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27/03/2009

Supprimer l'impôt sur les sociétés.

C'est assez curieux de lire deux articles ou extraits d'articles dans l'édition papier de Vendredi aujourd'hui, et d'y trouver la même réflexion inachevée sur les subventions d'État aux entreprises.

En fait, le circuit est le suivant : l'impôt sur les sociétés prélève 50 milliards par an sur les entreprises petites et grandes. Ces 50 milliards prélevés sur toutes les entreprises ne suffisent pas à payer les subventions d'État aux seules entreprises du Cac 40 (les copains du présicule comme on le sait), ces subventions dépassent 50 milliards par an. Or en 2007, le bénéfice cumulé des entreprises du Cac 40 a atteint le chiffre net de 100 milliards d'Euros, dont 40 %, 40 milliard versés aux actionnaires.

Si l'on suit bien, on a donc un système où les impôts versés par le petit patron qui trime pendant 14 heures par jour servent à financer le jet par lequel le patron du Cac 40 va jouer au golf à Saint-Andrews. Est-ce bien raisonnable ?

Sans les subventions d'État, le bénéfice cumulé des premières entreprises cotées à Paris serait de ... et non : pas 50 milliards, mais un peu plus, puisqu'il faut y réintégrer le peu que ces entreprises paient d'impôt sur les sociétés. Mettons qu'au réel, leur bénéfice serait d'environ 60 milliards. La part des actionnaires serait évdiemment moindre. et donc, tout le système sert à pomper des PME pour payer les actionnaires des grosses boîtes. C'est évidemment un système qui marche sur la tête et c'est parce qu'il s'agit d'une aberration structurelle qu'elle a une part sensible dans la part structurelle des causes de la crise actuelle.

Si l'on regarde la liste des vingt entreprises qui se sont le mieux portées en 2007, on va y retrouver nombre de celles qui aujourd'hui crient famine : trois banques en particulier (BNP, Crédit Agricole, Dexia), mais aussi Renault.

Et on reprend la valse des subventions.

Mais s'il fallait plutôt traiter les causes structurelles de la crise, alors il faudrait supprimer conjointement l'Impôt sur les Sociétés et les subventions d'État aux entreprises, voir ce que ça donne, et ce serait déjà un premier acquis de s'apercevoir que le système est fait pour dépouiller les petits au profit des gros, système parfaitement injuste, désormais connu comme inefficace, à retourner.

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21/03/2009

Les tensions sociales profitent à la bipolarisation institutionnelle.

L'un des très nombreux paradoxes de la montée de la tension entre les syndicats et le gouvernement, c'est qu'elle permet à celui-ci de se faire décerner un brevet de rigueur économique, puisqu'il refuse de céder à la tentation de la relance par la demande, c'est-à-dire de laisser filer les salaires.

C'est un comble : avec plus de cent milliards de déficit budgétaire et une gestion parfaitement calamiteuse et captieuse de l'État, la majorité peut se draper dans sa dignité et donner à croire qu'elle veille de près sur l'endettement public. On marche sur la tête.

C'est que, il faut bien le dire, l'exigence d'une injection massive et irréfléchie de milliards dans l'économie, réclamée par la gauche institutionnelle, est aussi populaire que folle. Et c'est la tension entre cette folie et cette popularité qui nourrit et même dope la bipolarisation qui retrouve des couleurs qu'elle n'avait guère dans la dernière période.

Et ce sont donc les rentiers de l'opposition qui engraissent en engrangent le mécontentement, de même que les tenants de l'ordre et de la sagesse se retranchent derrière la droite qui sème pourtant le plus de désordre et de gabegie autour d'elle. Si ça continue, le deuxième tour, en 2012, opposera Sarkozy à Aubry et Aubry sera élue. J'en connais qui vont souffrir.

Et rien n'aura changé dans la profondeur de notre vie.

18/03/2009

La crise nous soulage-t-elle paradoxalement ?

Le Salon du Livre se termine tout à l'heure, la fréquentation y a été bonne, et en plus, les auteurs présentent de bons chiffres et ont la banane. Alors, quoi ? Les gens se sont remis à lire ? Alors même qu'ils n'ont plus d'argent, qu'ils thésaurisent à tout va en redoutant le chômage, la disette et les cataclysmes ?

Eh oui.

Ils lisent, ils vont au cinéma. Ils se détendent, me direz-vous. C'est vrai, mais pas seulement, ou plutôt, leur besoin de détente n'exprime pas seulement une angoisse : il exprime sans doute un soulagement.

Quand on met les salariés sous la pression du résultat, quand il faut faire du chiffre pour soigner l'image financière de la boîte et son cours de bourse, quand il faut se montrer fringant devant le banquier, on n'ose plus lire, on n'ose plus bouger, sourire, vivre. Mais dès lors que l'ampleur de la crise révèle que tout ce stress ne servait à rien, que c'était un vaste mensonge, eh bien, on se détend réellement, et on retrouve ce qui fait le plaisir de la vie : un bon livre, un cinoche entre potes et un panier de légumes bio.

Voilà, selon moi, la raison de l'embellie des ventes de produits culturels. Mais déjà se profile un lourd nuage à l'horizon, les noms d'Amazon et de Google ont résonné dans le frisson du Salon. Voici en images les conclusions de l'excellente Karine Papillaud sur le Salon :

 

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03/03/2009

Les bourses victimes du réchauffement climatique.

Comme je l'avais prévu, le krach boursier développe en ce moment une seconde phase. J'ai entendu récemment un investisseur blasé dire, à propos du palier qui pourrait marquer la fin de la chute : "oh, maintenant, on en est à espérer que ce sera à 2500 points (du Cac 40), quand on sera à 2500 ce sera à 2300", bref personne ne connaît le niveau du fond de la piscine.

Les systèmes boursiers ressemblent à la banquise, qui craque par grands pans de glace qui tombent.

L'effet de spirale est terrible : la baisse de la bourse pèse sur le montant des actifs, qui pèse sur le cours boursier. Et les liquidités mobilisées pour la défense des cours de bourse manquent au financement de l'économie, qui met les entreprises en difficultés, et ainsi de suite.

La bourse de Tokyo est à son plus bas niveau depuis 1983, ailleurs c'est 1997, bientôt ce sera 1975, et en France depuis la création même du Cac 40. Ils font grise mine, les amis de Sarko, les patrons du Cac 40.

Quand tout sera tombé, il faudra reconstruire. Autrement.

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26/02/2009

Proposer des solutions aux gens.

Expliquer aux gens que l'on va résoudre leurs problèmes à leur place, c'est le traintrain, la routine, pour les partis politiques en temps d'opposition : la majorité ne gouverne pas bien, nous ferions mieux, nous résoudrions tous les problèmes. Seulement voilà, ce discours sonne creux, parce qu'il est tenu alternativement par l'un et l'autre camp, et qu'à chaque fois, les belles promesses de succès contenues dans les programmes électoraux se soldent par les mêmes échecs accompagnés des mêmes dérives.

En vérité, si les partis politiques voulaient jouer leur rôle, ils contribueraient à la propagation d'idées de solutions dont les gens eux-mêmes seraient les acteurs, et non seulement les cibles. Ils feraient effort d'humilité, ne prétendraient pas à plus que le possible, et contribueraient avant tout à la transmission.

C'est en ce sens, je crois, que Quitterie souhaite voir l'action politique se réformer, voire se révolutionner.

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23/02/2009

Absurdités du plan de relance.

Savez-vous à combien se monte le produit de l'impôt sur les sociétés (IS) en France ? Une petite cinquantaine de milliards. À chaque fois que l'État subventionne une entreprise, il en pénalise une qui marche bien pour en favoriser une qui ne marche pas, et qui donc devrait être abandonnée. On marche sur la tête.

Or les subventions représentent une part énorme du produit de cet impôt, et c'est particulièrement vrai en ce moment. Le seul plan d'aide à l'automobile réprésente 10 % du produit total de l'IS pour une année. Le soutien des banques, on finit par ne plus très bien savoir, car entre les apports en capital, les prêts à taux quasi-usuraire et autres, on finit par perdre le fil. Mais c'est considérable.

Et à chaque fois, on met une entreprise en danger pour en fait ne pas sauver une entreprise qui, elle, est condamnée...

 

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15/02/2009

Quitterie : la crise ? il y a des solutions.

Demain, ce sera la nouvelle ponte des Femmes engagées. Pour les retardataires, vous pouvez encore lire les textes de la semaine dernière, consacrés à la crise, dont celui de Quitterie, qui a le talent d'aborder la crise sous l'angle des solutions.

EDIT : je signale le texte ému de SophiaMoDem sur le choix de Quitterie.

EDIT : je trouve enfin l'article du Parisien qui relate le refus de Quitterie d'occuper la tête de liste dans le Centre.

EDIT : les regrets de Pascale Zugmeyer qui n'aura pas eu le temps de rencontrer Quitterie adhérente du MoDem (mais il y a une vie après la politique !)

EDIT : et je signale ce texte qui annonce un prochain podcast de Quitterie.

EDIT : je signale aussi ce débat sur Boursorama.com

EDIT : autre débat sur le forum de Désirs d'Avenir.

EDIT : et celui sur Bayrou-MoDem.

EDIT : le très beau texte de Fred de Mai.

EDIT : l'opinion de Croissy Démocrate.

EDIT : la nouvelle sur Yahoo.

EDIT : la réaction de Diogenes.

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31/01/2009

L'Eurôpital qui se moque de la charité.

Entendre les autorités françaises s'inquiéter publiquement de la solidité de l'Euro est l'une des plus épouvantables tartufferies que j'aie vues ces dernières années.

Car tout de même, ce sont ces mêmes autorités qui, par un déficit budgétaire abyssal (près de 5,5 % prévoit-on en 2009), pèsent lourdement sur l'Euro, au point d'ailleurs qu'on peut réellement se demander si ce n'est pas délibéré de leur part et si l'euroscepticisme n'est pas le vrai moteur de leur "politique" économique et budgétaire. Il faut se rappeler que notre monnaie est gagée par nos économies et surtout par nos finances publiques.

Mettre l'éventualité d'un tiraillement de l'Euro sur le dos des économies nouvelles des pays récemment entrés dans l'Europe (dont le poids est très faible), est-ce une façon de réveiller Joe le plombier polonais ? En tout cas, ceux qui, à droite, croient encore qu'ils soutiennent un gouvernement europhile doivent ouvrir les yeux. Il semble que ce soit ce qu'ils font et que l'électorat de centre droit se reporte volontiers sur le MoDem, ce qui contribue aux sondages améliorés de notre mouvement, il ne serait finalement pas illogique que le Mouvement Démocrate connaisse un certain succès aux prochaines élections européennes.

Je m'en réjouirai.

Hélas, il y a tout de même quelque chose d'un peu futile dans ce jeu électoral, quelque chose d'insatisfaisant. Comme elle l'a confié à Juan de Sarkofrance, Quitterie Delmas réfléchit à une formule politique plus directement efficace, qui ne soit pas cantonnée au strict champ politicien. La quadrature du cercle ? Peut-être. De Gaulle disait "la difficulté attire l'homme de caractère", et Quitterie est un sacré bonhomme.

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19/01/2009

Récession de 2 % en 2009 : attention, l'inflation et la relance sont de fausses solutions.

Les prévisions pour l'économie française ne cessent de s'assombrir. Avec une récession de près de 2 % et un déficit de plus de 5,4 % du PIB, la France connaîtrait une dégradation inouïe depuis des décennies.

Et il fallait que cela arrive pendant que nous avons un président pantin...

On entend des voix s'élever, notamment celle d'un chroniqueur que l'on estime par ailleurs, pour réclamer plus de relance et plus d'inflation. Hélas.

Sornettes.

Tout cela, nous l'avons déjà essayé. Et quel en fut le résultat ? Le désastre. Puis la rigueur, redoublée.

En vérité, si l'on veut limiter le chômage, il faut miser sur les PME, et si l'on veut préparer l'avenir, il faut conduire les liquidités à choisir l'investissement productif plutôt que n'importe quelle spéculation.

