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11/02/2008

Le pouvoir et la société.

La laïcité a subi un coup très rude ... en Turquie. L'autorisation du voile pseudo-islamique (qui n'est qu'un étendard politique à alibi religieux, ce qu'il y a de pire) dans les universités où il était jusque-là interdit est un signal de l'offensive qui se lève dans l'État d'Europe et d'Asie le plus laïc.
 
Le voile est un moyen pour une doctrine politique de "marquer son territoire" humain et visuel. L'objectif est de prendre le contrôle d'une société entière en lui imposant pas à pas sa marque.
 
Prendre le contrôle de la société est toujours l'objectif central d'un mouvement politique ambitieux. Car c'est dans la société que les choses se passent, pas dans les dorures du pouvoir.
 
Dorénavant, c'est la société turque elle-même qui va devoir réagir à la pression non pas de l'islamisation, mais d'une islamisation par une doctrine oppressive qui se veut une lecture de l'islam et qui n'est qu'un moyen de pouvoir absolu et sanguinaire, issu des universités coraniques d'Arabie Séoudite. C'est la montagne d'argent que nous versons pour notre pétrole qui les nourrit, raison d'ailleurs de lutter contre l'emploi des énergies fossiles, mais de toutes façons, c'est à la société, à toutes les sociétés de réagir par elles-mêmes.
 
Invitée hier soir par France 3, considérée comme une invitée "plus exceptionnelle" que François Bayrou par France Info, l'ex-députée néerlandaise qui cherche l'asile politique en France a tenu des propos particulièrement graves sur l'islam, considérant en somme que pour les musulmans, le seul bon chrétien est un chrétien mort, ce qui est contraire au coran.
 
En ouverture d'une émission sur la laïcité, cette phrase est restée sans démenti. Et pourtant, il s'agit bel et bien d'une incitation à la haine. Si cette femme est menacée dans son pays, j'ai l'impression qu'elle n'a à s'en prendre qu'à elle-même.
 
L'archevêque de Canterbury aurait mieux fait de se taire aussi quand il a déclaré qu'il fallait intégrer certains passages de la charia dans le droit positif britannique, provocation dangereuse on s'en doute.
 
On nous force à la haine d'un côté, on nous embrigade de l'autre. Plus que jamais, résistons, dans la société, car c'est de la société, et d'elle seulement, que peut monter le cri qui fera reculer le pouvoir au seuil de ses dérives.

28/12/2007

La grande marmite où bouillonnent les ténèbres.

De Tartuffozy qui se rend au Vatican en compagnie de sa troisième belle-mère pour faire un discours-brûlot contre la laïcité héritée du compromis historique de 1905 à l'assassinat de Benazir Bhutto, la fin d'année 2007 ressemble à celles qui l'ont précédée : un bouillonnement noir, un remugle d'obscurantisme soulevant une nappe de ténèbres. Et partout, l'odeur du sang qui suinte.
 
On mesure au passage l'erreur stratégique commise par les États-Unis : le point névralgique aujourd'hui, ce n'est pas l'Irak, ce n'est même pas l'Iran, mais bien le sulfureux Pakistan dont les services secrets sont infiltrés par les islamistes et dont le moindre hoquet peut jeter des ogives nucléaires à la fois sur le Proche Orient et sur l'Asie.
 
Le Pakistan, on le lit ces jours-ci, a une frontière longue et perméable au nord avec l'Afghanistan, théâtre d'une énième tragédie guerrière, échec autrefois des Anglais relaté par Kipling, échec ensuite des Soviétiques, échec maintenant des Américains et de l'OTAN. L'Afghanistan imprenable, intenable, insaisissable, magnifique sous la plume de Kessel, héroïque sous les bombes, fou et tragique sous l'emprise de sa culture de drogue et de son délire religieux, l'Afghanistan au bord d'un nouveau chaos. Venu du Pakistan.
 
Le Pakistan a une frontière très longue aussi avec l'Iran qui tremble rien qu'à l'idée que les Pakistanais l'envahissent. Quelle résistance, lui sans arme atomique, pourrait-il leur opposer ?
 
Et si, comme je l'ai écrit maintes et maintes fois déjà voici des semaines et des mois, et si la bombe iranienne était un facteur de paix et de stabilité dans la région ?
 
Qui est le plus fou ? Le mollah iranien ou l'islamiste pakistanais ? À votre avis ?
 
Quand j'étais lycéen (ou plutôt collégien), voici une trentaine d'années, le Pakistan comptait 80 millions d'habitants. Aujourd'hui, le double. Dans le même temps, les États-Unis sont passés de 210 à 300 millions "seulement", la France de 53 à 64 millions. Bouillonnement de chair dans les ténèbres.
 
Chacun s'est incliné devant la dépouille de Benazir Bhutto qui laisse Musharraf seul face aux islamistes. Seul rempart peut-être. Rempart ? Peut-être.
 
Décidément, quels crimes on peut commettre au nom de la religion et comme a été sage le compromis historique de 1905 qui a réglé les rapports des religions et de l'État... 

21:30 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : religion, pakistan, bhutto, islam, laïcité | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook