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07/12/2008

Pourquoi ils ont intérêt à l'échec de l'Europe.

Voici un tableau qui émane apparemment de la CIA et qui montre avec clarté que l'Europe devance désormais d'une façon constante les États-Unis en terme de PIB global.

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Il faudrait ajouter à ces chiffres que les dettes publiques, avant la crise, représentaient un montant de 60 000 milliards de dollars, soit plus de 90 % d'une année de PIB mondial. Ce dernier chiffre nous enseigne que les pays développés n'étaient pas forcément les plus déraisonnables (dette inférieure à 70 % du PIB), mais que le système dans son ensemble ne pouvait continuer longtemps comme ça : à force de traîner des boulets, on finit toujours par s'essouffler.

Pour ceux qui ne l'auraient pas noté, la Chine a largement dépassé le Japon et l'Inde est au-dessus de l'Allemagne, le Brésil approche du peloton européen et le Mexique de l'Espagne.

Autrement dit, alors que la gouvernance économique mondiale repose sur les États-Unis, ceux-ci ne sont en fait plus le premier acteur du jeu, et les puissances émergentes ... émergent. Le total Chine + Inde + Brésil + Mexique est équivalent à celui de l'Europe ou des États-Unis.

Et ceci est le tableau pour 2007, alors qu'on nous dit en ce moment que les États-Unis ont en fait été en récession toute l'année 2008, cependant que la Chine continuait à foncer avec une croissance proche de 10%.

Le fait que les États-Unis soient devancés par l'Europe explique que l'on ait pu supposer que les Américains aient participé à la campagne du Non irlandais (et français, soit dit en passant, mais sous d'autres formes). Or on voit bien que la tentative de déséquilibrer l'Europe, si elle était avérée, n'aurait aucun sens ni aucune efficacité, étant donné que le différentiel de croissance entre les États-Unis et les émergents fait que ce sont ceux-ci, et eux seuls, qui justifient une révision en profondeur de la gouvernance mondiale. Il y avait donc, dans l'hypothèse où le "complot" serait avéré, une erreur d'appréciation considérable de l'administration américaine, une de plus.

Accessoirement, alors qu'il n'y a pas si longtemps, l'Europe faisait encore plus de 30% du PIB mondial, elle dépasse à peine les 20%.

Enfin, cela, c'était en 2007, il est probable que les chiffres 2008 varieront un peu, en raison de la montée de l'Euro.

Reste donc à tenir compte de la crise actuelle et de ses effets sur l'ensemble des PIB et sur la répartition des pouvoirs mondiaux. Déjà, on sait que de toutes les monnaies mondiales, seul l'Euro existe encore. Les autres puissances, avec un taux de base des banques centrales inférieur à 1%, n'ont pratiquement plus de monnaie.

Est-ce à dire pour autant qu'il faille créer une monnaie mondiale unique ? Sans doute pas. À suivre.

13:13 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : économie, pib, cia, europe, ue, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

19/05/2008

La France s'appauvrit.

Depuis des années, la France s'appauvrit. Vous allez me dire que tout est relatif et qu'un quart de l'humanité aimerait bien pouvoir manger à sa faim régulièrement, c'est vrai, mais puisque nous vivons en France et que notre appauvrissement paraît profiter assez peu à ceux qui en ont le plus besoin (ce qui serait une consolation relative), autant l'examiner et en mesurer la raison, l'étendue et la portée.
 
Tout d'abord, vous allez me dire : "mais pas du tout, la croissance est certes faible, mais elle existe, la France s'enrichit, cependant que les Français, eux, stagnent, et c'est là qu'est le mal".
 
Non, la France ne s'enrichit pas.
 
Tout d'abord, il faut noter que dans notre croissance, il y a toujours une part de PIB non marchand, en particulier un relatif artifice qui consiste à intégrer dans le PIB le produit des services publics administratifs. Or s'il est vrai qu'il est difficile de les compter pour rien, il l'est tout autant de considérer qu'ils représentent une vraie création de richesse puisque, par définition, leur production est sans valeur, sinon sans utilité.
 
On peut discuter donc de cet artifice, mais surtout, il faut considérer la valeur des agrégats : la croissance est définie en monnaie constante, ce qui suppose que l'on corrige les chiffres bruts en fonction de l'inflation. Or tout le monde sait qu'en France, les chiffres officiels de l'inflation sont bidon, minorés. Et s'ils sont minorés, cela signifie que la croissance réelle est inférieure au chiffre officiel affiché, puisqu'il faudrait opérer une correction supplémentaire en fonction d'une inflation réelle supplémentaire pour établir un chiffre à monnaie constante.
 
Donc un chiffre de croissance surévalué.
 
Plus encore : une croissance entièrement gagée et au-delà.
 
Car le déficit des administrations publiques, qui se monte à 2,3 % du PIB, est de toutes façons supérieur à la croissance qui se monte, officiellement, à 2,2%. Et pour 2008, on s'attend à une croissance officielle inférieure à 2%, contre un déficit proche des 3%, donc une perte sèche de 1% du PIB, et voici des années maintenant que notre croissance est inférieure à notre déficit. C'est un peu comme si nous payions nos usines pour tourner. Qu'on ne sétonne pas si, ainsi grevés, nos revenus stagnent ou baissent en pouvoir d'achat réel.
 
La satisfaction marquée par Nicolas Sarkozy devant le (faux) bon chiffre de croissance est d'ailleurs contradictoire avec sa volonté affichée de demander à l'économiste Stiglitz de fournir une nouvelle définition des agrégats nationaux, dont en particulier la croissance. L'intéressant article de Barnard Maris, aujourd'hui sur Marianne2.fr, fait le point sur l'aspect fictif du PIB et de la méthode comptable.
 
Mais, encore une fois, si l'on va, paraît-il, constater une hausse moyenne du pouvoir d'achat disponible, celle-ci sera entièrement gagée sur l'augmentation de notre endettement collectif. Nous continuons à vivre sur les dettes de nos enfants.

18:54 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : économie, politique, déficit, dette, pib | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook