment annoncée par Bush aux abois. En vérité, on sait bien comment cela risque de finir : démantèlement de programmes sociaux, c'est le credo des néoconservateurs, alors même qu'Obama, lui, propose la seule mesure immédiatement nécessaire pour éviter un drame humain d'ampleur inégalée depuis 1929 : la création d'un système public de retraites.
 
Quoiqu'il en soit, la chute des bourses mondiales est le test ultime de la solidité des réseaux financiers. Lors de l'une de ces purges, la bulle financière japonaise est apparue crument et il a fallu des années à l'économie du Japon pour s'en remettre, non sans dégâts importants.
 
Aujourd'hui, c'est la Chine qui se trouve en ligne de mire, avec sans doute une bulle pire encore.
 
Mais c'est surtout le moment de songer aux pauvres gens qui, aux États-Unis, sont menacés de la plus affreuse ruine à cause de l'affaire scandaleuse des subprimes. Des petites gens, des ménages presque sans rien, qui risquent bien plus qu'ils n'ont en vérité.
 
Et c'est avec un peu d'angoisse que je vois arriver sur le marché les "maisons Borloo" à 15 Euros par mois, car elles me font furieusement penser à ce système qui a fait croire à des millions d'impécunieux américains qu'ils pouvaient devenir ... propriétaires.
 
Au-delà encore, la crise mondiale qui s'annonce doit nous rappeler que le krach de 1987 fut le prélude de la Chute du Mur et que d'un mal sort parfois un bien, et enfin que c'est de toutes façons l'occasion de réévaluer nos critères de croissance économique car l'élan des années 1990 en occident a produit celui des années 2000 en orient et ce dernier a révélé de graves pénuries de produits du secteur primaire (minier, pétrolier, agricole) qui ne sont pas réversibles et qui imposent un effort massif dans le sens du développement durable et, pour l'avenir, de la Haute Qualité.