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18/02/2009

Nos indignations profitent-elles à nos adversaires ?

Il semble que les intentions de vote de l'UMP augmentent lentement, mais sûrement, depuis six mois pour les élections européennes de juin prochain (de 23 à 26 %). Cette augmentation se fait au détriment de l'extrême doite, dont le total serait à 11 % en totalisant les estimations du Front National et celles du mouvement de Philippe de Villiers. C'est logique : la majorité fait campagne à coups de petites phrases transgressives, comme l'affirmation récente de Rachida Dati : "l'indépendance de la justice n'est pas un dogme" (on s'en était aperçu, soit dit en passant).

L'UMP s'est donc fixé un objectif (et un seul) pour ces Européennes : lessiver Le Pen, continuer l'opération commencée lors de la présidentielle, afin d'avoir les mains libres sur sa droite.

Pour le faire, l'UMP a repris ce qui a fait le succès de Le Pen à la grande époque : la méthode du scandale. Et nos partis d'opposition, notre presse, nos efforts, en s'effarouchant des scandales ainsi créés, combattent-ils l'effet recherché ? Au contraire : ils propagent le scandale, ils le popularisent, ils contribuent à son succès.

Je crois que c'est d'ailleurs l'un des aspects de ce que Quitterie a dit dans la belle note où elle annonçait sa bifurcation politique : "Changer le système de l'intérieur, je n'y crois pas. Je n'y crois plus. Plus on se débat à l'intérieur, plus on le renforce. C'est l'histoire de l'opposition d'aujourd'hui. C'est fou."

En somme, plus l'opposition se débat, plus elle renforce le pouvoir.

Le jour de la première du "Mariage de Figaro", Beaumarchais cassait lui-même les vitres du théâtre, de l'intérieur, pour faire croire que l'on s'y battait. C'était la méthode du scandale à l'état brut. Un succès retentissant en est résulté. Le scandale est le meilleur vecteur du succès.

Saurons-nous, nous blogueurs, contrecarrer cette stratégie en lui opposant non pas des réactions épidermiques et au fond complices, mais un autre discours, une autre méthode, plus tournée vers les enjeux de la réalité, plus anticipatrice, plus inventive ?

C'est sans doute l'une des responsabilités auxquelles nous ne pourrons pas échapper, si je comprends bien le discours de Quitterie.

18:01 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, blogs, quitterie, sarkozy, scandale, buzz, le pen | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook