Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/02/2007

Mais si, j'aime les écrivains français !

Qu'on ne s'y méprenne pas : il y a des quantités d'écrivains français et francophones qui méritent qu'on les lise.

Je pense et je dis du bien de Dugain, Gavalda, Anne Goscinny, Caroline Bongrand (ça, ce sont deux copines, en plus), Amette, Queffélec, Patrick Chauvel, Rufin, même Moix (et pourtant...), j'ai beaucoup aimé le livre de Schneider sur Marylin, celui de Bataille sur Grasset (sans rancune pour l'agenouillement actuel de cette maison), je pense du bien même d'écrivains que je n'ai pas lus, comme Marc Lévy ou Amélie Nothomb, parce qu'ils donnent du plaisir à leurs lecteurs et que ça compte beaucoup. Je ferai ici le compliment de beaucoup d'autres. Mais franchement, rien de tout ça n'échappe à l'anecdote.

On pense à Jules Verne. Certains de ses romans furent publiés en feuilletons quotidiens, à la manière de son maître Dumas. Or les correspondants parisiens de journaux américains achetaient des exemplaires des français dès la sortie des presses pour aussitôt télégraphier les textes aux États-Unis, pour qu'ils pussent y paraître dès le lendemain.

Quel extraordinaire engouement. Or Jules Verne a-t-il dansé aux pieds d'un trône ? Jamais : il était très à gauche et aujourd'hui, il voterait sans doute Bové. A-t-il lutté pour écraser ses voisins ? Jamais : ses derniers mots, en mourant, furent : "Soyez bons".

Alors ?

Alors, il a voulu ardemment être un grand écrivain. Il l'a voulu de toutes ses forces. Et il a cherché. Hetzel, la première fois qu'il l'a vu, lui a dit en substance : "Il y a tout, dans vos romans, tout y est, tout est bien, sauf ... un fil conducteur, une intrigue". Verne s'est acharné. Il a creusé. Et c'est seulement parce qu'il était bon, parce qu'il voulait le bien public (expression de Lamartine, d'ailleurs, qui a fondé le quotidien "Le Bien Public" à Dijon), parce que dans son siècle, il voulait comme Dumas, comme Hugo, "agrandir les esprits", qu'il a trouvé une grande place, par ses propres goûts et pour être utile à tous.

Et son oeuvre a joué un très grand rôle dans la fièvre de progrès du XIXe siècle : elle a donné le goût des sciences à des foules d'indécis. Elle a transmis du savoir et donné envie d'en découvrir plus encore. Combien de vocations d'ingénieurs, d'inventeurs ?

Or il n'est révolution que de savoirs.

Seules les "lumières du savoir" (Hugo) enracinent la démocratie dans la multitude.

Voilà pourquoi la sagesse et le sourire de tous nos bons écrivains ne suffisent pas. Parce qu'il y a aujourd'hui un monde qui ressemble à la France et à l'Europe du XIXe siècle et qu'à ce monde, nous ne disons rien, rien qui vaille d'être retenu.

Il faut donc creuser encore. Jusqu'à la liberté.

15:35 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : auteurs, histoire, savoir | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Bravo pour Victor Hugo
qui prouve qu'on peut venir du XIXème siècle et être plus contemporain que bien des nôtres... JE sais c'est un peu alambiqué...
En tout cas si Jules Verne aurait voté Bové Victor Hugo n'aurait pas voté SArko !

Écrit par : Rosa | 06/02/2007

Oh, j'ai dit Bové, je voulais dire par là "contre la guerre, pour la liberté, pour la cause du plus faible". Il n'y a pas que Bové. Pour en savoir plus, j'ai dit ailleurs que je partageais surtout les vues de Bayrou sur la situation actuelle de la France.

Écrit par : Hervé Torchet | 06/02/2007

Vous ne répondez pas sur Sarko
Quand vous rappelez, à juste titre, les valeurs de Victor Hugo

Écrit par : rosa | 07/02/2007

Est-il besoin de répondre ? Bien entendu, non, Victor Hugo n'aurait pas voté Sarko. J'en suis aussi persuadé que vous.

Écrit par : Hervé Torchet | 07/02/2007

Les commentaires sont fermés.