Et enfin, il faut que n'importe quel être humain puisse vivre de son travail, ce qui suppose que, partout, les travailleurs soient mieux payés, que les entreprises des pays développés laissent plus de place aux intérêts des pays qui se développent lentement. Si l'on veut vivre mieux chez nous, il faut que d'autres vivent mieux chez eux. Tout ce qui tend à l'inverse, qui est la tendance de l'économie du monde, est erroné. Tocqueville notait déjà que mon intérêt bien compris supposait une part de l'intérêt d'autrui, il y a un peu de mon intérêt chez celui de mon voisin. Par conséquent, toute stratégie de domination est une erreur, car elle ne mène en définitive qu'à la pauvreté de tous.

Il faut par conséquent se montrer d'une cupidité raisonnable, mesurée, que chacun gagne sa vie, et non les uns tout et les autres rien, car il n'est pas vrai que l'on puisse vivre longtemps au milieu d'un monde qui meurt.

09/01/2009

Ne pas relancer trop tôt.

J'entendais hier soir Joseph Stiglitz pronostiquer le redémarrage de l'économie mondiale pour la fin 2009. Dans ces conditions, il me semble que relancer massivement plus tôt que cette échéance serait une erreur. Il vaudrait mieux consacrer l'année 2009 à des réformes de structure et relancer seulement pour amplifier ou accélérer le redémarrage lorsqu'il débutera naturellement.

Cela étant, je crois qu'il vaudrait mieux ne pas adopter un rythme de croissance trop vif : les retournements de tendance y sont très brutaux. Il vaudrait mieux adopter un faux rythme où les contrecycles soient à peine creux. Ce serait de bonne méthode pour favoriser une croissance plus sobre qui épargne plus l'environnement et l'avenir de notre planète malade.

Pour mémoire, les réformes de structure doivent viser à la quadrature du cercle : redonner des marges aux entreprises, du revenu aux salariés et de l'équilibre aux finances publiques. Bonne chance aux techniciens !

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05/12/2008

Le bréviaire du libéralisme va changer d'encre.

Le site Bakchich (qui annonce qu'en raison de la crise, ses "off" seront bientôt payants, dommage), souligne le désarroi des grands théoriciens de l'économie libérale militante, notamment l'Organisation de Coopération et de Développement Économique (l'OCDE, ma voisine, soit dit en passant), qui reconnaissent assez franchement que les moyens d'équilibre social sont nécessaires à l'économie. Il était temps.

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25/11/2008

La relance d'aujourd'hui est une promesse de plus forte récession pour demain.

L'économie du monde est en panne, du moins celle du monde occidental, celle de la France en particulier. Alors ? quelle bonne idée ? des réformes de structure ? plus de liberté pour les PME ? Une réorganisation des charges publiques ? Une réduction des déficits par la sobriété de l'État ?

Mais non, vous n'y pensez pas : une bonne vieille relance, comme d'habitude, une sottise à neuf chiffres qui va calmer la douleur de l'économie malade. Calmer la douleur ? seulement ? Et s'il fallait guérir ?

Guérir ? vous n'y pensez pas. Un État qui va bien n'a pas besoin de sauveur... Et si je ne suis pas le sauveur, il est si difficile de faire admettre que je m'empifre...

Mais qu'on se le dise, sans réformes de structures pour améliorer le fonctionnement de l'économie, la relance d'aujourd'hui, même coordonnée à l'échelle mondiale, n'a pour effet que de creuser un peu plus les dettes publiques, et donc à terme de provoquer de nouvelles récessions, sans cesse plus profondes. Fuite en avant, course vers l'abîme.

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27/10/2008

Conférence nationale : extraits de Michel Camdessus.

Excellente analyse de Michel Camdessus qui révèle la forfaiture du système bancaire et financier qui a dopé ses performances par des produits dont il aurait dû avoir honte et qui lui permettaient d'échapper au contrôle des autorités de régulation. Il est rare que je sois pour des sanctions, mais je serais assez vite pour un Nuremberg du système financier.